Archive pour février, 2008

Commune de Rosso : les précisions du maire

 
Commune de Rosso : les précisions du maire dans articleLe 20 février le réseau des journalistes du Trarza a rencontré le maire de Rosso dans la salle de conférence de la mairie. Cet entretien a eu lieu grâce à la conseillère municipale Diariétou Sy qui tenait à dissiper le ‘malentendu‘ entre le maire et les membres du RJTCD auteurs d’un article intitulé ‘Mairie de Rosso : échec total’.

L’entretien qui a duré deux heures a permis de faire le tour de la question. Le maire a souligné dès le début qu’il préférait rencontrer d’abord les membres du réseau et à l’issue de cette réunion, convoquer une autre rencontre élargie avec son secrétaire général, son chargé de communication et l’avocat de la commune entre autres.

Nous vous donnons ici un compte rendu de l’entretien avec le premier article en annexe. Au cours de l’entretien, le maire relisant l’article en question a donné des précisions :

Les populations s’accrochent à l’espoir d’élections anticipées pour se débarrasser de Yérim Fassa qui passe plus de temps dans sa clinique que dans sa commune quand il n’est pas à l’étranger’.

Sur ce point le maire a dit que même à Nouakchott il est débordé par le travail qu’il fait pour la commune : rencontres avec des ambassadeurs, des ONG, des ministres à tel point que son entreprise en pâtit et que le conseil d’administration a fait appel à cinq autres médecins pour le suppléer.

Rappelons que le maire avait promis suite au dernier incendie du marché central de Rosso (il y a quelques mois) de placer des fontaines dans chaque marché’. Le maire a précisé qu’il ne s’agissait pas de bornes fontaines mais de bouches d’incendie et qu’il est question de les placer après la reconstruction du marché.

Aujourd’hui selon le maire lui-même les donateurs se plaignent. Il y a une nuance dira le maire entre ‘les donateurs ne sont pas contents’ et les donateurs se plaignent, rappelant au passage que cette information qui n’est pas en sa faveur, il aurait pu la taire mais par franchise et honnêteté il a préféré la donner.

M. Sidi Ould Messoud maire adjoint qui a prononcé une allocution de bienvenue n’avait même pas trouvé l’écharpe du maire’. Selon M. Fassa, l’écharpe était bien dans le bureau. Sans doute pour une raison ou une autre, le chargé de sécurité et le secrétaire général n’ont pas voulu donner l’écharpe au deuxième adjoint.

Pour ce qui est de la suspension de la ligne, le maire a précisé que cela a été de très courte durée : moins de 24 heures. ‘La commune trouve les moyens de payer les voyages du maire mais ne peut pas honorer la facture de Mauritel et ses employés candidats au départ volontaire battent le pavé pour recouvrer leurs droits’.

Concernant ses voyages le maire a précisé qu’ils ont été financés soit par l’AMM (Association des maires de Mauritanie), l’Etat ou la Coopération espagnole ou le PDM (Programme de développement municipal) et que d’autre part, il n’a jamais amené à la commune la moindre facture. Par rapport aux candidats au départ volontaire, il a assuré qu’ils ont commencé à être payés le 11 et que le 12 le dernier avait perçu ses droits alors que l’article était publié le 13 février.

Pour ce qui est du ‘projet ficelé par Sow Deyna’ le maire a précisé que ce projet c’est lui qui l’a ficelé. Le maire a donc balayé d’un revers de main toutes les ‘accusations‘ du RJTCD avant d’expliquer les réticences de son secrétaire général à déposer la plainte et l’intervention d’un notable de la ville que l’avocat avait consulté.

Si personne n’a demandé à M. Fassa de donner les preuves matérielles de tout ce que le maire a avancé c’est que bien qu’il soit un être humain avec ses défauts et ses qualités, tout le monde lui reconnaissant sa franchise et son honnêteté.

Prenant la parole tour à tour les membres du réseau ont accepté que l’on puisse parler de sous information mais ont rejeté le terme de diffamation. Ils ont déploré le déficit de communication entre la commune et les journalistes et rappelé que le précédent maire n’a jamais été épargné par les journalistes mais qu’aucun d’eux n’avait été traduit devant la justice.

Les membres du réseau ont aussi précisé qu’il suffisait d’user du droit de réponse pour remettre tout à l’ordre en ajoutant que si la structure chargée de la communication de la commune avait pris le soin de recueillir tous les éléments de réponse du maire par rapport à l’article, et les avait publiés, elle aurait apporté un démenti qui discréditerait de façon durable le réseau.



Réseau des journalistes du Trarza

Valse des visites sur les sites des rapatriés

  Apres les sites des rapatriés constituent des points de mire  depuis quelques temps autant pour les autorités que les élus.Ainsi après avoir reçu la visite des bonnes volontés, de l’opposition, des autorités locales, du ministre de l’intérieur c’est autour des élus.Ce dimanche 25 février le sénateur de Rosso, Mohamed El Hacen Ould El Hadj dit Mohcen accompagné de son staff a visité le PK6, Toulel Diéry et Demal Dek. Sur ces trois sites le sénateur a renouvelé une fois encore la détermination du  président de la république de régler définitivement le dossier des réfugiés. Il dira que l’objectif de sa visite est de s’enquérir des problèmes des rapatriés et  surtout agir de sorte   que ce genre de scénario dramatique ne se reproduise plus dans notre pays.  Il est à noter que sur les trois sites visités , le sénateur a donné à chaque famille un sac de sucre, un sac de riz, un bidon d’huile(5litres) et un kilogramme de thé vert. Geste hautement apprécié par les bénéficiaires qui n’ont pas tari d’éloges à l’endroit du sénateur de rosso.

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Rosso coup d’envoi des activités de l’ANAIR

visites du ministre de linterieur
Album : visites du ministre de l'interieur
le ministre de l'interieur sur les sites des rapatriés( PK6, Toulel Diéry et Medine Salam
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Un mois après leur retour les rapatriés  ont reçu la visite du ministre de l’intérieur , Yall Zakariya accompagné d’une forte délégation , comprenant entre autre Moussa Fall patron de l’agence nationale d’appui à la réinsertion des réfugiés.Cette visite marque le démarrage des activités de cette agence, dont les activités étaient tant attendues par les bénéficiaires.L’axe PK6 fut la première halte. un accueil chaleureux leur fut réservé  et par ce les rapatriés tenaient à marquer leur remerciement au gouvernement.

Fassa met la main à la farine

Dans un mot de bienvenue, le maire de Rosso, le Pr. Yerim Fassa a appelé a resserrer les rangs pour consolider   l’unité nationale. Et pour donner un coup de main au processus de réinsertion il a dévoilé que sa commune  a engagé des contrats avec certaines couches des rapatriés (jeunes et femmes). Ces contrats concernent la voirie, le ménage  etc. ce sera une façon de les aider  à s’insérer dans le tissu socio économique dira le maire.

Encourager le retour

Pour le représentant du HCR en Mauritanie, Didier Laye, ce premier contingent  est le noyau et constitue un test. Le HCR encourage le retour au bercail  car les moyens sont là  mais les infrastructures de base ne peuvent suivre que si le nombre de « rapatriés » est assez grand. D’ailleurs nous oeuvrons dans ce sens pour amener le rythme du retour  dans la fourchette de 1000 à 3000. Ce qui permettrait d’avoir entre 15 et 18 000 sur les quatre régions  du fleuve.Interrogé sur la réticence de certains à revenir, Didier laye dira que parmi les réfugiés un bon nombre s’était fixé et l’idée de recommencer sa vie les effraye, mais  l’action actuelle  du gouvernement (qui tient ses promesses)  peut avoir un impact positif  et les faire fléchir

Dotation d’accueil

Le ministre de l’intérieur , Yall  Zakariya, qui bénéficie d’un  grand capital de sympathie chez les rapatriés les remerciera de l’accueil chaleureux dont sa délégation et lui ont été l’objet et dira qu’au nom du gouvernement et du président il leur souhaite encore une fois de plus la bienvenue : « nous vous avions souhaité la bienvenue lors de votre arrivée le 23 janvier dernier  lors de votre arrivée nous réitérons ce souhait aujourd’hui et vous apportons ce qu’il convient d’appeler dans nos coutumes la dotation d’accueil(kodungu). Et dans cette dotation vos papiers d’état civil qui vous seront remis là maintenant, par ce geste l’état vous met au pied d’égalité que vos autres concitoyens ».Il a invité les rapatriés a retrousser les manches et à mouiller la chemise « vous êtes chez vous l’état a mis à votre disposition des moyens mettez vous au travail 

Un acte patriotique

Quand à Moussa Fall, patron de l’ANAIR, il a donné les grands axes de du plan d’action de son agence. Plan d’action constitué de deux composantes : phase 1 ou programme d’urgence et la phase 2 ou programme de développement.

La phase d’urgence  répond aux besoins  d’installation des nouveaux arrivants : assurer l’alimentation  en eau potable, les besoins en santé primaires etc. cette phase s’est concrétisée par la dotation d’accueil qui varie selon les besoin des bénéficiaires.Achat de 14 vaches laitières  au profit des familles (PK6, Toulel Diéri), création avec l’appui de la sonimex des magasins communautaires avec une dotation céréalières de 4 tonnes.

a Médina Salam l’agence a fourni un groupe électrogène pour la pompe d’alimentation en eau potable, des unités d’embouche ovine composée de 10 moutons chacune ; appui  pour la mise en valeur  d’un hectare de culture fourragère, installation d’une unité d’élevage amélioré de volaille, dotation de matériaux et intrants  pour la teinture. Selon le patron de l’ANAIR, toutes les familles qui reviendront bénéficieront de  cette dotation.Le problème foncier qui constitue la préoccupation première autant des autorités que des rapatriés est partiellement réglé par l’acte patriotique du député de Nouadhibou, GHassem Ould Bellali, qui a octroyé 421 ha à l’état . Nous invitons nos compatriotes  à suivre cet exemple dira Moussa Fall.

Dans les coulisses les réfugiés se disent rassurés et que leurs craintes se sont envolées. Une vieille dame a Toulel Diéri dira « jamais je n’ai vu  un ministre nous a visiter cela montre que nos problèmes sont suivis en haut lieu dieu merci ».

Quoi qu’il en soit le gouvernement, les partenaires, la société civile ne ménagent aucun effort pour que cette phase de l’opération soit une réussite et décider  ainsi à nos frères restés de l’autre coté de revenir au plutôt.

Amadou ndiaye

amadoundiaye2@yahoo.fr

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visite des sites d’accueil des déportés de retour de l’Ufp : le constat

 
Le 07 février 2008, la mission a visité les trois sites d’accueil des déportés arrivés depuis le 29 janvier 2008 en Mauritanie.
1.     Premier site : Médina Salam

Le village de Médina Salam est situé à 35 km de Rosso sur la route de Boghé. Il est peuplé par plus de 250 personnes toutes d’origine wolof, possède deux classes pour la scolarisation de ses enfants et une case de santé sans infirmier. La mission y est arrivée le même jour à 19H et fût accueillie par le chef de village Mr Yacoub Diop, ex capitaine de l’armée mauritanienne déporté en 1989 et rentré dans la vague des retours de 1994-1998.
Les six (6) familles de retour dans cette localité ont été logées par le HCR sous neuf bâches en plastique de 5m X 2.5m. Il ne nous a pas été signalé une occupation illégale de domicile des personnes ayant été déportées.

Les familles ont reçu à leur arrivée une ration et une dotation distribuées par le PAM et le HCR :

  • 24 500 UM par famille en espèces pour 7 jours (HCR)
  • 175 kg de riz par famille pour 45 jours
  • 40 kg de haricots par famille pour 45 jours
  • 9 litres d’huile par famille pour 45 jours
  • 18 kg de mais par famille pour 45 jours
  • 1.8 kg de sel par famille pour 45 jours

Les matelas n’ont pas été livrés aux compatriotes de retour malgré la promesse du HCR.
La situation des terres cultivables se résume comme suit :

  • le village possédait quatre (4) périmètres irrigués dont deux (2) ont été restitués lors du premier retour des déportés en 1994-1998. Reste à ce jour deux (2) autres périmètres de 25 ha et 60 ha non encore restitués. Ces derniers ne sont pas occupés par des moussafarines mais par des notables de la région ou des hommes d’affaires nationaux venus d’ailleurs
  • Le village possédait quatre cent (400) ha dans le Walo. A ce jour, pas un mètre carré n’a été restitué. Tout comme pour les périmètres irrigués non restitués, les terres du Walo sont occupées par des hommes d’affaires et des notables venus d’ailleurs dont un européen qui s’est approprié leur jardin fruitier

Les compatriotes revenus sont des hommes actifs et ils passent actuellement le plus clair de leur temps à tourner en rond. Ils commencent à se plaindre des conditions d’existence actuelles et ne croient pas recouvrer leurs droits rapidement tel que promis par les autorités au moment des négociations pour leur retour rapide.
Par ailleurs, le chef de village nous a déclaré qu’il reste environ quarante (40) familles du village soit 240 personnes en attente dans les camps de réfugiés. Ces personnes attendent de voir les conditions de réinsertion de la première vague pour s’engager dans le retour au pays.
Enfin, le village se plaint de l’absence d’appui des autorités pour la réparation du forage en panne depuis plus de deux ans (promesse du HCR), la construction de deux autres classes compte tenu de l’augmentation des élèves à scolariser, le renforcement du poste de santé et l’affectation d’un infirmier pour son fonctionnement.
Il faut souligner que l’ensemble des compatriotes concernés par ce retour a d’abord été recensé dès leur arrivée en vue de l’attribution de leurs pièces d’état civil.
2.     Deuxième site : Rosso

Cinq (5) familles ont été réinsérées dans la ville de Rosso. Ces familles ont reçu la même dotation en espèces (24 500 UM par famille) du HCR et la même ration de 45 jours du PAM que leurs compatriotes de Médina Salam. Leur implantation dans une grande ville ayant des infrastructures de base (eau, électricité, hôpital, écoles) leur permettra de bénéficier de ces commodités absentes dans le milieu rural.
Le Hakem de Rosso a programmé à leur profit une distribution de terrain sans préjudice de leurs droits de propriété sur des immeubles occupés par d’autres. Ces familles sont en contact avec le Hakem de Rosso qui est disponible et à leur écoute mais n’a rien d’autre à leur offrir. Il les renvoie à la nouvelle agence d’appui en charge de la réinsertion des déportés de retour au pays.
3.     Troisième site : PK 06

La localité de Baktt située au PK06 a retrouvé sept (7) de ses familles en exil depuis 1989. Ces familles ont été installées par le HCR dans quatorze (14) bâches de 5m X 2.5m. Ces bâches sont inutilisables entre 11H et 16H à cause de la chaleur. Il n’y a pas de toilettes aménagées et seul existe un robinet tiré à partir de la canalisation de la SNDE passant non loin du site. De même, il n’y a ni poste de santé, ni classe et ni branchement électrique. Ces familles ont reçu la même dotation du HCR et du PAM que les autres familles de déportés revenus en même temps .
Concernant la situation des terres, les familles cultivaient avant leur déportation des parcelles dans le périmètre irrigué de Rosso. Le Hakem de Rosso déclare avoir effectué les formalités de rétrocession auprès de la direction de la plaine pour que les bénéficiaires retrouvent rapidement leurs droits.
Les responsables de la localité, nous ont signalé la visite du fils du président Sidi O. Cheikh Abdallah qui a constaté les conditions médiocres d’accueil des compatriotes de retour et a promis d’aider à y remédier. A ce jour, aucune suite à sa visite n’a été signalée.
Il reste environ dix (10) familles originaires de cette localité qui sont restées en attente dans les camps de réfugiés au Sénégal pour s’assurer de la bonne réinsertion de leurs concitoyens.
Nos observations

  1. l’accueil des déportés le 29 janvier 2008 a été fait dans la plus grande précipitation. L’Agence nationale d’accueil et de réinsertion des réfugiés (ANAIR) n’a pas encore fini de s’organiser, la commission nationale d’identification ainsi que les commissions régionales et départementales ne sont pas encore constituées et la commission nationale d’orientation et de concertation n’est pas encore été entièrement composée.
  2. la cérémonie d’accueil n’a pas eu la dimension que l’événement requiert : le gouvernement était juste représenté par le ministre secrétaire général de la présidence et le ministre de l’intérieur. A l’exception de l’APP, aucun parti de la majorité présidentielle n’était représenté. Les partis de l’opposition démocratique AJD / MR, Hatem, RFD, l’UFP et Tewassoul étaient présents. Les deux derniers étaient représentés par une délégation de très haut niveau
  3. la réinstallation des 18 familles compatriotes rentrées le 29 janvier 2008 s’achemine vers un échec si des mesures urgentes ne sont pas prises immédiatement. Ce constat est partagé par l’ensemble de nos compatriotes de retour. Leurs conditions matérielles de survie dans les camps de réfugiés (pour beaucoup) étaient bien meilleures que celles actuelles dans leur propre pays
  4. convaincre les déportés encore dans les camps de réfugiés de revenir dans de telles conditions risque d’être une mission très difficile

Nos propositions :

  • d’informer les autorités au plus haut niveau de la dérive de l’opération de retour de nos compatriotes et des risques que cela va engendrer pour l’unité et la réconciliation nationales
  • que l’Agence nationale d’accueil et de réinsertion des réfugiés prenne sérieusement en charge ces dix huit (18) familles revenues au pays et assure pleinement leur réinsertion en abordant tous les aspects sans détours : restitution des terres cultivables, accès à l’eau potable, réhabilitation ou création de classes et de poste de santé, appui pour le réaménagement ou la construction de logement à usage d’habitation, formation professionnelle et accès à l’emploi par des recrutements ou par le montage d’activités génératrices de revenus

Nouakchott le 10 février 2008.
La commission nationale de l’UFP chargée des déportés et du passif humanitaire

 

L’AJD /MR visite les trois sites des rapatriés (PK6, Demal-Deuk, et Toulel Diery)

 
L'AJD /MR visite les trois sites des rapatriés (PK6, Demal-Deuk, et Toulel Diery) dans article sarr_ibrahima_070917« Même s’il y  a une volonté politique pour le retour des déportés, quelque part elle n’est pas appliquée au niveau  local. Nous demandons à ce que l’Etat reprenne en main cette situation. Il y a des choses qui peuvent attendre mais il y a aussi des choses qu’il faudra régler immédiatement puisque les conditions de vie de ces rapatriés sont précaires« , déclare le président de l’AJD/MR lors de sa visite de sites à Rosso
Depuis le retour des rapatriés mauritaniens, plusieurs personnalités politiques, religieuses, hommes de bonnes volontés se succèdent dans leurs sites pour apporter des assistances de différentes natures. Ce jeudi 14 février, c’était l’AJD/MR qui était à L’honneur. Ibrahima Moctar Sarr, accompagné d’une délégation a eu à visiter PK6, Demal-Deuk et Toulel Diery, tous des sites des rapatriés dans le département de Rosso
Arrivée à Rosso vers 11 heures, la délégation s’est rendue à la wilaya, à la préfecture pour rencontrer les responsables administratives avant de poursuivre l’itinéraire de leur visite du jour. Au PK 6, cette délégation a rencontré les rapatriés en présence de Aliw Sow responsable du site Apres avoir expliqué le motif de leur visite, le responsable de ce site ne manqua pas de les remercier au nom de sept familles des rapatriés.

Par la suite ce responsable ne tarissait pas d’énumérer certains points de désolation. :  » Avant 89, ma famille avait une coopérative de 14 ha à la pleine M’pourié. Depuis mon retour, j’ai souligné ce cas au préfet mais jusqu’à présent rien n’a changé. En plus, depuis notre arrivée, nous logeons sous des tentes et c’est tout récemment que certains partenaires du gouvernement envisagent de construire une seule chambre de 20 mètres carrés pour chaque famille. C’est vraiment insignifiant du tout vu la composition de chaque famille (enfants, filles et garçons).

D’autre part, nous avons eu la visite du directeur d’école du village ; il  a procédé à une distribution de manuels didactiques à nos enfants qui étaient. Scolarisés. Selon le directeur, nos enfants pourront fréquenter l’école dans les jours à venir. Pour ceux qui avaient du bétail avant leur déportation, rien n’est évoqué en ce sens. Après le PK6, les deux autres sites ont été visités par cette délégation. Et toujours c’est le même son de cloche qui retenti : conditions jugées difficiles par les rapatriés. En plus du soutien morale aux rapatriés, cette délégation a remis une enveloppe pour chaque site visité.

Dans l’après midi, Ibrahima Moctar Sarr à tenu un point de presse à la maison des jeunes. Nous avons recueilli ces propos : «  L’objet de notre visite ici c’est de visiter les rapatriés du premier contingent. Nous sommes venus voir dans quelles conditions ils se trouvent actuellement ; est-ce qu’ils sont assistés, voir quels sont leurs problèmes pour pouvoir en juger et par la suite prendre notre disposition .S’il y a des manquements nous allons interpellé l’Etat. Nous sommes ici parce que nous continuons notre combat qui dure depuis plus dix neuf ans .Nous sommes entrain de nous battre pour que les réfugiés mauritaniens reviennent dans la dignité et dans l’organisation.

Lorsque j’étais député sous le label de l’ex parti Action pour le Changement (AC), j’etais le premier à poser le problème des déportés et celui du passif humanitaire à l’assemblée Nationale. A l’époque, le premier ministre Cheikh El Aviya avait estimé que c’était une ligne rouge et par conséquent il ne fallait pas en parler. La suite vous connaissez : L’ex parti AC a été dissout.
 
Aujourd’hui, nous avons visité trois sites. Pour l’essentiel nous constatons que l’état n’était pas prêt par rapport à ce retour. Il n’y avait aucune structure d accueil sur place. Le HCR avait dressé seulement des tentes dans certaines localités, les latrines et une adduction d’eau sont en construction. Mais il faudra souligner que les tentes ne sont pas adéquates parce qu’il fait excessivement chaud le jour d’ailleurs à un moment donné nous étions obligés de sortir des tentes pour continuer à ciel ouvert nos discussions avec les responsables des sites. Les rapatries qui avaient construit des habitations plus ou moins modestes pour  se retrouvaient dans des conditions précaires.

Sur le plan alimentaire, le peu de ration qu’on leur avait distribué est pratiquement épuisé. Ils ne savent plus que faire .C’est une situation catastrophique et dangereuse. Je ne manquerais pas de le souligner au Président de la République, une fois à NKTT. Le PAM, le HCR, L’ALPD et les bonnes volontés ne sont là que pour faciliter, pour aider, dès l’instant que les rapatries sont chez eux, C’est à l’Etat de prendre ses responsabilités   On ne peut pas demander au HCR d’assister les mauritaniens qui sont dans leur pays.
 
S’il y a la volonté politique, quelque part elle n’a pas été appliquée strictement au niveau local et ça il faut le souligner. Nous demandons à ce que l’Etat rattrape cette situation parce qu’il y a des choses qui peuvent attendre un mois deux mois mais il y a aussi des choses qui doivent être faites immédiatement. Les rapatriés n’ont plus rien à manger et ne peuvent pas continuer à habiter sous ses tentes et les chambres que certains partenaires sont entrain de construire, une seule chambre par famille, ne répondent à leurs attentes ».

Entretien:

Jusqu’à quel point votre parti a-t-il été impliqué par ce processus de retour des déportés ?

- Ibrahima Sarr : Comme vous le savez, jusqu’à une date récente après les élections présidentielles, une certaine tendance au sein du pouvoir avait voulu marginaliser L’AJD/MR  parce que ce n’est pas un parti représenté a l’assemblée nationale parce que Ibrahima sarr a gêné beaucoup de gens et on ne veut pas lui donner de l’importance. Certains avaient voulu le mettre à l’écart mais ils ont compris que ce n’est pas possible. C’est pourquoi avec les autres partis de l’opposition, les quatre autres, nous sommes impliqués dans toutes les grandes décisions dans toutes les grandes actions  que l’Etat devait entreprendre en faveur des déportes. Nous avons rencontré à plusieurs reprises le président de la république pour discuter avec lui sur  la question. Nous avons été associés aux dernières journées de concertation sur le retour des réfugiés et sur la question du passif humanitaire.
Apres cette visite de sites des rapatriés, que pensez-vous du  retour de ceux qui ne sont pas encore rentrés au pays ?

Ibrahima Sarr : Il y a des gens qui ne veulent pas que les déportés reviennent. Ces derniers qui travaillent au niveau de l’Etat   qui sont chargé de cette mission, de faire revenir les déportés mais ils font tout pour le saboter. Et ces gens là ne vous trompez pas, ils ne sont pas simplement dans le camp arabe mais ils sont aussi dans le camp Négro -Africain. Il est important de rappeler qu’il y a des negro-Africains qui ont commis énormément de forfaits durant ces évènements de 89 et ils ne voudraient pas que les réfugiés reviennent. Nous ne devons pas travailler en leur faveur, car si les réfugiés ne reviennent pas c’est un échec et cela va remettre encore à plus tard la question de l’unité nationale.

Par conséquent notre rôle, ce n’est pas de dire aux déportés ne revenez  pas mais de demander à l’Etat de prendre tout ce qu’il faut faire pour qu’ils reviennent dans des bonnes conditions. Les réfugiés en Europe ou en Amérique envoient des messages pour dire aux déportés restez là-bas tant que la question de l’unité nationale n’est pas réglée ; ne revenez -pas mais c’est une aberration. La lutte, la vraie lutte qu’il faudra mener c’est ici sur le terrain pour demander à l’Etat de prendre ses responsabilités. Si l’Etat ne prend pas ses responsabilités nous prendrons les notre. Nous pouvons bien demander à ceux qui sont encore au Sénégal et au Mali d’attendre encore que les conditions soient réunies.

Eveil Hebdo

Rosso:Vols ciblés

Les vols se succèdent mais ne se ressemblent. Apres notre confrère de la tribune , dont le logement a été cambriolé le 23 janvier dernier ; c’est autour de Jiddou ould Hamoud , correspondant du calame de voir son bureau cambriolé dans la nuit 16 février. Si chez Djigo les voleurs ont pris des bijoux et son lecteur DVD, chez Jiddou ils n’ont pris que l’unité centrale de l’ordinateur. Certaines mauvaises langues disent que ce vol est commandité par certaines personnes qui chercheraient des documents pouvant leur porter préjudice.

ndiaye

ibrahima Moctar Sarr president de l’ajd/mr visite les rapatriés du pk6

ajd/mr
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Ibrahima Moctar Sarr president de l'Ajd/Mr en visite sur le site des refugiés au pk6
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Des usagers se plaignent des postes de police au Trarza

Selon des usagers qui transitent régulièrement par les postes de «Diama», «Village», «Touguen», Jidrel Mohguen, «Baghdad» et «PK3» de Rosso) sur la route de Nouakchott, dont certains ont contacté l’ANI, les éléments de la police qui assurent les contrôles des véhicules et des passagers leur en font voir de toutes les couleurs en empochant des droits sur les nationaux et les étrangers, en monnaie locale et en devise, sans livrer des reçus ni papiers de quittance.
Ces mêmes usagers ont déclaré à ANI qu’ils se sont rendus à Rosso pour en informer le directeur régional de la sûreté qui était en déplacement sur Nouakchott et se sont trouvés nez à nez avec des responsables de certains de ces postes qui attendent le retour de celui-ci pour lui verser les recettes réalisées au niveau de leurs postes de contrôle.
De l’avis d’un spécialiste en la matière interrogé par ANI, bien que ce butin atteindrait 6 à 7 millions UM par mois -si on regroupe les recettes versées par les commissariats et les postes- les agents de la police n’en perçoivent que des miettes avec des forfaits mensuels de 3000UM pour l’adjudant, 2000UM pour le brigadier chef et 1500UM pour le brigadier et pour l’agent.
Et de préciser : «Avec l’ancien directeur de la sûreté du Trarza, la recette du poste de Diama atteignait 1 million par mois, celle de «Village» 250.000UM, le poste de «PK 3» pas moins de 300.000UM, alors que Tounguen et Baghdad font chacun 180.000 UM et au plus bas de l’échelle Jidrel Mohguen avec 120.000UM. Ceci est valable également pour toutes les autres directions régionales, en particulier celles de Nouakchott, Nouadhibou, Zouérate et Néma
Ce spécialiste ajoutera qu’il faudrait que le caractère légal de ce pactole soit défini pour toutes les directions régionales de la sûreté et les commissariats afin que l’image de l’Etat n’en pâtisse pas aux yeux du citoyen et de l’étranger, d’une part et d’autre part, qu’il soit distribué de façon équitable entre les éléments de la police au lieu de servir à enrichir les directeurs régionaux et les commissaires.

Le bout du tunnel

Mouhamadou Moustapha Ndaw gouverneur de Saint Louis, Mamadou Diom préfet de Dagana, Colonel Camara commandant de la zone militaire nord, colonel Diédhiou commandant de la légion de gendarmerie, lieutenant Ibrahima Faye chef de la subdivision régionale des douanes, SE Mohamed Ould Belal, ambassadeur de la Mauritanie au Sénégal, le consul de Mauritanie à Dakar, Roselyne Idowu représentante du HCR à Dakar, Ibrahima Diallo chef du secteur frontalier de Rosso Sénégal, les chefs des services techniques du département de Dagana, le maire de la commune de Rosso, le sénateur maire de Richard Toll, Anta Diop, représentante du maire de Dagana, le directeur de l’OFADEC , les chefs religieux et coutumiers, tout ce beau monde était mardi 29 à l’embarcadère de Rosso Sénégal pour une cérémonie émouvante organisée à l’occasion du rapatriement du premier contingent des déportés mauritaniens après un exil forcé de 19 ans au Sénégal voisin.
 102 personnes dont 56 âgées de moins de 18 ans composaient ce premier contingent. Si la moitié de cette première vague est née en terre africaine du Sénégal, la fibre patriotique était aussi forte que pour ceux qui connaissaient le pays qu’ils allaient retrouver ce jour là. Ce premier contingent est composé essentiellement de peulhs originaires du Pk 6, de Tulel Jeeri ou de Médina Salam. Toutes ces personnes étaient basées dans les camps de Dagana et Thiabakh 4 (périphérie de Richard Toll). Elles auront vécu 19 ans tout près d’un pays qu’ils aimaient bien mais qui les avait ‘rejetés’ durant les malheureux événements d’avril 89.
 Ce 29 janvier 2008 (21 Muharram 1429), plusieurs autorités sénégalaises, les responsables du HCR et leur partenaire au Sénégal, l’ OFADEC ainsi que l’ambassadeur de la Mauritanie au Sénégal et le consul de Mauritanie à Dakar ont pris part à la cérémonie organisée sur la rive gauche en présence de nombreux journalistes (presse écrite mauritanienne, TVM, Jazira, RFI, France 24, DW, l’hebdomadaire Politis, etc).
Le maire de Rosso Sénégal, le représentant des rapatriés, le directeur de l’OFADEC, la représentante du HCR à Dakar et le gouverneur de Saint Louis ont successivement pris la parole pour situer l’événement dans son contexte et saluer les efforts et le courage politique des présidents sénégalais et mauritanien pour le retour organisé des déportés.
Par la suite, les rapatriés se sont dirigés vers le bac où il a été procédé à l’identification de tous les membres du contingent.
C’est vers 11 heures 30 que le bac est arrivé sur la rive droite où une foule importante était mobilisée dès les premières heures de la matinée pour accueillir nos compatriotes.
La délégation officielle comprenait notamment Ould Waqhef, le ministre secrétaire général de la Présidence, le ministre de l’intérieur, Yall Zakaria, le directeur de la toute nouvelle agence chargée d’insérer les réfugiés, Moussa Fall, le wali du Trarza, Abdallahi Ould Mohamed Mahmoud, la wali mouçaid, le hakem Sidi Sow, l’adjoint au maire de Rosso et d’autres personnalités parmi lesquelles MM. Ndiaye Kane, Diallo Mamadou Bathia, Wane Birane.
Outre la délégation officielle, il y avait des représentants de partis de l’opposition et des délégués de la société civile. Aucun membre des partis de la majorité na fait le déplacement. Seule l’APP avait déployé des banderoles tardivement avec ses militants du Trarza. Les autres partis d’opposition sont venus en fortes délégations. Délégation commune de trois membres pour chaque parti et délégations distinctes pour chaque parti (RFD, UFP, RNDR, HATEM, AJD/MR).
Sidi Ould Messoud, adjoint au maire de Rosso, Ba Amadou, représentant des rapatriés, Didier Laye, représentant du HCR à Nouakchott, Ould Waqhef, ministre secrétaire général de la Présidence, Yall Zakaria, ministre de l’intérieur prendront la parole pour s’adresser aux rapatriés et souligner le courage de leur décision ; ils remercieront tous ceux qui ont contribué à la réussite de l’opération.
Les rapatriés seront ensuite conduits au site de transit installé devant la Maison du livre en face du domicile du wali. C’est dans les locaux de la Maison du livre que les services de l’Etat civil et de la carte d’identité les attendaient. Tous les rapatriés ont été recensés et ceux parmi eux qui étaient majeurs ont accompli les formalités pour l’obtention de la carte nationale d’identité.
Le repas a été servi sur place et tard dans l’après midi, les rapatriés de Médina Salam ont été acheminés à leur site d’accueil par l’ALPD, partenaire du HCR en Mauritanie. Ceux du PK 6, de Demal Deuk et de Tulel Jeeri rejoindront leurs sites vers 23 heures après l’accomplissement de toutes leurs formalités d’enregistrement.

                                               Encadré : Conditions précaires

Quatre jours après leur arrivée sur les sites d’accueil, nous avons rendu visite aux rapatriés pour nous assurer de leurs conditions de vie. Au Pk 6 ceux que nous avons rencontrés (Aliou Sow, sa sœur et quelques autres rapatriés) nous ont fait part de leur satisfaction par rapport à l’accueil chaleureux qui leur a été réservé et de leur profonde gratitude à l’égard du président de la République, de son gouvernement, du président Abdoulaye Wade, du HCR, de toutes les ONG et de tous ceux qui ont contribué à la réussite de l’opération.

Pourtant, il y a des problèmes. Au Pk 6 les rapatriés se plaignent : ils sont confrontés à un problème d’eau. L’unique borne fontaine du village a un débit très faible ce qui provoque des queues interminables ; un deuxième problème vient du fait que les femmes sont contraintes de faire la cuisine en plein air car il est impossible de le faire dans les tentes en toile. Un troisième problème est celui de latrines. Il n’y en a pas dans le site et il faut s’éloigner du site pour faire ses besoins en plein ai ; pour se baigner, il faut attendre la nuit pour chauffer de l’eau et s’abriter tant bien que mal derrière quelque bâtiment en ruine.

Les rapatriés du PK6 qui s’étaient retrouvés à l’étroit dans les tentes du HCR ont obtenu pour chaque famille une tente supplémentaire. A Demal Deuk où il y a trois familles, ce sont les mêmes problèmes. Ils sont à l’étroit et comptent demander au HCR de nouvelles tentes.

A Tulel Jeeri vers l’ancien lycée de Rosso, deux familles ont été installées. Elles ont reçu comme les autres la ration alimentaire distribuée par le PAM (du riz, de l’huile, des lentilles) et la somme forfaitaire de 3500 UM par personne et par semaine. Les rapatriés de Tulel Jeeri déplorent le fait que depuis leur arrivée aucune autorité administrative n’est venue les voir pour s’enquérir de leurs problèmes. Ils ont reçu la visite du HCR, du PAM et d’un imam de Ndiourbel, Ka Amadou accompagné de son fils Abass. Ces chefs religieux sont venus les rassurer et les encourager.

Encadré : Ils ont dit :

Didier Laye, Représentant du HCR en Mauritanie

‘Je souhaite m’adresser aux mauritaniens qui aujourd’hui sont rentrés dans leur pays. En tant que HCR, nous sommes avant tout très heureux d’être ici pour cet heureux événement et surtout très honoré d’avoir pu y participer. Ce rapatriement que vous avez souhaité est également le fruit d’un travail en commun entre le gouvernement mauritanien, le gouvernement sénégalais et le HCR que nous avons mené à bien aujourd’hui après plusieurs mois de travail assidu. Ce premier mouvement je l’espère, montrera à d’autres le chemin, conduira d’autres à prendre la même direction. Nous savons qu’ils sont désireux de le faire et nous espérons voir se réaliser ce souhait.

En tant que HCR, nous nous tenons prêts pour les autres mouvements qui nous n’en doutons pas se succèderont au cours des prochains mois. Nous continuerons à prodiguer l’assistance nécessaire dès le retour de ces populations et surtout, le plus important, faciliter leur réinsertion dans la communauté nationale dans la dignité et d’une manière durable c’est-à-dire en s’assurant qu’ils aient des conditions de vie qui soient dignes d’un citoyen mauritanien’.

Ould Waqhef, Ministre secrétaire général de la présidence
 
‘Je voudrais au nom du président de la République exprimer la bienvenue à nos compatriotes qui sont rentrés du Sénégal ;leur dire bienvenue chez vous et exprimer également mes remerciements au peuple sénégalais à travers lui,le gouverneur de la région de Saint-Louis ici présent et au président de la République du Sénégal pour les efforts qui ont été fournis par le peuple sénégalais afin de recevoir nos compatriotes pendant toute cette période ;mais également pour les efforts qu’ils ont fourni pour assurer le succès de cette opération.

Je voudrais également remercier le HCR pour les efforts qu’il a fournis non seulement dans le cadre de cette opération mais dans le cadre des opérations antérieures pour le retour de nos compatriotes en Mauritanie. Je voudrais également rassurer nos compatriotes que le gouvernement avec la collaboration du HCR a pris toutes les dispositions pour que leur retour se passe dans de bonnes conditions pour que les lieux d’accueil soient préparés et pour que les projets assurant leur insertion soient mis en œuvre dans les conditions les meilleures.
Je vous remercie’.

Yall Zakaria, ministre de l’intérieur

‘Le président de la République nous a délégué de venir vous accueillir pour vous souhaiter la bienvenue au nom du gouvernement et au nom du peuple mauritanien. Vous vous rappelez lors de son discours adressé au peuple le 29 juin pour confirmer votre retour dans la dignité avec tous les honneurs. Nous devons prendre acte de ces engagements. Pour un retour organisé, des accords ont été signés entre notre pays, le Sénégal et le HCR et cela faisait partie des conditions de votre retour. Nos remercions Dieu et par la suite le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui a eu le courage de s’attaquer à ce dossier pour consolider l’unité nationale tout en assurant une justice.

Au nom du gouvernement et du peuple mauritanien, nous remercions le peuple et le gouvernement sénégalais qui ont assisté depuis plus de 19 ans nos compatriotes et d’avoir participé au processus de leur retour dans la dignité et en toute sécurité. Nous remercions également le HCR quia été présent pour son assistance et les efforts pour votre retour. Nous disons à toutes les autorités du Sénégal, le HCR et les ONG que le gouvernement Mauritanien vous remercie. Nous disons à nos compatriotes qu’ils soient les bienvenus. Et soyez rassurés, le Président tiendra toutes ses promesses.

Tous vos droits vous seront restitués. Lorsque le Président avait fait son discours, beaucoup doutaient de sa franchise, mais cela s’est concrétisé et toutes les promesses seront tenues par le président puisqu’il est honnête, patriote et respecte les droits humains. Nous devons nous rassembler pour consolider l’unité nationale pour le bonheur de notre peuple. Pour finir je vous dis encore bienvenue parmi nous ; vous êtes chez vous’.

Sidi Ould Messoud, premier adjoint au maire de Rosso

‘Aujourd’hui par la volonté d’Allah, une douloureuse parenthèse ouverte depuis 19 ans, se referme avec le retour parmi nous, de nos compatriotes, nos frères longtemps chassés de leur pays et privés de leurs droits. En cette circonstance, notre pensée pieuse va particulièrement à ceux parmi nos frères qui ne sont pas là aujourd’hui parce que Dieu dans sa Miséricorde les a rappelés à Lui. Que la terre leur soit légère. Amine !

Nous avons également une pensée particulière à l’égard de nos jeunes compatriotes, nés durant l’exil de leurs parents et qui foulent pour la première fois, le sol de leur patrie.
En juin dernier, le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi s’était engagé à régler définitivement ce problème. Ce qui se concrétise aujourd’hui sous la direction du premier ministre Zeïne Ould Zeïdane, dont le gouvernement s’est attelé à mettre cette volonté en pratique. C’est le lieu de lui exprimer toute notre reconnaissance.

S’il n’est pas nécessaire de faire la genèse des évènements malheureux et regrettables qui se sont produits en 1989, 1990 et 1991 et qui ont conduit à cette si longue séparation, il y a lieu de rappeler que depuis 19 ans, des patriotes sincères et engagés n’ont jamais cessé de se battre pour que les victimes de ces événements, injustement déportées de leur patrie, soient de retour et remis dans leurs droits. Ce combat pour la justice a été mené du temps du régime d’exception par des femmes et des hommes convaincus du bien fondé de leur action et déterminés à aller jusqu’au bout de leur conviction.

Parmi eux, l’actuel président de l’assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheïr, le chef de file de l’opposition, Ahmed Ould Daddah et bien d’autres grands leaders politiques nationaux. Nos vifs remerciements leurs sont adressés. Ce 29 janvier 2008 correspondant au 21 Mouharam 1429 restera une date mémorable dans notre histoire car une page douloureuse se tourne.

La Mauritanie en engageant le processus du retour des déportés, fait preuve de sa capacité de résoudre les problèmes auxquels elle est confrontée. Ce retour de nos frères dans leur pays est un pas important dans la consolidation de notre unité nationale. Car il faut bien reconnaître que la Mauritanie est un pays multiculturel dont tous les fils doivent être égaux en droit et en devoir.

Sans aucun doute, nos frères qui nous reviennent ont souffert durant toutes ces années d’exil mais nous avons souffert aussi de cette séparation injuste car au-delà de l’Islam que nous avons en commun, des liens de sang nous unissent et nous espérons que pareille chose ne se répètera plus.

Bien entendu, dans ces moments douloureux la Mauritanie a su compter sur des partenaires comme le HCR, l’Etat sénégalais et d’autres pays amis qui n’ont ménagé aucun effort pour contribuer au règlement de cet épineux problème. Nos sincères remerciements vont également à ces partenaires.

Du plus profond de nous-mêmes, nous souhaitons la bienvenue chez eux, à nos frères qui reviennent parmi nous après toutes ces années en les assurant de notre entière disponibilité à œuvrer pour leur réinsertion.

Le retour du premier contingent de déportés est la première étape d’un processus qui permettra à notre pays de tourner définitivement cette page sombre de son histoire.
Vive la Mauritanie réconciliée avec elle-même !
Vive La Mauritanie unie et prospère !
Je vous remercie’.

Amadou Samba Ba :

Aujourd’hui est une journée historique pour les réfugiés mauritaniens au Sénégal ;nous voilà au terme de deux décennies d’errance pour essayer de retrouver la mère patrie ; grâce à Dieu et grâce à la bonne volonté de nos dirigeants, SE Sidi Ould Cheikh Abdallahi et Me Abdoulaye Wade protecteur des réfugiés installés au Sénégal, ; nous voulons remercier l’ensembles des opérateurs qui ont aidé à réclamer ce vieux rêve de 18 ans ;

M. Cissé, de l’OFADEC

Cette cérémonie de lancement officiel de rapatriement des réfugiés mauritaniens ; cette présence marque tout l’intérêt que les autorités du pays attachent à cet événement. Ce mardi 29 janvier est une date historique pour les populations locales ; le rêve est devenu une réalité ; l’OFADEC, a toujours été présente depuis 89 en tant que partenaire du HCR ; je remercie vivement sa de sa confiance sans cesse renouvelée ; également à tous les refugiés à travers leurs associations sans oublier les autorités administratives et les forces armées ; c’est le premier départ du premier convoi et espérons que d’autres convois suivront le même chemin

Roselyne Idowu représentante du HCR Dakar

Bonjour à tout le monde ; d’abord mes respect monsieur le gouverneur d’avoir voulu rehausser cette manifestation par votre présence ; monsieur l’ambassadeur de la Mauritanie, monsieur le consul de la Mauritanie à Dakar, M. Le préfet de Dagana, le maire, de Richard Toll, le maire de Rosso , Mme le maire de Dagana ; le conseil municipal de Rosso ; le directeur de l’OFADEC, et le comité de refugié ici présent ; et les organisations non gouvernementales, les journalistes et tout ce monde qui a bien voulu venir aujourd’hui particoper à ce jour historique ;

Tout d’abord je voudrais rendre grâce à Allah pour avoir fait en sorte que ce jour soit possible ; je voudrais aussi remercier le président du Sénégal Me Abdoulaye Wade, le président de la Mauritanie Sidi Ould Cheikh Abdallahi, pour la détermination et pour les grands pas que tous les deux ont accepté de faire ; maintenant je félicite les réfugiés qui ont pris la décision de rentrer dans leur pays d’origine ; parce qu’on ne peut pas être mieux que chez soi ; aux autre qui n’ont pas encore pris la décision, je les encouragent vivement pour qu’ils prennent leur décision parce que le rapatriement est librement consenti et nous serons là pour les assister ; je voudrais par ailleurs les assurer que le Haut commissaire des réfugiés M …….

Est très intéressé à voir la réussite de ce rapatriement et actuellement tout le monde à notre siège à Genève suit ce qui se passe aujourd’hui avec beaucoup d’intérêt ; mes collègues de l’autre coté en Mauritanie vont recevoir les réfugiés ; je vous remercie .

Gouverneur de Saint Louis

‘Vous me permettrez pour commencer de vous dire la satisfaction des plus hautes autorités de la République qui suivent avec la plus grande attention la mise en œuvre effective de l’accord tripartite signé depuis le mois de novembre dernier entre le gouvernement du Sénégal, le gouvernement de la Mauritanie et le HCR ; ce jour est un grand événement pour les autorités du Sénégal, de la Mauritanie mais aussi un grand jour pour les organisations humanitaires qui sont à pied d’œuvre depuis plusieurs années ; ceux qui volontairement ont choisi le retour dans leur pays démontrent la grandeur de leur esprit d’ouverture de tolérance et de responsabilité ; je salue leur courage et leur dignité ;

cette journée c’est également le résultats des efforts consentis par les ONG et la communauté internationale ; je voudrais en cette occasion remercier particulièrement le travail de protection et d’assistance fourni pendant près de 20 ans par le HCR ; connu dans la vallée depuis 1989 et son partenaire opérationnel l’OFADEC ; je vous fait l’économie de présenter un bilan de tout ce qui a été réalisé depuis le début des opérations humanitaires en faveur du retour des réfugiés mauritaniens ;

le moment est venu de rendre hommage aux populations riveraines qui pendant les tristes événements ont apporté à leurs voisins, frères et sœurs de la Mauritanie toute l’hospitalité digne de la téranga sénégalaise ; les pouvoirs publics ne sont pas en reste si nous tenons compte des actions des communautés rurales, des sous préfectures, des préfectures, des régions du pouvoir central dans le domaine de la fourniture d’eau, des soins de santé primaires, de l’éducation, l’état civil et la sécurité des biens et des personnes ;

MM les représentants des ONG et de la communauté internationale, la cérémonie de ce jour qui nous réunit dans cette ville frontalière de Rosso Sénégal est aussi le fruit d’un travail inlassable de coordination et de concertation réalisé par les organisations et associations des réfugiés se trouvant dans la vallée du fleuve ; ce projet de rapatriement, dont la première pierre a été posée le 12 novembre à Nouakchott, a permis de renforcer les liens d’amitié et de solidarité séculaires entre les peuples et les états du Sénégal et de la Mauritanie ; c’est avec cette note d’optimisme et d’espoir que nous assistons en ce jour mémorable du 29 janvier 2008 au départ du premier convoi de rapatriés qui ont décidé de retourner librement dans leurs villages d’origine.
Mesdames, messieurs, je vous remercie’.

Francis Kpatindé, porte parole HCR
 
‘En principe les gens sont libres de retourner ou non : le rapatriement est volontaire ; ceux qui ont choisi de rentrer sont au nombre de 103 ; au départ ils étaient 118 puis 114 ; après on a parlé de 94 mais hier nuit une famille s’est enregistrée.

Ce premier contingent vient de deux sites : Dagana et Thiabakh dans la périphérie de Richard Toll ; ils retournent essentiellement à Rosso, au Pk 6 et à Médina Salam.
L’ambiance était émouvante : la joie de rentrer, la tristesse de quitter un lieu où on a longtemps vécu…Ils ont égorgé des moutons ; il y avait SE l’ambassadeur de la Mauritanie au Sénégal qui était venu les voir ; les femmes étaient parées de leurs plus beaux boubous et maquillées pour la circonstance…’

Barry Ousmane, coordinateur des associations de réfugiés

‘Il s’agit là d’un retour test ; notre délégation les accompagne jusqu’à la berge puis on retourne. Après 18 ans d’attente nous voyons aujourd’hui l’aboutissement de notre combat. Nous sommes satisfaits ; il est très tôt pour dire que les engagements ont été respectés ; des structures qui devraient être mises en place pour l’évaluation ne le sont pas mais la volonté y est ; nous sommes contents de retourner ; nous remercions les sénégalais qui ont été très solidaires avec nous depuis plus de 18 ans ; nous avons toujours souhaité rentrer dans la dignité et retrouver tous nos biens ; c’est cet espoir qui nous rassure de rentrer ; Jusqu’à présent le gouvernement a tenu ses promesses et nous y croyons.’

Encadré : Coulisses

Visites

Les rapatriés du Pk 6 ont reçu mercredi 30 janvier dans l’après midi la visite du fils du président de la République. Il est entré dans les tentes et s’est rendu compte lui-même que la chaleur était insupportable à l’intérieur dès que le soleil était haut. Il a promis que des solutions seront trouvées pour améliorer la situation des rapatriés. Le fils du président a offert un téléphone à Aliou Moussa Sow (un Nokia 1110 avec l’effigie de Sidi Ould Cheikh Abdallahi sur le couvercle).

Selon une source digne de foi le fils du président était accompagné de membres d’une Ong américaine, il est venu constater lui-même les conditions dans lesquelles vivent les rapatriés. Le matin du 30 janvier, les rapatriés du Pk 6 avaient également reçu la visite du préfet Sidi Sow accompagné du commandant de brigade de la gendarmerie.

Déception

Contrairement aux rapatriés du Pk 6, ceux de Demal Deuk et de Tulel Jeeri n’ont pas reçu la visite des autorités administratives. Ils sont plutôt frustrés par cette situation. Ils s’attendaient au moins à voir un représentant de l’administration pour poser leurs problèmes. Peut-être que les autorités sont un peu prises et qu’elles voudront bien se rendre très prochainement sur les différents sites.

Gazra

Une des familles installées à Demal Deuk a eu la surprise de voir son terrain squatté. Le squatteur a prétendu avoir acheté le terrain avec un autre. Finalement le hakem a fait installé la tente donnée par le HCR dans la cour. Selon le rapatrié que nous avons interrogé, le squatteur constatant le fait est parti à la recherche de celui qui lui avait vendu le terrain. Il n’est pas encore revenu sur les lieux.

Absence remarquée
 
Lorsque le maire de Rosso a été annoncé, un rapatrié a dit ‘C’est Fassa qui va parler’. Il savait qui était le maire de sa commune. Quand on lui a dit que c’était le maire adjoint Sidi Ould Messoud qui prenait la parole, il a demandé comment le maire avait-il pu s’absenter en pareilles circonstances. Il ne savait pas que le maire était quelque part en Europe et que l’adjoint n’a même pas pu avoir l’écharpe. C’est lorsque Sidi Ould Messoud avait demandé au secrétaire général d’appeler le maire pour lui demander où était l’écharpe qu’il a appris que la ligne de la commune était suspendue.

ALPD partenaire du HCR

L’ALPD est l’association pour la lutte contre pauvreté et le sous développement. C’est une ONG à vocation nationale qui travaille dans le cadre de la lutte contrée la pauvreté, pour un projet qui vise l’éradication de la pauvreté. D’autre part l’ALPD a un volet qui concerne la protection des droits de l’homme. Dans ce cadre, nous travaillons avec les agences des Nations Unies concernées ; par exemple nous sommes l’ONG qui prend en charge l’accueil et l’enregistrement des demandeurs d’asile en Mauritanie. Nous essayons d’assurer leur protection, de défendre leurs droits et de les assister.

Nous travaillons aussi avec la FAO avec un appui aux coopératives maraîchères, aux agriculteurs. Nous avons mené plusieurs campagnes de sensibilisation sur les dangers de fléaux comme le Sida, le paludisme, etc. Avec l’invasion acridienne de 2004 il y a eu 1 million de litres de pesticide pulvérisés en Mauritanie. En raison des dangers consécutifs à la réutilisation par les populations des emballages de pesticide vides, nous avons mené une vaste campagne surtout dans les zones où il y avait eu des pulvérisations. Cette campagne auprès des autorités, des élus et des populations a donné des résultats satisfaisants.

L’ALPD est le partenaire opérationnel du HCR. A ce titre nous sommes concernés par l’opération de rapatriement des mauritaniens qui a commencé aujourd’hui. Nous sommes chargés de gérer toute la logistique : accueillir les rapatriés, les assister, les transporter jusqu’aux sites C’est une première tache que nous assurons.

Ensuite quand les rapatriés sont dans les sites de retour c’est-à-dire dans leurs villages nous avons des actions étalées sur trois périodes : des actions immédiates ; cela consiste à distribuer des produits non alimentaires comme le matériel domestique (cuisinières, nattes en plastiques, des couvertures, des draps, des seaux, des bouilloires, des tentes, lampes, etc.) ; cette première étape se fait en une semaine au plus ; pour ce premier contingent c’est déjà fait ; la deuxième action est une action à court terme qui doit durer un mois ; elle consiste à distribuer le matériel de construction ( ciment, fer, portes et fenêtres, etc. ) ; la troisième action est à moyen terme et se déroule en trois mois ; elle se fait en collaboration avec les autorités elle consiste à mettre en place des infrastructures sociales des écoles, des postes de santé, des puits cimentés, etc.
 
Pour le contingent qui vient d’arriver nous avons donné des enveloppes (3500 UM par personne) et des moutons pour les différents sites afin de leur permettre de se prendre en charge pour leurs premiers jours en Mauritanie.

Encadré : La position de l’opposition

Dans un communiqué daté du 28 janvier, différents partis de l’opposition (AJD-MR, Hatem, Tawassoul, RFD, UFP) annoncent l’arrivée d’une délégation pour accueillir la première vague de rapatriés. Le communiqué précise que ‘cet événement majeur de l’histoire de notre pays était très attendu’ en soulignant que le ‘retour des déportés est une question essentielle pour la consolidation de l’unité nationale’.

Ces partis de l’opposition invitent la population à accueillir chaleureusement les braves compatriotes qui ont décidé de rentrer après ce long exil forcé.’ Le communiqué précise que ce retour est l’aboutissement d’une longue lutte pour un retour digne et organisé. L’opposition se félicite que cette position ‘naguère difficile à tenir’ sont aujourd’hui ‘communément admise’ et assurent les victimes de la continuité du combat pour appuyer leur revendication.

Le REVE 89/91 (Regroupement des Victimes des Evénements 89/91) a publié le 22 janvier une déclaration dans laquelle il précise qu’aucun ‘règlement juste, équitable, transparent et durable du problème ne peut se faire sans l’implication directe des victimes rentrées volontairement au pays …’

Le REVE 89/91rappelle les démarches infructueuses entreprises par l’ARMS au cours de missions en 92, 95 et 96 auprès des autorités de Nouakchott et la campagne d’explication dans tous les camps pour ‘l’auto rapatriement’ après le désengagement du HCR de l’assistance aux réfugiés en décembre 1995.

Le REVE 89-91 entend être impliqué dans le processus du règlement définitif du dossier des déportés réfugiés et exprime sa satisfaction sur la volonté politique du président de la République et fait part de sa volonté de mettre son expérience au service des autorités.

interview avec le Pr Lô Gourmo

Les infos de l'actualité05 février 2008 : x

  interview avec le Pr Lô Gourmo dans articlePour son retour au pays pour des raisons professionnelles, depuis la tenue de la dernière élection présidentielle, le Pr. Lô Gourmo membre du Comité exécutif de l’UFP a bien voulu nous accorder cette longue interview. il a abordé entre autres des questions liées à la situation politique actuelle, la genèse du PNDD, le statut du chef de file l’opposition, le retour des déportés et la vague terroriste qui touche la Mauritanie

On ne vous a pas vu ces derniers temps au pays !

Lo Gourmo Abdoul : C’est vrai que depuis les élections je ne suis pas revenu pour diverses raisons d’ordre professionnel, en particulier une mission d’observation des Nations Unies au Cameroun et au Nigeria. Cela m’a un peu éloigné du pays. Maintenant, j’espère pouvoir être plus présent sous nos cieux…

Quelle lecture faites-vous de la situation politique actuelle du pays ?

LGA : La situation me semble être particulièrement complexe et même paradoxale. Manifestement nous sommes dans une phase de reconfiguration du paysage politique qui crée un sentiment de confusion et d’incertitude. Ainsi, les forces de l’opposition cherchent encore leurs marques par rapport à un chef d’Etat dont nombre des positions proclamées sur des questions essentielles rejoignent en grande partie les leurs. Un chef d’Etat dont le système de gouvernement reste encore largement tributaire des pratiques du passé et dont certains de ses « partisans » ont le plus grand mal à accepter de s’en affranchir….

La « majorité » demeure très fractionnée voire virtuelle du fait des contradictions héritées de son passé lointain et récent, en dépit du processus en cours de construction d’un parti dominant voire unique, en son sein. Son attitude générale vis-à-vis du Gouvernement laisse sceptique et renforce le sentiment de malaise politique qui tend à gonfler dans le pays. Le moins que l’on puisse dire est que la confiance ne règne pas au sein de cette majorité, ou en tout cas ne transparaît pas nécessairement dans les relations entre ses différents membres, notamment entre ses parlementaires et ses ministres, entre ses ministres et conseillers présidentiels etc.

Pour l’instant tout ce beau monde n’a qu’un seul mot d’ordre : attendre de toute urgence ! Quant à savoir ce qu’il y’a lieu d’attendre, seul Dieu le sait…Tout le monde dit vouloir le changement mais, peu au sein de cette majorité sont réellement prêts à s’y engager, pour diverses raisons. Cela fait qu’on est dans une situation où on ne sait pas encore très bien qui est qui, avec par exemple, l’APP qui reste encore instinctivement dans l’opposition, du point de vue de ses positions politiques essentielles alors qu’il est classé dans le camp de la majorité du fait de ses accords de second tour. Même l’opposition parlementaire est dans cette même expectative.

Comment expliquer cette situation et comment pourrait-elle évoluer ?

LGA :
On est dans une situation extrêmement confuse, complexe, probablement parce qu’on n’est pas encore sorti de la période de transition. Les choses ne se sont pas encore cristallisées et la clarification ne s’est pas encore faite entre les acteurs. Dans une telle situation il très difficile de dresser des perspectives claires, surtout si l’on y ajoute un contexte économique et social des plus compliqués, des plus difficiles pour la grande majorité des gens, surtout les plus humbles…

Ce qui est sûr, c’est que, compte tenu de la nature de notre système d’Etat, il revient au Chef de l’Etat de prendre l’initiative de sortir le pays de cette attente. Le Gouvernement, en dépit de toute sa bonne volonté ne pourra le faire. L’expérience de ces 8 ou 9 derniers mois prouvent qu’une gestion strictement technocratique ou prétendue telle, ne saurait combler le vide politique que ressent, à tort ou à raison, l’opinion à la tête du pays. Il faut en revenir au choix d’un « Gouvernement politique » fondé sur une large confiance de l’opinion car notre pays fait face à des difficultés dont la nature et l’ampleur iront crescendo et exigeront la cohésion la plus large possible entre le plus grand nombre possible d’acteurs politiques, économiques et sociaux…En un mot, il faut un Gouvernement de large union nationale…

La création du parti de la majorité ne pourrait-elle pas précisément contribuer à cette clarification et à combler ce vide ? Pourquoi dans ce cas, vous y opposez vous ?

LGA : Moi je ne poserai pas le problème dans ces termes là. La création des partis politiques est une des données fondamentales de toute démocratie pluraliste et c’est une liberté gagnée de haute lutte par les démocrates de ce pays. Je pense qu’il est sain également qu’un système politique moderne fonctionne sur la base des partis politiques. Et nous, nous avons un système politique multi partisan dont le rythme respiratoire est déterminé par les rapports entre les partis de la majorité et ceux de l’opposition.
 
Par ailleurs, je rappelle que nous avions dénié le phénomène des « indépendants » en récusant le principe des candidatures dites indépendantes aux élections législatives et municipales passées. En tout cas nous, à l’UFP, nous pensons que c’est une très bonne chose que des gens se constituent en parti politique, que les « indépendants » s’affranchissent de leur prétendue « indépendance » et se constituent en parti politique pour clarifier les choses. Ce que nous récusons c’est une certaine façon de le faire avec des arrières pensées qui affleurent clairement, à savoir créer un parti présidentiel. Il y a un certain nombre de signaux qui ne trompent pas et en Mauritanie tout le monde se connaît.

L’intention réelle des initiateurs est de créer un parti du président, un parti qui tirerait sa force de son identification au Président de la République de sorte que le statut de surpuissance politique de ce dernier se reflète dans la surpuissance bureaucratique de ce parti… et le tour est joué. Dans le contexte de notre histoire constitutionnelle, une telle identification est dangereusement anachronique. Car une chose est de proclamer son soutien au Chef de l’Etat et une autre de créer un parti qui occuperait, en termes d’image dans l’opinion, tout l’espace institutionnel de ce dernier….

Les gens s’activent à créer un parti en laissant penser et dire que c’est la volonté du Président de la République d’avoir un parti à lui. Or le Président de la République ne peut pas vouloir un parti si l’on reste dans la lecture honnête de la constitution actuelle, car la constitution actuelle veut que le Président de la République soit au dessus des partis, même s’il peut être membre du parti qu’il veut. Ce n’est pas seulement un problème de position à l’intérieur du parti (membre de ses instances dirigeantes).

En fait c’est une approche particulière du statut du Président qui, dès lors qu’il est aux commandes, cesse d’être un président militant pour être un président arbitre. D’où la singularité et la surpuissance de ses pouvoirs. On peut contester cette vision là mais il se trouve que c’est l’esprit de la révision constitutionnelle opérée durant la période de la transition, eu égard à l’expérience passée des parti-Etat dans notre pays.

Est-ce que ce flou n’est pas entretenu par le Président de la République lui même qui ne s’est jamais exprimé clairement vis-à-vis de ce parti ?

LGA : Le président de la République est un homme politique mais on a tendance à l’oublier parce que l’opinion le crédite d’être de bonne volonté et de bonne foi en même temps. C’est assez rare sous nos cieux pour un homme politique. Mais nous savons tous que ce parti sera le sien et qu’il y’a de gros risques qui en découleraient sur les équilibres politiques du pays s’il y’avait cette identification que je relevais précédemment.
 
Encore une fois,il est tout à fait sain qu’une majorité veuille soutenir les actions du Président de la République sinon les institutions ne fonctionneraient pas ; c’est sain également qu’un Président de la République cherche le soutien d’un ou plusieurs partis politiques pour l’exécution du programme pour lequel il a été élu. Mais c’est malsain qu’il y’ait une confusion des rôles et fonctions entre les deux. Il reviendra donc au Président de la République de veiller à faire respecter tant la lettre que l’esprit de la constitution. C’est de son attitude que dépendra la clarification nécessaire et le respect des principes…

Ces derniers temps l’opposition est divisée surtout autour de son statut et autour de la distribution des postes de responsabilités, quel est votre avis la dessus ?

LGA :
Ce statut dont on parle, est un statut à problèmes. Beaucoup de gens nous demandent pourquoi nous ne l’avions pas contesté lors de son adoption par le CMJD, en mars 2007 je crois. C’est très simple. C’est nous l’opposition qui avions toujours réclamé ce statut dont nous avions même fait l’un de nos chevaux de bataille à l’époque de Ould Taya. Le contexte de l’élaboration du texte du CMJD est un contexte de crise aigue du « vote blanc » après celui des « indépendants ». Or, en polarisant l’essentiel du texte sur la figure du chef de file de l’opposition, le CMJD créait (peut-être sans le vouloir) les conditions d’un déchirement interne de l’opposition future, c’est à dire celle qui sortirait réellement des urnes présidentielles.

C’était là un conflit hors contexte qui aurait comme signé l’acceptation par avance de la défaite à venir. Psychologiquement et politiquement ce n’était pas tenable. Aussi, avions nous privilégié, peut-être à tort, le fait de l’existence du statut malgré ses lacunes manifestes. Ce que nous estimions nécessaire, c’était d’abord d’avoir un statut et par la suite apporter les corrections nécessaires. Aujourd’hui, il apparaît que ceux qui ont conçu ce statut l’ont fait sur la base de préoccupations qui étaient plus tactiques que stratégiques. Quand on dit statut de l’opposition on pense au rôle et à la place de l’opposition au sein des institutions c’est-à-dire à la manière dont elle va se faire entendre et contribuer à améliorer le fonctionnement des choses et cela dans les normes.

Cela signifie aussi définir la manière dont l’opposition devrait avoir, au sein de l’Assemblée, voix au chapitre ; comment au sein des commissions parlementaires qui existent, malgré qu’elle soit minoritaire, elle pourra quand même marquer la présence de ceux qui ont voté pour elle. En bref, l’idée est que quand on parle de l’opposition, on doit avoir à l’esprit qu’elle pourrait gouverner le pays demain. Donc ce statut doit permettre à l’opposition d’être relativement impliquée dans certains dossiers dont s’occupe la majorité actuelle et qui pourraient lui être transmis une fois au pouvoir. Donc quand on parle du statut de l’opposition on parle d’abord des institutions républicaines et de leur fonctionnement.

Mais si vous lisez le statut actuel de l’opposition, ce qui frappe d’abord, c’est le fait que c’est le statut du chef de l’opposition, le « chef de file de l’opposition », comme le dit l’ordonnance actuelle suivant une terminologie naïvement journalistique et juridiquement creuse. On a intégré cette donnée dans le statut parce qu’on a voulu donner une place centrale à celui qui, de tous les chefs de partis d’opposition est arrivé en tête. C’est une très bonne chose à condition qu’on lise cela en fonction des institutions du pays. Nous sommes dans un régime multipartiste, contrairement au régime bipartiste comme le système anglais où deux partis principaux se partagent l’essentiel de l’espace politique et institutionnel.

C’est d’ailleurs de là qu’est venue la notion de chef de file de l’opposition puisque « l’opposition » se réduit pour l’essentiel à un seul grand parti. Donc dans ce système anglais, c’est naturel. Cela n’est évidemment pas le cas du système politique mauritanien dont la sociologie politique et le mode de scrutin a généré un système pluripartite quasiment à la française voire à l’italienne en raison du phénomène indépendant ! Dans une telle situation, il est aberrant de focaliser ce statut autour de ce prétendu « chef de file » de l’opposition, en en faisant le porte-parole obligatoire de toute l’opposition comme si celle-ci était constitué par un seul parti politique. Cela pose le problème de la faculté qui sera laissée aux autres partis de l’opposition de choisir celui qui sera leur porte parole.

Là on entre dans la logique de la coalition, mais on n’est plus dans le système anglais, car la logique de la coalition suppose que l’on n’y soit pas obligé, le propre d’une coalition étant qu’elle est volontaire sinon c’est la dictature, la violation de la liberté et de la constitution.. Or c’est bien de cela qu’il s’agit dans le statut actuel de l’opposition qui transfère l’hégémonisme traditionnel du parti -Etat au parti majoritaire au sein de l’opposition ! Cela est malsain, dangereux et anti-constitutionnel…

Aujourd’hui,quand le chef de file n’est pas en accord avec les autres chefs de partis d’opposition, la seule chose que prévoit le statut c’est de dire qu’il devra exprimer par consensus le point de vue des autres. A supposer que l’on ne se reconnaisse pas dans ses déclarations, comment savoir si les opinions qu’il a émises sont celles de tout les monde ou non ? Légalement, c’est l’opinion du chef de file qui prime sur tous les autres car le texte ne donne aucune possibilité à quelqu’un qui n’est pas de son avis d’exprimer son refus. Et cela donne au chef de file de l’opposition une position exceptionnelle dans le jeu des institutions.

C’est tellement vrai que tout va se dérouler dans une sorte de jeu entre lui et le Président de la République car en cas de contestation même de sa qualité de chef de file, c’est le conseil constitutionnel qui a été considéré comme l’organe compétent pour gérer le conflit. Le problème est qu’il n’y a que le chef de l’Etat qui peut se saisir du conseil constitutionnel en cas de litige. Alors, dans ce cas, pourquoi le Président de la République devrait-il se saisir du conseil constitutionnel du moment que c’est son opposition qui est en crise ? Voilà l’absurdité de la situation dans laquelle on se trouve ; on va avoir quelqu’un qui est de l’autre bord qui va seul décider d’arbitrer ou non un conflit au sein de l’opposition !

Maintenant accessoirement est venu se poser le problème de la répartition des postes au sein de l’institution de l’opposition.. Soyons clairs : cette institution est une institution de l’opposition parlementaire, c’est d’ailleurs les termes utilisés dans le statut. Il y a en effet une opposition parlementaire et une opposition extraparlementaire, c’est bien d’ailleurs que le statut reconnaisse les deux avec autant de considération pour l’une que pour l’autre sauf que pour ce qui concerne les aspects institutionnels, c’est l’opposition parlementaire qui est pris en compte dans ce qu’on appelle de manière très curieuse l’institution. Dans cette institution, il apparaît que le chef de fil est celui qualifié comme tel parce qu’il dirige le premier parti de l’opposition parlementaire. Donc l’institution est une institution parlementaire. Il en découle que l’esprit qui anime l’institution est l’esprit parlementaire.

Si on veut distribuer d’autres postes au sein de cette institution, il est évident que le même critère du nombre de députés va devoir jouer. Du moment qu’il y a un premier parti parlementaire d’opposition, il faut également prévoir pour le 2ème, le 3 ème etc. C’est de cette inconséquence vis-à-vis de l’UFP que découlent les difficultés que vous évoquez au sein de l’opposition.Nos amis de l’opposition ont été comme d’habitude d’une grande iniquité et même d’un grand irrespect à notre égard alors que nous avons toujours été loyaux et fidèles à l’égard de tous nos alliés.

Pour nous à l’UFP ce n’est pas un problème financier je tiens à vous le dire en toute honnêteté. D’ailleurs nous avions proposé de trouver des formules de compromis dans lesquelles on ne bénéficierait pas des avantages financiers attachés à la fonction qui nous a été déniée par nos. Par contre l’aspect « protocolaire », c’est-à-dire l’aspect politique nous y tenons comme la prunelle de nos yeux. Il n’y a pas de raisons que l’on donne à Ahmed Daddah le chef de fil de l’opposition son statut comme quoi que son parti est majoritaire au sein du parlement et qu’on refuse à l’UFP qui est le deuxième parti quelque avantage honorifique que ce soit. Voila ce que nous avons dit, c’est un problème de bon sens et de respect parce que toute attitude contraire est irrespectueuse et injuste vis-à-vis de l’UFP.

En conséquence de tout cela, notre groupe parlementaire a déposé une proposition de loi qui amende le statut actuel pour le rendre plus conforme à l’esprit d’un authentique statut d’opposition. Nous conservons le principe d’un rôle de premier plan pour le leader du pricipal parti d’opposition avec les mêmes avantages. Nous recadrons simplement l’existence et le fonctionnement de l’institution de l’opposition pour sauvegarder la liberté de chacun de ses membres et pour garantir à chacun son dû, dans le respect de l’égalité démocratique.

Quel est votre avis après l’arrivée de cette première vague des déportés ?

LGA : En ce qui concerne le retour des déportés nous nous en félicitons tous parce que c’est quelque chose d’essentiel dans l’histoire récente du pays et du point de vue de ce que cela représente symboliquement pour l’unité nationale. C’est une excellente chose pour l’ensemble de nos communautés qui ont toujours ressenti cette pratique des déportations comme contraire à nos intérêts et à nos valeurs .Le fait que les déportés soient de retour et qu’il y ait eu un accueil aussi chaleureux de la part des populations toutes ethnies confondues le prouve sans conteste alors que certains avaient voulu bloquer le processus au prétexte d’un risque de tensions intercommunautaires…

Deuxième élément, il est bien que cela soit une promesse faite explicitement par le Président de la République et qu’il l’ait respectée parce que ce n’est pas courant dans notre pays qu’un Président respecte la parole donnée. Mais je me dois d’être honnête avec vous. Je suis resté sur ma faim par certains côtés, dans cet accueil. Je considère qu’il y a eu un certain nombre de lacunes dans cet accueil qu’il faut combler pour la suite. Tout d’abord nous savons que la question des déportés, la question de l’esclavage comme un certain nombre de dossiers sensibles ont fait l’objet d’un consensus national. Tout le monde est d’accord au plan politique sur le fait qu’ il faut qu’il y ait le retour des réfugiés et leur réintégration dans leurs droits, on peut donc considérer que c’est un consensus dur.

Le discours du Chef de l’Etat a reflété l’opinion démocratique saine du pays sur la question. Or, à Rosso, les partis de la majorité étaient absents sauf si je me trompe et j’aimerai bien que ce soit le cas. Il y avait effectivement le Secrétaire Général à la présidence, Chef de fil du nouveau parti, mais ce dernier représentait le Chef de l’Etat ; lui même l’a dit, il ne confond pas ses activités au sein du parti et ses activités au sein de l’Etat. Il n’était pas là pour représenter son parti. Il en va de même du Ministre de l’Intérieur. Il n’y avait pas de personnalités représentatives de la majorité hormis quelques individualités comme le sénateur de Rosso. Il n’y avait que les partis de l’opposition plus l’APP…

Ce n’est pas normal que lors du retour du premier contingent de réfugiés que ces partis dont des dirigeants ou des membres ont eu des attitudes au moins négationnistes dans cette déportation, boycottent cet accueil et ratent ainsi l’occasion de faire œuvre de justice avec leur propre conscience. Ces gens là, on les attendait au tournant car leur présence aurait été significative. Dommage qu’ils ne soient pas venus…

Peut-on alors dire que cette absence montre qu’il y a un vent défavorable à ce retour au sein de la majorité ?

LGA : J’ose espérer que non parce que à ce moment là, ils seraient en position d’opposition vis-à-vis de Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Mais ce qui est certain, c’est qu’il y a eu un consensus officiel sur cette question pour moi c’est le plus important. J’espère que beaucoup ne sont pas dans cette posture où ils accompagnent le Chef de l’Etat parce que c’est le Chef de l’Etat mais qu’ils n’en pensent pas moins. Mais je me dis aussi que cela est peut-être un réflexe de gens qui ont l’habitude de s’identifier à l’Etat et qui se disent du moment que leur chef de fil s’est déplacé, il est n’est pas nécessaire de se déplacer.

Sur cette question des réfugiés, les patriotes, les démocrates dans ce pays devront être vigilants afin que ces déportés puissent revenir chez eux, qu’ils réintègrent leurs droits , conformément au compromis national existant sur cette question.. On acceptera pas qu’il y ait des blocages, on acceptera pas qu’il y ait une politique de double jeu qui déboucherait sur une situation contraire à l’intérêt de notre pays. Il faudra aussi faire en sorte que l’organisation soit beaucoup mieux faite matériellement et moralement. Afin que tous puissent y prendre part , en particuliers les organisations de la société civile dont le rôle a été décisif durant toutes les années de braise pour que ce dossier des réfugiés ne soit pas enterré ou escamoté. .

On ne peut pas par exemple donner la parole à une ONG technique chargée d’organiser le retour des réfugiés avec le HCR, et qu’on laisse de coté le FONADH, ce n’est pas du tout normal. Dans cette situation on ne peut pas laisser de coté ceux qui se sont sacrifiés pour cette cause pendant plus de quinze ans, et qui sont allés partout pour la défendre et ont subi toutes sortes de tracasseries. C’est tout dans l’intérêt de l’Etat de faire un bilan sincère de ce premier accueil pour en tirer les leçons, avec comme axe central le maintien de la cohésion politique qui a été obtenue sur un dossier aussi délicat, aussi sensible.

En dépit de ces faiblesses, l’Etat à travers son administration centrale semble jouer le jeu et les discours des ministres présents ont été à la hauteur de l’évènement et il faut s’en féliciter. Mais,il ne faut pas que les partis de la majorité fassent défaut dans cette histoire car si ça ne marche pas c’est tout le pays qui en pâtirait..

Que dire de l’insécurité qui affecte le pays ces derniers temps ?

LGA :
Avec la crise économique et sociale, l’insécurité est devenue l’une des raisons essentielles de l’inquiétude qui règne dans le pays. On a l’impression que le pays est comme insensiblement happé dans un processus dont le développement échappe de plus en plus à l’administration et à ceux qui ont la charge de la sécurité publique. Ces attaques ( contre les touristes français et contre l’ambassade d’Israël) revendiquées par une branche locale d’Al Qaeda se cumulent avec les grosses affaires pendantes de drogue non élucidées pour nous rappeler la précarité de notre situation sécuritaire. Jamais le pays n’a connu une telle situation.

Combinée avec la crise économique et sociale aiguë qui affecte le pouvoir d’achat des masses, cette situation sécuritaire traduit l’ampleur des risques auxquels notre pays est actuellement exposé. Seule une politique de large union nationale, fondée sur les préoccupations essentielles des populations pourra nous aider à nous en sortir. Sinon, l’expérience prouve qu’une fuite en avant sécuritaire détachée de toute politique patriotique est vouée à l’échec et même ne fera qu’accroître les difficultés au lieu de nous aider à y faire face. Telle est en tout cas ma conviction…

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