Variations autour du troisième gouvernement de transition
Après une campagne savamment orchestrée, le jeune méconnu jusqu’en 2006 Zeine Ould Zeidane est démit de ses fonctions au profit de l’étoile montante en Boletig Yahya Ould Ahmed El Waghef , ex-directeur de la défunte « Air Mauritanie » et de la moribonde « SOMAGAZ ».
Ce dernier après une parade de concertation non moins savamment mise en scène a formé un nouveau gouvernement devant assurer la gestion des affaires courantes en attendant la fin d’une transition en perpétuelle prolongation.
En effet, depuis le renversement du régime Taya, notre pays vit au rythme d’une transition qui ne dit pas son nom et dont la fin n’est visiblement pas pour demain. Au-delà des cris de victoire des corrompus de l’ère Taya et du ralliement de la pseudo-opposition au nouveau gouvernement de transition, le gouvernement soi-disant politique et représentatif ne « rassure » pas.
D’aucuns estiment que l’actuel Président ne dispose d’aucun pouvoir dans les faits, même s’il est formellement élu au terme d’élections « libres » et « transparentes » reconnues par son adversaire Ahmed Ould Daddah et par la communauté internationale. Les événements des derniers jours confortent largement ces sentiments.
D’abord l’on ne comprend pas le limogeage dans la précipitation de Zeidane avec qui il aurait scellé dit-on un pacte « d‘honneur » entre les deux tours des élections, l’ex-PM ayant recueilli à l’époque, grâce à un élan de la jeunesse et des régions des deux Hodhs, un score honorable de 15%.
Ensuite, la mise à l’écart de son DIRCAB « Amajar » et le retrait du budget des prérogatives directes de « Vezaz », les deux copains du Niger, ainsi que l’imposition de Cheiyakh comme DIRCAB sont révélateurs d’un resserrement de l’étau autour d’un président de plus en plus solitaire.
Enfin, le fait que le président n’ait pas pu se débarrasser de la tutelle du « général » Aziz en le casant à la tête du Ministère de la défense et de la sécurité intérieure que l’actuel PM lui aurait proposé témoigne de la volonté du « général » a faire durer autant que possible sa main mise sur le pouvoir de façon « démocratique ».
Le troisième gouvernement de transition est loin de représenter tous les mauritaniens. Il ne représente q’une minorité des mauritaniens (moins de 42%), sans oublier qu’au sein de ces 42%, il sert des intérêts particulièrement personnelles et égoïstes.
La région du Trarza, notamment Boutilimitt, est le grand absent de la nouvelle formation tout comme l’ancienne car elle a commis deux pêchés originelles, à savoir d’avoir mis au monde un certain Ahmed Ould Daddah et de lui avoir exprimé son soutien lors des dernières élections. Et l’on comprend que le président solitaire, dépouillé de tout pouvoir, ne pouvait naturellement pas tenir son engagement ni lors de sa campagne ni lors de son discours d’investiture aux termes duquel il promettait d’être le président de tous les mauritaniens sans exclusion !
Les Haratines (ex-esclaves affranchis) se voient octroyés un nombre record de portefeuilles (Bodjiel Ould Houmeid, Mohamed Ould Bilal, Mohamed Ould Berbesse et Dahmoud Ould Merzoug) qui loin d’être une expression de repentance de l’injustice historique qu’ils ont vecue vise d’autres objectifs inavoués dont la mise à l’écart des notabilités maures du trarza et du Hodhs El Gharbi, désormais bastion de l’opposition – la vraie – et de renforcer une tribu qui s’accapare tout un Etat (Idaouali) et à qui est revenu en réalité, et à la région du Tagant en particulier, la part de lion du gâteau – il s’agit en effet d’un gâteau, n’en déplaise à Ould Maouloud et les nouveaux partis de la majorité !
Le Tagant totalise 8 portefeuilles dans le nouveau gouvernement sans compter le PM qui vaut à lui seul plusieurs départements. Ce quota représente le tiers du gouvernement pour une région dont le poids démographique et économique est quasiment négligeable, même si elle abrite une bonne partie des « nouveaux riches » issue des années Tayiennes de gabegie.
A noter qu’avec ce quota le gouvernement est presque un gouvernement – idaouali Tagant. Cette situation contraste beaucoup avec celles du Trarza, du Tiris Zemmour et de Nouadhibou dont le poids économique et démographique n’est pas à démontrer. Si l’exclusion du Trarza se comprend (péchés originels), celle de Nouadhibou et de Tiris est inexplicable.
Par ailleurs, même si certains nouveaux visages du nouveau gouvernement de transition peuvent encore bénéficier de présomption d’innocence jusqu’à preuve de culpabilité, d’autres sont notoirement connu comme « modèles » de détournement de l’argent public.
En outre, comble des paradoxes, le troisième gouvernement est un cocktail Molotov (islamistes, nassériens, marxistes, jeunes, proches de la retraite, etc.) ce qui rend impossible la conception et la mise en œuvre d’un projet commun pour la Mauritanie car l’on voit très mal comment un islamiste et un ex-PRDSiste ayant flirté et avec les Israéliens (au lendemain des massacres de Djenine – rappelez-vous) et avec les deniers publics pourraient bien trouver un terrain commun d’entente.
Enfin, Malgré toutes les injustices, toutes les incohérences, toutes les exclusions, les mauritaniens vont attendre le nouveau gouvernement (du moins la partie de celui-ci que l’on ne connaît pas encore) sur le terrain des actes. Mais en attendant du concret, il importe de rappeler que les citoyens sont en droit de savoir, après une année d’exercice de pouvoir, la variation nette du patrimoine du chef de l’Etat, de sa famille notamment le trou noir appelé fondation KB, du PM et des ministres sortant ainsi que leurs proches cousins.
Combien ont-ils acheté de voitures, de maisons, de terrains, du bétail et ouvert de comptes en banque, etc. ? il faudra ensuite rapprocher tout cela à l’enveloppe du plan d’urgence qui ne manquera pas de connaître inexorablement le même sort.
Le peuple Mauritanien démocratiquement spolié attend du troisième gouvernement (même si l’on ne peut donner ce qu’on a pas comme dit le proverbe arabe) plus de justice sociale, de sanctuariser l’argent public, de mettre fin aux rapports incestueux avec l’Etat hébreu. Autrement, il est dans la logique des choses qu’un coup de force ou de colère, aux conséquences lourdes et irréversibles, puisse constituer une expression ultime du désespoir d’un peuple qui aura tout essayé. Espérons ne pas en arriver
Islamisme : Quel avenir ?
C’est la première fois qu’ils deviennent fréquentables, les islamistes politiques. Mieux encore, ils font partie de l’exécutif. C’est un choix pour Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Un choix qui ne semble pas avoir contrarié les islamistes.
Au contraire, les deux partis Tawassoul, Al Fadila, ont répondu ‘’oui » à la participation à un gouvernement élargi. Même, si celui-ci, entretient encore une relation avec ‘’le Satan », les islamistes croisent les doigts et intègrent la nouvelle équipe.
Si Sidi veut contenir les islamistes, eux aussi y trouvent, sans doute, quelque compte. C’est sûr. Longtemps voués aux gémonies par les pouvoirs précédents, les islamistes mauritaniens acceptent de s’engager, aujourd’hui, aux côtés de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.
Naguère tenu à l’écart, l’islam en Mauritanie a été considéré pour de longues années comme une religion -quoique inspiratrice de la constitution-, qui se pratique au niveau de soi, individuel. Les ulémas, dans cette époque, qui intervenaient chaque vendredi sur les tribunes des mosquées développaient un discours focalisé essentiellement sur les mœurs.
Vers les années soixante-dix, l’islamisme politique fit ses premiers pas, en milieu urbain, particulièrement à Nouakchott, mais son discours ne différenciait pas du discours classique. Seulement, la seule différence, peut-être, était que le message religieux était véhiculé par une jeunesse émergeante et pas forcément dans les espaces « consacrés », c’est-à-dire les mosquées, mais dans d’autres lieux comme les établissements publics, scolaires, maisons des jeunes…, etc.
Au début des années quatre-vingt, un islamisme inspiré du wahhabisme investissait le terrain national, et s’entrechoquait même avec l’islam malékite dominant en Mauritanie.
Même avec l’expérience de l’application de la Chari’à, sous le règne de Haidalla, l’islamisme se jouait au sein d’une sphère retreinte d’intellectuels des anciens panarabistes reconvertis après l’échec du discours populo nationaliste arabe. C’est à cette époque que l’islamisme politique prit forme à travers des clubs de réflexions, des mouvements associatifs opérant sous l’autorité du premier maillon, en Mauritanie, de la mouvance des frères musulmans.
L’heure du blocage…
Avec l’avènement de la démocratie, en Mauritanie, qui était une résultante de la dislocation des idéologies hégémoniques dans le monde, l’islamisme s’offrait, ici comme ailleurs dans le monde arabo musulman, non seulement comme choix de salut, mais également comme un retour aux sources. Mais, la démocratie mauritanienne se fera sans les islamistes en tant que force politique. Car, le régime de l’époque interdisait la reconnaissance d’un parti à connotation islamique s’appropriant l’apanage de l’islam.
Pourtant, à cette époque l’islam avait déjà fait irruption chez le peuple. Avec l’apparition d’un tribun, Mohamed Ould Sidi Yahya qui dispensait des cours sur la religion en faveur des franges qui considéraient l’islam, à tort ou à raison, comme une affaire des maures blancs . Ce qu’appellera le politiste mauritanien sous le vocable du « discours religieux par le bas ».
Ould Sidi Yahya qui était en quelque sorte notre « Abdel Hamid Kechke » naional un orateur égyptien, réputé pour son verbe au service de l’islam, parviendra tout de même à recruter ses disciples au sein de la composante haratine, en particulier la catégorie ouvrière, vivante en milieu urbain, Nouakchott et à Nouadhibou. C’est grâce à celui-ci que ce milieu s’est réconcilié avec un discours religieux loin de la rhétorique savante qui rendait l’islam à ses yeux quelque peu « élitiste ».
Mohamed Ould Sidi Yahya servit -également à une mouvance de l’islam politique en panne d’ancrage au niveau de la société- de cheval de bataille. Cette mouvance islamiste soutenue par cet orateur charismatique tentera de former un parti islamiste « OUMMA » auquel le ministère de l’intérieur refusa la reconnaissance. C’est ainsi que la mouvance se scinda en deux, une partie végétera au sein de la sphère du pouvoir, l’autre rejoindra l’opposition démocratique.
En 1994, la mouvance qui s’est radicalisée à cause de son discours anti conformiste, et qui, a irrité les maîtres du pays, été objet de la première brimade de la police politique. Celle-ci réussira son coup en procédant aux enregistrements des aveux de personnalités qu’elle a mises derrière les barreaux. La sortie, on s’en souvient, à la télévision nationale de ces aveux a quelque peu discrédité l’image de l’islamisme militant dans l’imaginaire collectif. C’est un coup dur qui pèsera quelque temps sur la notoriété des islamistes. En 2000, les islamistes sortent de leur torpeur.
Un autre cheval de bataille fit son entrée, le cheikh Dedew qui ne manquait pas de pondre une fatwa sur tout ou presque. Des relations avec Israël, à l’interdiction de l’utilisation du poulet congelé importé, des fatwas sur la consigne politique, par exemple, interdisant le vote pour Maaouya Ould Sidi Ahmed Taya, au cours de l’élection présidentielle de 2003, l’homme prenait véritablement de la stature et donnait des ailes à des éléments pourchassés, bannis et vilipendés par ce régime.
Une nouvelle ère…
L’avènement de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi au pouvoir post-transition militaire a marqué un nouveau tournant pour l’islamisme militant. Car, celui-ci a autorisé non seulement un parti islamiste, celui de Jemil Mansour, Tawassoul, mais également il a accordé la reconnaissance pour un deuxième parti, Al Fadila. Mais, l’ère de Ould Cheikh Abdallahi dégageait également d’autres signes de religiosité. Car, le Président, lui-même, s’était affiché, dès ses premiers jours, en paraissant pour la première fois dans l’histoire de la République Islamique de Mauritanie, dans la grande mosquée de la capitale pour accomplir la prière du vendredi. Mieux encore, plus tard il parachèvera la construction d’une mosquée au cœur du palais de la République.
Pourtant, c’est au cours des premiers mois de son quinquennat que le pays se retrouve confronté à une menace du salafisme djihadiste. Paradoxe! Une menace qui a été tant brandie, durant le règne du Président le plus hostile pour ne pas dire belliqueux envers les islamistes en général. En général, car Sidi même, avec la tuerie des français, puis celle des militaires, ensuite la fusillade et les découvertes de caches d’armes se refusait toujours de faire l’amalgame.
Au contraire, l’homme a opté dans sa démarche pour le rapprochement avec les islamistes politiques. Une manière de les contenir, peut-être, et de les mettre à contribution pour la lutte contre le basculement d’un mouvement religieux dans l’extrémisme. Aujourd’hui, le gouvernement compte trois ministres issus des partis à référentiels islamistes, deux de Tawassoul de Jemil Mansour et un d’Al Fadila de Cheikh Abulmaali.
Les deux partis, quoique l’un d’eux, Al Fadila, s’identifie déjà à la majorité, l’autre qui vient de débarquer dans cette galaxie, jouent sur une seule corde. Celle de la rupture des relations diplomatique avec Israël. Aujourd’hui, tous les deux appartiennent à une seule majorité qui gouverne le pays; et qui perpétue une relation avec les israéliens au moins pour quelque temps.
Sidi parviendra-t-il à trouver son compte dans ce mariage contre nature ou presque? L’islamisme djihadiste connaîtra, après cette alliance, un recul notoire afin de ne plus constituer une menace qui plane et met en péril notre jeune démocratie ? Quand il a reconnu des partis islamistes, le pays a vécu au rythme d’une terreur faite sur le compte de l’islam. Maintenant qu’il a négocié une proximité avec l’islamisme militant, la terreur cédera-t-elle sa place à un islamisme respectueux des convenances politiques ? Si le Président pense avoir gagné dans cette nouvelle transaction, les islamistes, eux, ne doivent pas s’estimer perdants ? La Nation, aussi, espérons-le, doit y gagner quelque chose !
Ould Bladi
Terrorisme: La moisson d’avril ou la fin de la cavale (le film des évènements)
Terrorisme: La moisson d’avril ou la fin de la cavale (le film des évènements)
Mercredi 2 avril, Sidi Ould Sidina réussit à s’évader. Le 3 avril, un premier accrochage dans la rue. Le 7 avril, un accrochage à Tevraq Zeina. Le 8 avril, l’erreur fatale qui entraîne la mort d’un innocent. Le 10 avril, Maarouf Ould Haiba est arrêté. Le 29 avril, Ould Sidina est arrêté. Le 30 avril Khadim Ould Semane est arrêté… Le démantèlement des cellules commence… et avec cela la moisson d’avril pour la police.
Tenants et aboutissants.
Mardi soir, il est vingt-trois heures, quelques minutes peut-être de plus. Sidi Ould Sidina est tranquillement installé dans une maison qu’il croit se trouver aux confins du Ksar Nord. Il y est venu 2 jours avant, les yeux bandés. C’est un cousin de Khadim Ould Semane, cerveau présumé du groupe, qui l’y aurait hébergé. Ils ne sont que deux dans la maison. Ould Sidina est armé. Avant d’ouvrir la porte principale, il prend chaque fois la précaution de préparer son arme et ses quatre chargeurs garnis. Il ne veut pas être pris comme un vulgaire bandit, sans opposer de résistance. Pourtant…
Ce soir-là, l’hôte était parti ramener le dîner. Mais contrairement à son habitude, il n’avait pas fermé la porte à son retour. Il est entré dans la chambre le plus normalement possible et avait demandé à Ould Sidina d’aller au lavabo pour se laver les mains. La salle de bain dans la véranda.
Le jeune Ould Sidina, en cavale depuis 27 jours, n’a pas le temps de rejouer le film dans son esprit. Des éléments de la police le maîtrisent rapidement. Juste le temps pour lui de voir que son hôte restait indifférent à ce qui se passait.
Sidi Ould Sidina ne se fait pas prier. En bon perdant, il parle. Ses amis sont chez Salem Ould Hommodt, résidant dans le quartier de Arafat. Il y a là au moins Khadim Ould Semane, l’Emir du groupe, Yacoubi Ould Louly et Ould Hommodt lui-même. Trois des sept personnes qui avaient opposé une féroce résistance à la police dans une maison de Tevraq Zeina, le 7 avril dernier.
En fait 7 personnes se trouvaient ce jour-là dans cette maison: Khadim Ould Semane, Maarouf Ould Haiba, Salem Ould Hommdt, Sidi Ould Sidina, Yacoubi Ould Louly, Ahmed Ould Radhy et Mohamed Ould Moussa Ould Ndeye. Ould Semane revenait de la ville quand un ami-cousin l’a averti d’un mouvement de la police vers le quartier. Quelqu’un lui aurait parlé un peu avant de la présence d’un ‘naçrani’ aux abords de la maison. Il était vite entré et avait demandé à l’homme qui l’avait déposé de contrôler à son retour s’il y avait effectivement la police.
Quand les éléments de la compagnie d’intervention arrivent devant la maison pour encercler le quartier et le fouiller maison par maison, la police ne savait pas où se trouvaient exactement les hommes armés. Alors que le groupe se préparait à riposter et à forcer le passage. C’est au moment de prendre position que les policiers essuient un tir nourri et subissent les premières pertes.
Côté terroristes, Ould Ndeye, âgé d’à peine 22 ans meurt en couvrant ses amis qui foncent à bord d’une voiture volée quelques semaines plutôt à un officiel. Ils sortent en tirant de toutes les portières. Ils ne sont pas indemnes. Pneus crevés, ils sont obligés d’abandonner la voiture moins de deux kilomètres plus loin. Ils ne sont pas suivis. Ils braquent un passant et lui prennent sa voiture. Ils abandonnent l’un des leurs blessé. Il s’agit de Ahmed Ould Radhy, l’artificier du groupe, mais aussi le ‘transporteur’ (voir plus loin). C’est lui qui meurt quelques jours plus tard à l’hôpital militaire sans avoir repris connaissance.
Bénéficiant immédiatement de complicités, les cinq autres hommes n’ont aucun mal à gagner la zone du Ksar Nord. Ould Semane a déjà essayé de faire appel à un cousin qui aurait décliné. Un deuxième appel est plus fructueux. Ils sont pris en charge par un certain Mohamed Khouna, puis dispatchés sur différents quartiers.
Ould Semane et Ould Louly vont avec Salem Ould Hommodt, un fervent prédicateur, arrêté en 2005 pour un prêche violent après la répression des milieux islamistes. Ould Haiba et Ould Sidina vont chez un chef de cellule appelé Boybe Ould Navé. Ils ne peuvent rester chez lui à cause d’une présence féminine massive. Il faut trouver une solution. Ould Haiba enfile une ‘abaya’ et s’en va chercher une maison à louer. Il est arrêté dans la rue.
Sidi Ould Sidina reçoit l’ordre d’aller chez Cheikh Ba, un autre chef de cellule. Il y reste deux jours avant de recevoir l’ordre d’aller vers une autre maison : quelqu’un viendra le prendre et lui bandera les yeux. C’est là que les policiers viendront l’arrêter mardi soir vers 23 heures.
Les aveux de Ould Sidina permettent à la commission d’enquête de la police de situer précisément Ould Semane et ses compagnons. Depuis l’arrestation de Ould Haiba, la direction générale de la sûreté choisit de travailler dans la discrétion la plus complète. Le général Mohamed Ould Ghazwani, directeur général, Mohamed Abdallahi Ould Taleb Abeidi, directeur de la police judiciaire et Mohamed Lemine Ould Ahmed, directeur de la sûreté d’Etat, sont les seuls au fait de ce qui se passe. Rien ne filtre de l’information. Ce qui garantit le succès de la suite des opérations.
Quand le lieu des fugitifs est défini, le travail de terrain peut commencer. Seul le Groupement d’intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) possède les moyens de faire l’assaut. Il n’y a aussi que la Gendarmerie pour assurer la meilleure garde et le meilleur couvert pour l’enquête.
Les éléments du GIGN investissent le toit de la maison. Et attendent. Vers 4 heures, Ould Semane qui monte la garde va prendre une douche, pour rester probablement éveillé. La douche est à l’autre extrémité de la cour. Dehors, les gendarmes s’activent à enlever la porte. Un travail de professionnel qui produit quand même du bruit.
Alerté, Ould Semane sort précipitamment pour gagner la véranda où il avait disposé armes et munitions. Il est vite cueilli par les gendarmes ayant pris position sur le toit. Dans la maison, on retrouvera des armes individuelles, une mitrailleuse et des explosifs (TNT). Les sept personnes se trouvant là (et dont au moins une femme) étaient visiblement prêtes à résister. Il n’en sera rien. Les autorités peuvent annoncer la moisson. Ce sera fait par le Procureur dans la journée. Laconique.
Parallèlement, le démantèlement des structures terroristes commence. Comme Ould Sidina, Ould Semane et les autres parlent et disent tout ce qu’ils savent. Jeudi, vendredi et samedi, une vingtaine de personnes sont arrêtées. Elles appartiendraient toutes à des cellules terroristes dont les différents éléments ont déjà fait allégeance à l’Emir du groupe.
Khadim Ould Semane serait l’envoyé du nommé Khaled alias Belaouar, un dirigeant du GSPC, devenu Al Qaeda pour un Maghreb Islamique (AQMI). Il est l’Emir des jihadistes mauritaniens. Il a affaire d’abord aux chefs de cellules en qui il a toute confiance. Ils sont recrutés parmi les jeunes ayant fréquenté – souvent sommairement – les mahadras où le Wahabisme a fait foi ces dernières décennies. Chaque chef de cellule recrute trois à huit personnes. Après une formation idéologique et un endoctrinement intense sur le Jihad, les recrues sont envoyées dans les camps d’entraînement du GSPC (AQMI) sous la houlette de Ould Radhy.
Ils vont dans le nord du Mali. D’abord dans un camp appelé Khalil où ils changent de noms et où ils commencent véritablement une nouvelle vie. Ils vont ensuite sur le terrain des entraînements et apprennent à manier explosifs et armes automatiques. De retour des camps et donc prêts à passer à l’action, ils sont présentés à l’Emir à qui ils prêtent allégeance. On estime à une cinquantaine le nombre des combattants ayant fait allégeance jusqu’à présent. Ils seraient répartis entre 7 cellules de trois à huit éléments chacune.
La plus dangereuse de ces cellules a été démantelée samedi matin. Son chef Teyeb Ould Mohamd el Mokhtar n’était pas connu de la police. Il était donc difficile de l’identifier. Trois de ses hommes ont été arrêtés. La cellule de Sidi Ould Sidina, composée de cinq personnes n’a pas elle été démantelée. Seul un de ses éléments, un nommé Namoury, a été arrêté. Par contre le groupe dépendant de Ould Hommodt a été arrêté. Certains appartiendraient déjà à la cellule de Cheikh Ba, un ancien gendarme. Le négro-africain du groupe dirigerait une cellule de 8 personnes. La cinquième cellule démantelée est celle dirigée par Yacoubi Ould Louly.
Parmi les figures jugées ‘dangereuses’, six sont encore en cavale : Teyeb Ould Sidi Aly, Boybe Ould Navé, Taki Ould Youssouf, Abderrahmane Ould Youssouf qui serait localisé dans le Sahara, un nommé Dahoud et un certain ‘Brahim’. Il s’agirait d’un nom de combat et son porteur n’est pas encore identifié.
Si l’on estime à 45-50 membres, les cellules mauritaniennes de l’AQMI, une bonne quinzaine serait encore en fuite. Les plus connus par la police seraient activement recherchés à Nouakchott. Deux à trois d’entre eux auraient déjà traversé la frontière, un vers le nord-ouest, deux vers le Mali.
On ne peut comprendre que ces gens qui ont eu du mal à acheter un kalachnikov pour opérer le 24 décembre dernier, possèdent un arsenal aussi varié trois mois après. Assez d’explosifs pour faire sauter la moitié de la ville, des dizaines de kalachnikovs, des mitrailleuses, des détonateurs sophistiqués… Autre question, celle des moyens.
Ils avaient loué une dizaine de maisons dont trois à Tevraq Zeina, en faisant des avances de trois mois au moins. Toutes leurs voitures sont volées. Peut-on penser à de fortes complicités dans les milieux aisés ? Peut-on imaginer une main ‘occulte’, un service de renseignement étranger par exemple ? Peut-on croire à des complicités y compris au sein de l’Armée et de la Police ?
L’enquête de la police nous en dira certainement plus. En attendant, il est temps de mettre sur pied une structure apte à faire face à la nouvelle criminalité. Une cellule anti-terroriste, multidisciplinaire, et une unité d’élite devraient rapidement être constituées. Il est temps que les politiques acceptent de payer le prix de la sécurité du pays…
ient rapidement être constituées. Il est temps que les politiques acceptent de payer le prix de la sécurité du pays…
MFO (La tribune)
le PM annonce les contours du futur gouvernement
Le nouveau Premier ministre monsieur Yahya ould Ahmed El Waghef a choisi comme première sortie publique depuis sa nomination l’organisation d’une conférence de presse.
Devant un parterre de représentants des médias nationaux et internationaux, le nouveau locataire de la Primature a présenté les résultats des consultations qu’il a entamées depuis sa nomination en vue de la formation de la prochaine équipe gouvernementale. Il a dans ce cadre déclaré que l’ensemble des forces politiques de l’ancienne majorité présidentielle seront représentées dans la nouvelle équipe gouvernementale.
Ould Waghef a également confirmé ce que le président de l’UFP avait quelques minutes auparavant révélé à la presse à savoir la décision prise par son parti de participer à la gestion des affaires publiques du pays.
En effet, au cours d’une rencontre avec les journalistes, le président de l’UFP a rappelé la position de principe de son parti qui a toujours été partisan de la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Le PM a également indiqué que le parti Tawassoul a pris la décision de participer au gouvernement.
Ces deux anciennes formations politiques de l’opposition viennent grossir le rang de la majorité présidentielle. Pour certains observateurs cette position est l’acheminement logique d’un long processus de rapprochement entre ces deux partis et le président de la République.
On se souvient en effet que le leader de l’UFP et celui de Tawassoul ont toujours jeté des fleurs au président de la République à l’issue de chacune de leur sortie d’audience avec lui. Ce sentiment a été renforcé par l’animosité qu’entretiennent ces deux partis avec le RFD d’Ahmed ould Daddah. L’on se rappelle qu’entre le chef du RFD et les promoteurs de l’UFP ça n’a jamais été la lune de miel, cette haine cordiale s’est manifestée lors de l’adoption de la loi organisant la structure de leader de l’opposition.
Entre les Islamistes de Tawassoul également et le RFD, les rapports n’ont jamais été au beau fixe. Les deux frères ennemis n’hésitent à se jeter peau de bananes et phrases assassines. Dernier exemple de cette guerre fratricide la destitution de la maire Tawassoul de Tevragh Zeina que le RFD aurait initié. Et le barrage fait par les Islamistes au candidat RFD pour le poste de maire de cette commune.
Pour revenir à la conférence de presse du Premier ministre, ce dernier a indiqué que le président de la République l’a chargé de former un gouvernement politique dont les membres seront choisis sur la base du double critère de la compétence et de la capacité de mise en œuvre du programme du président de la République.
En réponse à une question relative au quota qui sera octroyé à chaque parti, Ould Waghef a précisé que la représentativité au sein du Parlement est le premier critère dans les démocraties.
A une autre question relative à l’annonce de la composition du futur gouvernement, le Premier ministre a déclaré qu’il sera annoncé le plus rapidement possible. Il a ajouté que l’opinion était habituée jusque-là à des gouvernements pré faits ; ce qui n’est plus le cas aujourd’hui car nous sommes des partenaires qui se concertent, qui discutent, qui échangent en vue de former un gouvernement politique acceptable et dont les membres sont capables de faire réalisations. Dans ca cadre, il a précisé que si un parti ne présente pas dans ses propositions des représentants compétents il risque d’en pâtir lui-même.
En réponse à une question posée par le Directeur de Publication du journal Le Véridique relative au 24% des électeurs qui avaient permis au président de la République d’être en pole position lors du premier tour de l’élection, le Premier ministre a reconnu qu’effectivement ce sont là les premiers soutiens du président de la République qui misé sur lui des le début précisant qu’ils doivent avoir un traitement particulier ajoutant toutefois que désormais tous les soutiens appartiennent à une même et seule majorité qui soutient le président de la République et en conséquence sont tous de la même famille.
Parlant des priorités de la prochaine équipe gouvernementale, il a cité la consolidation de l’unité nationale et l’ancrage de l’Etat de droit ainsi que la réalisation du développement économique. Il a également parlé du développement de l’agriculture et de l’autosuffisance alimentaire.
A rappeler que le RFD a rejeté l’idée de participer au prochain gouvernement et le parti AJD-MR après avoir annoncé son accord de principe à une participation, lui a emboité le pas…
Synthèse de Haiba
VISITE DU PRESIDENT AU TRARZA
Présentation de la wilaya
La wilaya du Trarza est située dans la partie sud de la Mauritanie. Elle est limitée à l’ouest par l’océan atlantique, au sud par le fleuve Sénégal, à l’est par le Brakna ; au nord est par le Tagant et l’Adrar et par l’Inchiri au nord ouest.
Population 287 106 habitants dont 129490 éleveurs, superficie 67 800 km2
Elle compte 6 moughata (Rosso, Mederdra, Boutilimit, Rkiz ; Keur Massène et Ouad Naga) cinq arrondissements (Jidrel Mohguen, Tiguent, Lexeiba 2, Tékane et Ndiago)
25 communes.
Activités
Agriculture:La wilaya du Trarza se trouve au sommet de la pyramide des wilayas agro-sylvo-pastrale et constitue un réservoir de productions agricoles. Grâce aux barrages de Manantali et de Diama qui ont permis la maîtrise de l’eau et de la salinité, les terres irrigables du Trarza sont de l’ordre de 55 200 ha dont 28 000 ha déjà aménagés et 15 000 ha mis en cultures rizicoles durant les deux campagnes annuelles. Tandis que les superficies mises en culture de décrue sont estimées à 18 000 ha, les cultures pluviales sont encore négligeables ; elles sont estimées entre 400 et 500 ha. Cependant les cultures maraîchères constituent une activité qu prend de l’ampleur aussi bien dans la vallée que dans les zones de sondage.
Elevage:La wilaya a toujours été une zone privilégiée de l’élevage où les estimations du cheptel sont de l’ordre de : bovidés 150 000 têtes, ovins et caprins : 1.275 000 têtes, camelin, 65 000 têtes et asins et équins, 15 000 têtes, 10 centres de vaccinations, 3 réserves pastorales clôturées de 100 hectares chacune, 9 puits, insémination artificielle de 125 vaches, en partenariat avec le EISMV (Ecole Inter état de Science et Médecine Vétérinaire)
La filière lait a connu un essor qui a permisL’installation de trois centres de collecte de lait,l e développement d’un élevage semi intensif,l’utilisation de sous produits agricoles qui génèrent des revenus importants aux agriculteurs.
D’autre part le commissariat aux droits de l’homme et de la lutte contre la pauvreté et à l’insertion qui a conçu un programme d’appui aux coopératives paysannes pauvres non éligibles au crédit agricole a réalisé 299 projets générateurs de revenu.
La SONADER (Société Nationale de Développement Rural) continue d’encadrer des producteurs et à leur apporter un appui conseil en appliquant la méthode participative afin d’amener les agriculteurs les plus pauvres à être éligible au crédit agricole en augmentant leurs rendements par la maîtrise des techniques de l’agriculture irriguée et en utilisant des semences certifiées.
Les projets de développement
Les projets qui interviennent dans le développement durable dans la wilaya sont :
Le projet biodiversité Mauritanie Sénégal : il intervient dans le reboisement et fixation des dunes à Mballal, El Khatt et Lexeïba.
Le PDIAIM :qui vise la création de conditions favorables à une diversité compétitive à travers l’extension de la gamme de produits couverts, le développement de nouvelles technologies d’irrigation, de protection, la finalisation des infrastructures et l’appui aux groupements.
LE PDRC : Le programme de développement rural communautaire qui touchera durant 6 ans 118 villages répartis dans 19 communes.
LE PADEL : Le projet de gestion des parcours et développement de l’élevage ayant pour objectif spécifique la protection, la réhabilitation et la gestion rationnelle des parcours d’élevage, l’amélioration de la production du cheptel et l’appui des structures du sous secteur de l’élevage.
Les étapes la visite
C’est vers 10h que le président arrive au PK9, lieu de l’accueil, sous un climat peu clément car les premiers signes de la canicule se faisaient déjà sentir. A l’accueil se trouvaient les autorités administratives, militaires, les élus et la population. Le site était marqué par une pagaille monstre au point que les officiels étaient réduits à se tenir hors
du rang.
Apres ,cap vers la ville où la population s’était massée sur les deux bords de la route avec des banderoles souhaitant la bienvenue à l’illustre hôte.
A la tribune officielle le maire de Rosso le Pr. Yerim Fassa dans son allocution a dit que cette visite constituait un motif de fierté et de satisfaction. Ensuite il a souhaité que le secteur agricole soit intégré dans la politique de décentralisation , ceci permettra aux communes les plus démunies de générer des ressources et par ce fixer les populations dans leur terroir, il a souhaité la création des crédits municipaux agro pastoraux et une agropole à Rosso. Il a terminé son discours en souhaitant la bienvenue au président dans toutes les langues nationales. Lui succédant le président a réitéré l’engagement résolu des pouvoirs publics sur la voie de l’autosuffisance alimentaire car « nous n’avons d’autres choix que de développer notre
production agricole ». en outre il a déploré la sous exploitation des terres : « sur un potentiel de 140.000 ha nous n’avons aménagé que 40 à 50 mille ha dont 26 mille n’ont jamais été exploité donc la solution durable consiste à exploiter le potentiel dont nous disposons. ».avant de terminer il a donné le coup d’envoi officiel de la campagne agricole 2008-2009.
Apres les discours ,le président est allé l’exposition à l’aérodrome où le président a visité les différents stands et a écouté d’une oreille attentive les explications des uns et des autres, cette étape s’est terminée par la visite d’un périmètre pilote.
Dernière étape de la visite du chef de l’état
Le président de la république a clôturé sa visite dans la wilaya par le site des rapatriés au (PK6). Cette étape fut sans doute le clou de la visite. Moment solennel et émouvant que la rencontre du président avec ces hommes et ces femmes qui n’ont pu rentrer au bercail que par la détermination du chef de l’état et dont les enfants auront la chance de grandir dans leur propre pays. La joie se lisait sur leurs visages Un accueil chaleureux lui fut réservé par la population qui tenait a marquer toute sa gratitude. Il fut accueilli par le ministre de l’intérieur, Yall Zakariya ; le directeur de l’ANAIR, Moussa Fall et Didier Laye responsable du HCR résident en Mauritanie ainsi que les autorités civiles et militaires des cadres et des notables de la wilaya.
L’allocution du porte parole des réfugiés a porté sur la propriété terrienne et les papiers d’état civil, le président a demandé aux autorités de trouver des solutions pour ces problèmes le plus tôt possible. De toute manière, a ajouté le président de la république l’état n’épargnera aucun effort en vue de la réalisation de bien être et le développement. Il a conclu en disant que certains parlent de division ou de différents entre les rapatriés et certaines franges de la population mais en fait ce qui nous lie est beaucoup plus fort que ce qui nous divise
Les méandres de la visite
Deina le revenant
Dans le cadre des préparatifs de la visite l’ex maire de Rosso, Sow Mohamed Deïna, a battu le rappel de ses troupes pour une réunion à son domicile pour donner un cachet spécial à la visite. Et à cette occasion ils ont dressé une vingtaine de tentes sur un terrain vague au nord de l’hôtel AL ASMAA.
Mesures drastiques
A la veille de la visite du Raïs la wilaya( bureaux) était devenue une véritable forteresse dont l’accès était interdit même aux ayant droit. Ainsi la wali mouçaïd, le DRS, le responsable du PADEL, la coordinatrice régionale à la condition féminine, le secrétaire général de la commune, Moudir Ould Bouna, Mohamed Vall Ould Youssouf, le maire de Rosso à un moment et bien d’autres. Les gardes disent n’appliquer que les ordres du wali. Ce qui a mis le hakem de Rosso, Sidi Sow, dans tous ses états et qui a forcé le passage lorsqu’un des gardes a voulu lui barrer la route
Des Hakems mécontents
Au site d’accueil (au pk9), l’organisation qui était une véritable pagaille organisée au point qu’à l’arrivée du Raïs la bousculade était telle que certains Hakems ont boudé la cérémonie et s’en ont pris violemment au DRS, qui a dit ne rien avoir avec le service d’ordre et que tout ceci n’est que le travail du protocole. Cela ne suffira pas pour faire tomber leurs colères ; et ils parleront de démission collective.
Finalement il n’en fut rien. Tout est bien qui finit bien ; mais à l’avenir le wali se doit de ménager les officiels.
Le wali débordé
Lors de la réunion avec les agriculteurs, le wali s’est retrouvé avec une salle archi comble et lorsqu’il a demandé aux agriculteurs d’évacuer la salle et d’aller se concerter pour designer une quarantaine d’entre eux qui les représenteront c’est un tohu-bohu indescriptible qui lui répondit. Les agriculteurs ne voulaient pas bouger d’un iota.
Les leurres du wali
Pour la visite le wali a établi des badges pour filtrer l’accès. Mais ces badges porte tous la même inscription « reunion des cadres » quelque soit la catégorie professionnelle a laquelle le badge est octroyé. Ainsi les journalistes de la radio de la télévision, les employés de la commune, les membres de la troupe artistique, tous arboraient le même badge sans distinction.
Les petits producteurs se plaignent auprès du président
Avant de quitter son lieu de résidence pour la visite du site des rapatriés, le chef de l’état a reçu une dizaine des représentants des coopératives locales. Ces derniers ont affirmé que toutes les coopératives sur l’axe Tékane -Dieuk ont été exclues de la liste des agriculteurs ; pour la simple raison que les moyens dont ils disposent sont inexistants par rapport aux gros moyens techniques et financiers des opérateurs économiques.
Dans les différentes interventions ils soulèveront le fait que souvent les investissements dans ce secteur profitent beaucoup plus aux plus nantis qu’à ceux qui en ont le plus besoin. D’autre part bon nombre des regroupements de ces coopératives sont constitués de femmes( exemple GARAK, CHIGARA etc.) or ces femmes depuis presque une décennie se débattent dans des problèmes qui ont pour nom faiblesse du rendement , remboursements des dettes, problemes de concurrence etc. le président a dit que le ministre a bien pris note et que les services chargés de traiter ces problèmes s’y mettront au plus vite.
Et c’est sur cette note d’optimisme que le président a levé la séance pour se diriger vers le PK6.
AMADOU NDIAYE
CP/ROSSO
Qui est le nouveau premier ministre ?
Le nouveau premier Ministre, Yahya Ould Ahmed Elwaghev, 48 ans, natif de Moudjeria (Tagant), est ingénieur de statistique, ayant enseigné pendant quelques années à la faculté d’économie de l’université de Nouakchott.
Il a occupé des fonctions importantes, notamment celle de secrétaire général de la présidence de la République.
Nous publions, ci-joint, son Curriculum vitæ:
Nom: Ould Ahmed El Waghf
Prénom: Yahya
Date de Naissance: 1960
Lieu de Naissance : Moudjéria
Situation de famille : Marié
Etudes poursuivies :
Primaires et secondaires en Mauritanie
Supérieures au Maroc
Diplômes obtenus
Certificat d’Etudes Primaires (C.E.P)
Brevet d’Etudes du Premier Cycle (B.E.P.C)
Baccalauréat, série Mathématiques, 1980
Diplôme d’Ingénieur d’Application de la Statistique (INSEA/RABAT) 1981- 84
Diplôme d’Ingénieur Statisticien Economiste (INSEA/RABAT) 1984-1986.
Emplois occupés
. Professeur à la Faculté des Science Juridiques et Economiques de Nouakchott, octobre 1986.
. Responsable de la cellule de Statistiques et de Programmation au Commissariat à la Sécurité Alimentaire, février 1987 – mars 1989.
. Chargé de Programme au Bureau du Programme Alimentaire Mondial (PAM) ¬mars 1989 – Directeur général de la SOMAGAZ janvier 2003-aôut 2003;
. Directeur du Parc National du Banc d’Arguin septembre 2003-octobre 2004 ;
. Secrétaire Général du ministère de l’Hydraulique et de l’Energie, octobre 2004- avril 2005 ;
. Directeur général d’Air Mauritanie Avril 2005- Décembre 2006.
. Conseiller du ministre des Finances depuis février 2007.
.ministre secrétaire général de la présidence
Langues Parlées :
- Arabe Excellent
- Français Excellent
- Anglais Moyen
Actualités source ANI
Naissance du Regroupement de la presse mauritanienne
Les 23 titres les plus réguliers de Nouakchott ont décidé de créer le Regroupement de la presse mauritanienne (RPM), a appris samedi la PANA de sources autorisées, en marge de la célébration de la journée mondiale de la presse.
La naissance de la nouvelle association devrait être officialisée samedi en fin d’après-midi à l’occasion d’un rassemblement organisé dans un hôtel de Nouakchott.
La création du RPM vise à unifier les efforts de la presse pour défendre les intérêts matériaux et moraux de la profession, a confié à la PANA Ahmed Ould Cheikh, membre de l’association, par ailleurs directeur de publication de l’hebdomadaire « Le Calame« .
Selon plusieurs observateurs, la liberté de la presse a enregistré d’importants progrès en Mauritanie au cours des 3 dernières années, avec notamment la suppression du dépôt légal et l’abolition de la censure.
Cependant, la presse privée reste encore confrontée à de nombreuses contraintes, surtout matérielles.
PANA via Afriquenligne / Photos Cridem
Info source : PanaPress / Photos Cridem
le Traza: carte d’identité de la region
Le Trarza
La wilaya du trarza est située dans la partie sud de la Mauritanie. Elle est limitée à l’ouest par l’océan atlantique, au sud par le fleuve Sénégal, à l’est par le Brakna ; au nord est par le Tagant et l’Adrar et l’Inchiri au nord ouest.
Population 287106 habitants dont 129490 éleveurs, superficie 67800 km2
Elle compte 6 moughata (Rosso, Mederdra, Boutilimit, Rkiz ; keur macène et Oued naga) cinq arrondissements (Jidrel Mohguen, Tiguint, Lekseyba 2, Tékane et Ndiago) 25 communes.
Mahadras et rayonnement culturel :
Connu pour son rayonnement culturel le trarza a produit d’inombrables érudits, jurisconsultes et lettrés de grande renommée qui ont largement contribué à l’expansion de l’islam de la connaissance et de la sagesse. Des noms comme Ould Razga, Deyloul, Mohamed Ould Ahmed Youra, Mahand Baba Ould Abeïd, Mohamed Vall Ould Ahmed Vall, Béchir Ould Mbarighi, Boubacar Sy et bien d’autres qui restent gravés dans les mémoires pour leur apport énorme
Les femmes du trarza ne sont pas en reste ; l’exemple de Ghadija Mint El Aghel est le plus édifiant ; cette grammairienne et jurisconsulte a enseigné Ahmed Ould El Aghel son frère, Mokhtar Ould Bouna le grammairien, l’Almamy du Fouta, Abdel Khadr ; son père a dit d’elle que tout ce qu’il regrettait c’est qu’elle ne pouvait pas être Cadi.
Comme dit l’adage il existe ‘elkat kbarat ‘ au Trarza. Produits des mahadras ; ces mahadras qui par la force du temps ont changé aujourd’hui de moyens, de style
On en compte actuellement 269 réparties dans les 25 communes de la wilaya.
Enseignement moderne
Avec l’émancipation le Trarza a l’instar du reste du pays a fait des pas énorme dans le domaine de l’enseignement moderne ; la wilaya qui ne disposait que d’un seul lycée à Rosso dans les années 60 et la medersa de Boutilimit est dotée aujourd’hui de 5 lycées, 24 collèges et 449 écoles primaires avec 9213 élèves dont 4456 filles
Couverture sanitaire
Dans le domaine de la santé les efforts accomplis ont abouti à l’accès des populations aux services sanitaires à 64 % grâce aux infrastructures que constituent l’hôpital régional de Rosso, avec plusieurs spécialistes, un bloc opératoire, 6 dispensaires dans les moughatas gérés chacun par un médecin chef avec un personnel sanitaire qualifié relayé par 69 centres de santé couvrant toutes les communes de la wilaya.
Agriculture
La wilaya du Trarza se trouve au sommet de la pyramide des wilaya agro-sylvo-pastrale et constitue un réservoir de productions agricoles. Grâce aux barrages de Manantali et de Diama qui ont permis la maîtrise de l’eau et de la salinité, les terres irrigables du Trarza sont de l’ordre de 55 200 ha dont 28 000 ha déjà aménagés et 15 000 ha mis en cultures rizicoles durant les deux campagnes annuelles. Tandis que les superficies mises en culture de décrue sont estimées à 18 000 ha, les cultures pluviales sont encore négligeables ; elles sont estimées entre 400 et 500 ha. Cependant les cultures maraîchères constituent une activité qu prend de l’ampleur aussi bien dans la vallée que dans les zones de sondage.
Elevage
Cette activité se trouve dans la ‘chemama’. Lekhchouma, El Khat, Iguidi, El Ariyé, Khatt Eddami,, Adkour et l’Aouker sont des zones privilégiés de l’élevage où les estimations du cheptel sont de l’ordre de : bovidés 100 000 têtes, ovins et caprins : 950 000 têtes, camelins, 65 000 têtes et asins et équins, 15 000 têtes.
La filière lait a connu un essor qui a permis
- l’installation de trois centres de collecte de lait.
- Le développement d’un élevage semi intensif,
- L’utilisation de sous produits agricoles qui génèrent des revenus importants aux agriculteurs.
D’autre part le commissariat aux droits de l’homme et de la lutte contre la pauvreté et à l’insertion qui a conçu un programme d’appui aux coopératives paysannes pauvres non éligibles au crédit agricole a réalisé 299 projets générateurs de revenu.
La SONADER (Société Nationale de Développement Rural) continue d’encadrer des producteurs et à leur apporter un appui conseil en appliquant la méthode participative afin d’amener les agriculteurs les plus pauvres à être éligible au crédit agricole en augmentant leurs rendements par la maîtrise des techniques de l’agriculture irriguée et en utilisant des semences certifiées.
L’environnement
Les activités menées dans le cadre de l’environnement tournent autour de trois axes principaux :
- le reboisement
- les pare feux
- la police forestière et cynégétique.
Les projets de développement
Les projets qui interviennent dans le développement durable dans la wilaya sont :
- le projet biodiversité Mauritanie Sénégal : il intervient à Mballal, El Khatt et Lexeïba.
- Le PDIAM :qui vise la création de conditions favorables à une diversité compétitive à travers l’extension de la gamme de produits couverts, le développement de nouvelles technologies d’irrigation, de protection, la finalisation des infrastructures et l’appui aux groupements.
- Le programme de développement rural communautaire (PDRC) qui touchera durant 6 ans 118 villages répartis dans 19 communes.
- Le projet de gestion des parcours et développement de l’élevage (PADEL) ayant pour objectif spécifique la protection, la réhabilitation et la gestion rationnelle des parcours d’élevage, l’amélioration de la production du cheptel et l’appui des structures du sous secteur de l’élevage.
Tourisme
Cette wilaya dans laquelle on vient d’ouvrir une délégation de tourisme et de l’artisanat est un véritable joyau touristique. la rencontre merveilleuse entre le fleuve et l’océan atlantique crée des contrastes extraordinaires, mettant ensemble la Chemama, le sable blanc de l’océan et le sable rouge du Dhraa où se trouvent les îles fluviales qui constituent une rareté qui fait de la région un havre où se réfugient les oiseaux migrateurs du monde ; et où se trouvent aussi les animaux sauvages et des plantes en voie d’extinction ; c’est justement la raison d’être du parc Diawling, situé dans une zone qui est coupée du monde six mois de l’année.
Dans la zone il y’a aussi des oasis qui ont poussé naturellement sur la route des ancêtres caravaniers qui se dirigeaient à Saint Louis. Dans les autres moughatas de la wilaya on peut citer Oum Eejiraan, près de R’KIZ, TINYACHIL la capitale de l’émirat de Oualad Rzig ou encore Kendelek dans la moughata de Boutilimit et bien d’autres endroits qui peuvent faire l’objet d’un tourisme interne intéressant.
Rosso
La capitale du Trarza, Rosso, dont la fondation remonte aux années 20 a eu plusieurs noms : d’abord escale puis legweyrbatt ou legwarib et enfin et pour toujours Rosso. Avait toujours été une zone de commerce et d’échanges où les hommes, les biens et même les animaux se déplaçaient dans une véritable flottille de petits voiliers qui sillonnaient la zone. Aujourd’hui Rosso est l’une des villes phare du pays, un centre d’attraction de commerce d’échanges importants constitue un lieu de brassage culturel et humain.
Les quartiers Escale, premier noyau de la ville, Médina, Ndiourbel, Satara symbolisent toutes les phases qu’ connu le développement de la ville. Ainsi l’architecture de style colonial fait penser à l’opulence naguère de la ville démodée et remplacé par un style contemporain et moderne. Les gros engins qui pillulent à Rosso la présente comme étant la locomotive de l’agriculture irriguée. En effet c’est ici que les chinois ont expérimenté pour la première fois dans la plaine de Mpourié, la culture du riz dans notre pays, redonnant à la ville sa véritable place de capitale agro-sylvo-pastorale. De l’intérieur les marchés sont révélateurs du dynamisme de cette société traditionnellement tournée vers le commerce, Escale et Médina les marchés les plus anciens riches en produits de l’agriculture locale sont aujourd’hui relayés par des marchés modernes et il existe dans la ville une multitude d’établissements qualifiés d’informel composés de petites et de micro entreprises individuelles et familiales travaillant dans le commerce de détail et la vente de produits manufacturés alimentaires, services garage ateliers de réparations mécanique, artisanat utilitaire. Sont quotidiennement servis par la majestueuse société du bac (SBM) qui constitue la façade du pays et qui édifie sur la modernisation des moyens de transport rappelant les échanges séculaires de notre pays avec l’Afrique et le monde.
Abdallahi Ould Abdel Moumen