Ely Ould Mohamed Vall, chef de l’Etat entre 2005 et 2007 dans une interview exclusive…
‘Une institution présidentielle, fruit d’une rébellion individuelle contre un président démocratiquement élu par 53% des électeurs mauritaniens, ne peut prétendre à la moindre légitimité’.
Le retour sur la scène politique, en ce mois de mars 2012, d’Ely Ould Mohamed Vall, ancien chef de l’Etat, lors de la Transition 2005/2007, a été fort remarqué. Il nous livre, ici, sa conviction, intime, que la conduite autocrate du pays va à Contresens de son développement et que c’est au peuple de lui donner, pacifiquement, une alternative durable. Propos sans équivoque d’un démocrate inconditionnel.
Le Calame : Depuis l’élection présidentielle de 2009, vous vous êtes mis en retrait par rapport aux événements politiques. Mais, lundi dernier, vous avez décidé de sortir de votre réserve en prenant part ? La marche de la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD). La situation du pays vous est-elle parue à ce point inquiétant qu’il ne vous a été plus possible de garder le silence ?
Vous savez, nous avons eu une position très claire, par rapport à La rébellion de 2008 qui a mis fin ? L’expérience démocratique que vivait notre pays, fruit de la transition de 2005/2007. Nous avons considérée Que tout processus politique visant à faire perdurer cette situation était inacceptable, immoral même et constituait par conséquent une insulte à la conscience des Mauritaniens.
Cette position a été largement médiatisée aux niveaux national et international. Malheureusement, les non application de l’accord de Dakar et les élections truquées de juillet 2009 ont entretenu cette détestable situation. Notre conférence de presse, en ce même mois de juillet 2009, alertait la communauté tant internationale que nationale sur les dangers du maintien de cette rébellion : déliquescence de l’Etat, déstabilisation du pays, confrontations sociales ; en bref, implosion de la Mauritanie.
Mais le peuple sortait d’une dure épreuve à savoir l’embargo causé par la rébellion de 2008, et souhaitait vivre, à tout prix, un peu de calme et de sérénité sur la scène politique. Voilà pourquoi différentes tendances nationales ont vu le jour, certaines cherchant à négocier une solution de nature à éviter, au pays, le scénario décrit plus haut, d’autres s’efforçant d’accompagner le système, dans l’espoir de temporiser ou d’influer positivement sur un certain nombre de décisions. Mais, hélas, aucune n’a pu aboutir et ne pourra aboutir au moindre résultat. La scène politique nationale tend inexorablement au rejet total du mode de gouvernance autocrate qui lui est imposé. Un rejet devenu aujourd’hui ?vident, systématique et général.
Entre 2009 et aujourd’hui, j’ai effectivement pris du recul dans mes activités politiques, tout en continuant à affirmer, au cours de mes différents contacts et de la façon la plus claire qui soit, la conviction que je viens de vous décrire. Mais maintenant que la scène politique s’est éclaircie et que la majorité des Mauritaniens a pris conscience du danger que court le pays, il est devenu nécessaire, urgent même, de nous engager à nouveau afin de l’aider à sortir de l’impasse où il se débat.
Vous avez déclaré que les institutions politiques actuelles ne sont pas légitimes. Pourquoi ?
Effectivement, nous considérons que les institutions actuelles ne sont pas légitimes. A double titre. Toute présidence de la République a besoin d’une légitimité morale et d’une légitimité juridique : la notre actuellement est dépourvue des deux. Du point de vue moral, vous conviendrez aisément, avec moi, qu’une institution présidentielle, fruit d’une rébellion individuelle contre un président démocratiquement élu par 53% des électeurs mauritaniens, ne peut prétendre à la moindre légitimité, surtout si l’on considère qu’au moment de son éviction, le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi venait de former un gouvernement de consensus national, réconfortant, si besoin était, sa légitimité.
Quant au juridique, souvenez-vous de ce qui s’est passé, au moment de la proclamation des résultats de l’élection de 2009. Le président de la CENI, seul organe indépendant et donc crédible, pour juger de la validité des élections, avait demandé au ministre de l’Intérieur les procès-verbaux des opérations de vote afin d’examiner les réclamations des différents candidats. Sa requête fut, tout simplement, ignorée, ce qui obligea ledit président à démissionner de ses fonctions, en déclarant, dans une conférence de presse, qu’il ne pouvait pas moralement cautionner des résultats qu’on ne lui permettait pas d’authentifier.
Quelle différence entre cette situation et celle qui a prévalu en Côte d’Ivoire, avec Gbagbo ? Outre la situation de la Présidence, il y a également celle de l’Assemblée nationale. La Constitution est sans équivoque sur cette question. Son article 47 stipule, en effet, que les députés sont élus pour 5 ans, au suffrage direct.
La loi organique N? 91028, du 7 octobre 1991, dispose, quant à elle que : les pouvoirs de l’AN expirent à l’ouverture de la session ordinaire du mois de novembre de la cinquième année qui suit son élection et que les élections doivent être organisées dans les soixante jours qui précédent l’ouverture de cette session, pour permettre, aux nouveaux élus, de rentrer en fonction, dès l’ouverture de cette session. Il est donc clair qu’aucune de ces deux institutions n’est légitime et que le pays est se trouve dans un vide juridique total, avec toutes les conséquences nationales et internationales qui en découlent.
Et les amendements constitutionnels, alors ?
Ils sont tout simplement nuls et non avenus, donc non opposables aux Mauritaniens. Comment voulez-vous qu’une Assemblée nationale sans aucune légitimité et dont le mandat a pris fin puisse légiférer
Ne pensez-vous pas qu’il faut plus que des mots, pour faire vaciller un pouvoir qui a, après tout, la reconnaissance de la Communauté internationale ?
Tout d’abord, entendez bien que toute action humaine commence par des mots. Tant qu’elle n’est pas formulée et exprimée, une idée n’a d’existence que dans le cerveau de celui qui l’a pensée. Quant à la reconnaissance de la Communauté internationale, elle est, certes, très importante mais elle reste, dans une large mesure, tributaire de la légalité nationale à plus, même : de la légitimité que lui accorde le peuple souverain et évolue proportionnellement à celle-ci. Vous en avez de parfaites illustrations dans le Printemps arabe.
– Si l’on en croit l’opposition, le pays vit une crise sur tous les plans, qui s’aggrave de jour en jour. Quelles solutions envisagez-vous ?
-Cette réalité n’a pas besoin d’être confirmée, elle s’impose, aujourd’hui, à tous les Mauritaniens. J’en avais évoqué la probabilité, lors de ma conférence de presse de juillet 2009, en toute logique et il n’était nullement besoin d’être prophète pour la prévoir. Quant aux solutions, elles passent, toutes et d’abord par l’impératif retour à l’ordre républicain, aux institutions démocratiques légitimes qui, seules, peuvent refonder un Etat sur des bases solides et pérennes.
– Etes-vous d’accord avec ceux qui disent que l’unique solution à nos problèmes serait le retour des militaires dans les casernes ?
- Monsieur, les militaires sont retournés à leurs casernes en 2007 et n’en sont pas ressortis. – Toujours à propos de cette armée, vous avez affirmé qu’elle n’était pas concernée par le coup de force de 2008. Pouvez-vous éclairer davantage l’opinion mauritanienne ?
- C’est exact ! Ce qui s’est passé, en 2008, s’est déroulé au vu et au su de tout le monde. Un officier, relevé de ses fonctions par un président légitimement élu, dont il avait la charge d’assurer la sécurité s’est parjuré Et s’est rebellé sur un coup de tête. Vous connaissez la suite. Vous conviendrez donc avec moi et en toute évidence que l’armée n’était nullement concernée par ce qui s’est passé.
– Cela est-il en rapport avec les récentes prises de position de certains officiers, comme le colonel Ould Boubacar, en faveur de l’opposition ?
- Le colonel Abderrahmane Ould Boubacar, officier intégré et républicain convaincu, illustre en effet la non-implication de l’armée dans les événements de 2008. Son opposition à la rébellion de 2008 et son engagement aujourd’hui déclare contre ce qui se passe dans le pays est un témoignage sans ?équivoque qui interpelle tous les Mauritaniens, quel que soit leur statut.
– Pour continuer le combat contre le régime actuel, dans quel cadre s’inscrira votre action ? Allez-vous rester libre ou travailler avec la COD ?
-La Coordination de l’opposition est un cadre d’action politique qui a prouvé sa viabilité, comme partenaire crédible, ainsi que sa constance et sa détermination, dans la lutte pour sortir la Mauritanie de son impasse actuelle. La tentative de diabolisation injustifié dont elle fait l’objet, à des fins de propagande, n’altère, en rien, son image de marque auprès des Mauritaniens.
J’ai des contacts réguliers, je ne le cache pas, avec les dirigeants de la COD. Je compte les poursuivre et les renforcer, afin que nous puissions, ensemble, proposer, aux Mauritaniens, une alternative politique crédible l’actuel déni de Droit et de légitimité qui plombe notre pays. Je dis bien ensemble, car c’est bien une large mouvance civique et citoyenne qui doit voir le jour, sur la scène politique, afin de permettre à tous les Mauritaniens, quelle que leur appartenance politique ou leurs revendications, de s’unir autour d’actions citoyennes pacifiques et d’imposer le retour à la légalité, en mettant en place des institutions démocratiques et légitimes.
Propos recueillis par Ahmed Ould Cheikh
Peut – on parler du Règlement du Passif Humanitaire en ignorant les Victimes civiles de 1989…
…comme celles du Guidimakha ?
En 1989, lors qu’avait éclaté un conflit entre éleveurs de Sonkho de la Mauritanie et agriculteurs de Ndiawar du Sénegal, nombreuses étaient des personnes et des familles qui avaient subies des torts pour leur appartenance à la grande famille d’éleveurs et /ou d’agriculteurs.
C’est ainsi que plusieurs parmi elles ont été déportées au Sénégal et d’autres avaient fuit pour se réfugier au Mali voisin Pendant cette période de tragédie et de et de honte pour la Mauritanie, nombreux étaient donc ceux qui avaient oublié qu’ils étaient dans un pays qui se réclame république islamique.
Avec l’avènement de Sidi O/Cheikh Abdallahi, premier président démocratiquement élu du pays, un discours de reconnaissance des torts a été prononcé et s’était matérialisé par des missions d’explication et de sensibilisation qui ont sillonné plusieurs régions du pays et les pays où les victimes avaient trouvé refuge.(Mali et Sénégal).
Des journées de concertations ont également été organisées afin de dégager des pistes pouvant désormais garantir l’unité nationale très menacée. Le retour des réfugiés a été organisé. Cependant la commission nationale d’identification des victimes et auteurs des actes ignobles n’a jamais vu jour pour des raisons non évoquées.
Avec Aziz, le général Putschiste ce fut aussi la reconnaissance des torts suivie d’une prière en la mémoire des militaires tués. Puis le discours réconciliateur de Kaédi. Si symbolique fut- il, le geste a soulevé des questions surtout au Guidimakha, une région du sud qui à l’instar des autres wilayas a subi avec regret des moments douloureux résultant des l’égoïsme et de la barbarie de l’homme. C’est dire que dans cette région se sont d’éleveurs et d’agriculteurs qui ont connu d’exactions et des répressions mais aussi des déportations, bref la boucherie humaine de l’ère Taya et des ses hommes qui, aujourd’hui se prennent pour des défenseurs de la démocratie.
Au niveau d’ONG des droits de l’homme, les disparus sont ignorés, du moins ceux du Guidimakha. Pour ne pas dire qu’ils ne sont Jamais évoqués par ces dernières. Pour un peu combler ce vide et pour prouver au monde entier que les civils ont subi du tort comme les militaires, nous mettons la disposition des lecteurs la liste de certaines des ces personnes tuées sans cause et loin de tout regard en 1989 dans cette partie du pays appelée Guidimakha .
Il s’agit alors de ; Killé Samba Ba, Samba Diouldé Touré et Samba Yero Barry de Boroudji, village situé à 18 km dans la commune de Gouraye , tués à quelques jours de la fête de tabaski de 1989 et mis dans une fosse communenon loin du village de Diaguilly.. Abdoulaye Galo Ba, Silly Loumé, Baylo M’Bourel Ba, Deya Sankhoulé, Boubou Mamadou Diallo, Demba Sall de weendou Goubé, Saidou Moussa Sow de Moudji, et Samba Barry ont tués eux aussi à Moudji dans la même commune. Souleymane NDonguel Sow, Souleymane Gory Sow , (élève coranique) et Boulo Sow ont été retrouvés morts à Feytass dans la commune de Gouraye également.
Awoydouyol, un campement peul situé à 5km de sélibaby ville les personnes dont les noms suivent ;Harouna Ousmane Diallo, GaloDeyé Ba, Adama Oumar Diallo, Yero Hawa Dia, Seyel Mbaye Ba, Koundel Diallo, Adama Bocar I ont été portées disparues. Pendant qu’ Amadou Dadiouguel Diallo et Moussa Ciré Demba Mody Ba disparaissaient eux aussi dans la commune de Hassi Chegar en même que Balla Sow qui résidait à Sélibaby.
A cette liste ,on peut ajouter Mamadou Demba Mbaye et Hamady Haby Bas de Diarébé,Yaya Tall, Abdoul Mody Dia ( instituteur, originaire de Sagué ), Demba Dioguoré, Abdoulaye Demba Reedou, Ifra Mamadou Samba Deh, Samba Tibillé, Issa Mamadou Ifra Ba (élève en classe de terminale A au lycée de Sélibaby), Samba Modiel Ba, N’Gadjary leele,Yero Alioun Sow, Mamadou Coumba, Kibbo Diallo, Saidou Abdoulaye Dia, Samba Racine Ba, Hamady Sambel Sow, Hamady Sow, Ifra Baylo Kanté, A toutes ces personnes mortes sous la dictature d’ould Taya pour le simple motif d’être éleveur et/ou agriculteur il faut ajouter les 27 personnes disparues à Mouta alla dans le département de Ould Yengé. Il y a lieu de s’interroger sur la signification d’une unité nationale ou d’une réconciliation qu’ignorent ces victimes et les ayants droits.
Toutefois il importe de reconnaît l’existence d’autres cas dans cette wilaya aux contraintes multiples et où les héritiers de ces disparus et eux-mêmes sont restés ignorés d’associations des victimes comme le COVIRE et le REVE qui étaient venues pour la première fois quelques semaines avant l’arrivée du colonel chargé du dossier du Passif Humanitaire à Sélibaby et dans quelques localités dont l’objectif essentiel était de rassembler le maximum des voix aux élections présidentielles qui avaient eu lieu le 18/juillet 2009.
Si la date du 25 Mars a été retenue pour la réconciliation nationale après le discours électoraliste de Kaédi, il faut le dire haut et fort qu’une réconciliation qui ne tiendrait pas compte de l’existence des victimes civiles à l’image d’éleveurs et d’agriculteurs tués au Guidimakha en 1989 et celles qui ont fui pour se refugier au Mali, serait à refaire.car partielle. Comme l’est déjà le dossier du passif humanitaire.
Signé Amadou Bocar Ba /Gaynaako
Leger mouvement au sein de la grande muette.
Un léger mouvement a été opéré mercredi dernier dans la grande muette dont l’objectif est de resserrer davantage les rangs de cette institution militaire qui ne cesse de bénéficier de l’estime des mauritaniens ainsi que de ses membres, après avoir montré, contrairement au passé, qu’elle peut bien relever le défi terroriste.
En vertu de mini-mouvement aux seins de l’état-major de l’armée nationale, le GénéralMohamed Znagui ould Sid’Ahmed a été désigné commandement de l’état-major commun à Tamanrasset, avec comme adjoint le Colonel Mohamed Kebir Ould Issa. Il s’agit d’un commandement régional comprenant la Mauritanie, le Mali, le Niger et l’Algérie et dont la mission est de s’engager dans une lutte militaire commune contre le terrorisme.
En vertu de ce léger changement , le colonel Mohamed Lemine Ould Taleb devient attaché militaire à l’ambassade de Mauritanie à Washington, en remplacement de Ould Manne qui a été rappelé à Nouakchott suite à une affaire de « malversation financière à propos de l’arrêt des travaux de la voirie de Nouakchott« selon des sites d’informations.
Par ailleurs, une permutation a eu lieu entre le colonel Mokhtar Ould Bolla qui fut Commandant de la 7é Région militaire (Aleg) prend la direction de l’EMIA (Atar) et que le colonel Mohamed Lemine Ould Minni quitte l’EMIA pour la 7é région militaire.
Journée nationale de la réconciliation : L’accueil s’est transformé en foire aux disputes.
Mais la fête n’était pas au rendez-vous. Le président de la république en a entendu plein les oreilles, de récriminations et de revendications sociales en tout genre sous l’œil médusé du patron du HCR venu de Genève. Et également des membres du gouvernement et autres invités de marque à l’évènement du jour. Comment un évènement pareil a-t-il pu s’organiser dans une confusion totale ?
Il faut dire que l’esprit est faussé dès le départ. A chaque fois que le chef de l’Etat se déplace, Nouakchott se vide d’une partie de la population pour jeter sur les routes, hommes politiques, hauts fonctionnaires de l’Etat, cadres supérieurs, moyens et même subalternes.
Pas tous en général, mais la majorité excelle dans cet exercice. Et Rosso n’a pas faillit à la règle surtout que la distance à parcourir n’est pas longue malgré le mauvais état du goudron. Une dégradation avancée que le ministre de l’équipement et des transports a déjà constaté. Pour l’occasion, c’est tout un monde ressortissant ou non de la wilaya du Trarza qui a déferlé sur la ville.
Point de convergence, le site de la cérémonie, non loin de l’Institut Supérieur d’Enseignement Technique (ISET) deRosso, où une tribune avait été implantée pour accueillir le président de la république et ses nombreux invités. A côté sous des tentes dressées et équipées de chaises se tenaient assis des réfugiés (hommes et femmes) revenus la veille et accueillis par le HCR, l’ANAIR, la Coordination nationale des déportés que préside M. NDiaye Amadou.
Signalons que l’ancien ambassadeur du Sénégal enMauritanie, M. Mouhamadou Cheikh Kane qui occupe un nouveau poste au ministère des affaires étrangères duSénégal était présent à la manifestation. C’est dans une pagaille généralisée qu’est arrivé sur les lieux, en fin de matinée presque, Mohamed Ould Abdel Aziz. Il n’a pas été facile de lui frayer un passage pour rejoindre la tribune officielle.
Car quelques instants avant son arrivée, la sécurité chargée de maintenir l’ordre et la discipline en ces lieux, visiblement dépassée, avait tout simplement jeté l’éponge, laissant la voie ouverte au débordement. Ainsi les accueillants munis de leurs banderoles ont pris d’assaut les barrières de sécurité pour se rapprocher de la tribune. Du jamais vu !
Fait curieux : la garde présidentielle était absente alors que habituellement de tels endroits bénéficiaient de leur présence pour tenir en respect et à distance la foule. Chose somme toute normale pour une sécurité digne de ce nom. Pas même les nombreux journalistes déplacés pour la couverture de l’évènement, n’ont pu travailler correctement. Gênés qu’ils étaient, en même temps que les officiels installés à la tribune, par le vacarme assourdissant de haut-parleurs des jeunes du Trarza, qui tenaient coûte que coûte à être entendu par le président de la république.
Leur message était clair : que le président de la république comprenne que les vrais fils du terroir sont tenus à l’écart pour ne pas lui parler de leurs problèmes ; que ceux qui s’adressent à lui pour faire ses éloges ne sont pas du Trarza.
En fait ils ne viennent de nulle part. A côté d’eux, d’autres jeunes de l’UPR thuriféraires du président de la république, perchés sur la pelle d’un engin lourd, s’égosillaient à faire les éloges du raïs, histoire de répliquer à plein poumon aux jeunes rossossois qui revendiquent être les fils authentiques du terroir. En fait les deux camps rivalisaient d’ardeur pour s’empêcher mutuellement d’être entendu par le président de la république.
Triste réalité ! Mais Ould Abdel Aziz n’était pas au bout de sa déception, lui qui avait fait le déplacement pour marquer le clou de la fin de l’opération de rapatriement des réfugiés au Sénégal et célébrer par la même occasion, la journée nationale de réconciliation.
C’est au milieu de cette cacophonie ambiante, que s’est ouverte la cérémonie marquée par différentes interventions. En premier, c’est le maire de Rosso qui a ouvert le bal des discours. A sa suite, l’ancien président de Covire, M. Sy Abou Bocar est invité à prendre la parole. Mais l’homme n’y parvient pas. Le nouveau président de l’organisation, M.Kane Mamadou El Housseïn accompagné d’une forte délégation de membres du nouveau bureau, s’opposent à sa prise de parole. Une scène qui s’est déroulée sous l’œil embarrassé du président de la république et des nombreux invités installés à la tribune.
Il ne restait plus à l’ancien président de Covire qu’à quitter les lieux. Pour le haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR), António Guterres, cette opération de rapatriement est une réussite : « Le rapatriement est un succès et 24 000 Mauritaniens sont rentrés chez eux, en sécurité et dignité. L’étape la plus importante, c’est le développement économique des régions où ces réfugiés s’insèrent. Et ça, c’est tout le défi de la Mauritanie qui mérite l’appui et l’engagement de la communauté internationale ».
Le ministre de l’intérieur, Mohamed Ould Boïlil prenait rappeler l’historique de ce processus avant de faire le bilan du processus de rapatriement. De ce discours, on retiendra que depuis le premier convoi en 2008, 5 700 familles réfugiées au Sénégal, sont rentrées au pays. Le dernier contingent de rapatriés mauritaniens du Sénégal est composé de 297 personnes réparties sur 59 familles. Ce contingent, avait été accompagné par l’amiral Samba Fall, chef d’état- major spécial de la présidence de la république du Sénégal. Il a été accueilli par les autorités administratives de la ville de Rosso.
Le contingent a été conduit sur des sites d’accueil provisoires, où les familles doivent remplir les formalités d’inscription et recevoir leurs pièces d’état civil avant d’être acheminées vers leurs lieux de résidence définitifs à travers plusieurs régions. Quant au président de la république qui succédait à son ministre de l’intérieur à la prise de parole, il a dit en substance que « cet événement constitue une fin heureuse d’une épreuve qui a failli ébranler la cohésion nationale ».
Bien que le processus de rapatriement a été clos à Rosso, il n’en reste pas moins que beaucoup de choses restent à faire. Certes que les tambours ont célébré le retour du dernier contingent de rapatriés, mais leurs réinsertions demeurent encore énigmatiques. Selon Ibrahima Mamadou Ndiaye, président de l’Union nationale des rapatriés mauritaniens du Sénégal (UNRMS) que nous avons rencontré : « La revendication primordiale, c’est d’abord les terres spoliées en 1989 ».
Ils veulent que les terres spoliées soient rendues à leurs propriétaires d’origine. A l’en croire, les trois mille hectares mis à disposition par l’Etat au profit des revenants, sont insuffisants par rapport à ce que possédaient ces rapatriés ». Il souligne par ailleurs qu’il reste des gens à rapatrier : « Tout le monde n’est pas rentré. Il y a ceux qui restent au Sénégal et qui ont manifesté leur désir de rentrer et qu’ils ne sont pas rentrés. Il y a encore des milliers qui sont restés là-bas. Il y a nos confrères du Mali qui veulent rentrer et je ne sais pas quel est leur sort ? ».
En effet, la question des Mauritaniens réfugiés au Mali reste en effet en suspens. Concernant l’aménagement des terres agricoles, le président Ould Abdel Aziz a promis de renforcer les efforts entrepris par l’Etat. «Je réitère notre détermination à aller de l’avant dans le règlement de toutes les séquelles du passif humanitaire », a-t-il conclu.
Reportage, Moussa Diop
Coulisses de la visite présidentielles
Quand le protocole de la présidence s’en mêle
Kane Mamadou El Housseïnou le président de Covire s’est vu empêché d’accéder au site par le service du protocole, selon ses propos. Mais la mesure n’a pas duré puisque quelques instants après, il apparaissait avec son staff, ovationné par les victimes venues nombreuses avec leurs banderoles.
Quand l’ancien président de Covire s’enrhume, les journalistes éternuent
Information utile à savoir, le reporter du Quotidien de Nouakchott a essuyé les insultes de M. Sy Abou Bocar qui l’a menacé, si jamais il le prenait en photo. Des écarts de langage indécents et peu digne d’un « responsable » qui revendique la légitimité d’une organisation dont les rennes lui échappent. Ces propos ont indigné l’assistance mais n’impressionnent nullement le journal. Toutefois nous gardons l’enregistrement à toute fin utile.
Grosse fausse note dans l’accueil du président de la république !
Les visites du président se suivent mais ne se ressemblent pas. Celle de Rosso aura montré toutes les limites de l’organisation et les déboires vécus par les personnes présentes y compris le président de la République lui-même. Le protocole était débordé et parfois, l’on a du frayer un chemin pour le président afin qu’il accède à la tribune officielle. Ne parlons même pas des dérapages lors des discours où les intervenants mauritaniens et sénégalais, noyés par les foules, s’arrachaient les cheveux pour se faire entendre, sans grand succès.
Une cacophonie indescriptible a marqué cette visite dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle était un fiasco organisationnel. Pourtant, outre les hommes déployés pour la sécurité du président, plusieurs sociétés de sécurité privée (GESS, MGS, CSP, AlBarakat) étaient mises à contribution pour parer aux questions sécuritaires. Elles n’y seront pas parvenues. Si le manque d’expérience y est pour quelque chose, pour ces entreprises nouvellement agréées, le manque de savoir faire et la présence parmi les dirigeants de ces entreprises d’anciens officiers indexés dans le passif humanitaire constituent une fausse note dans la visite que le président voulait comme la fin d’une époque d’injustice et d’impunité dans le pays.
M.D
www.cridem.org
Bâ Madine, Directeur ANAIR au Quotidien de Nouakchott « Les étudiants seront systématiquement boursiers. Maintenant tous ceux qui ont un métier, nous allons les aider à retrouver un emploi ».
C’est à Rosso que nous l’avons rencontré, s’affairant à l’organisation du site d’accueil devant abriter la cérémonie de clôture définitive du processus de rapatriement des réfugiés que doit présider le président de la république, Mohamed Ould Abdel Aziz, attendu incessamment dans la matinée à Rosso. Malgré qu’il soit débordé de tâches, Bâ Madine s’est prêté volontiers aux questions de notre reporter. Quotidien de Nouakchott : Maintenant que le dernier contingent de rapatriés est rentré au pays, que vous inspire la célébration de cette journée du 25 mars auquel le chef de l’Etat va assister tout à l’heure pour procéder à la clôture définitive du processus de rapatriement ? Bâ Madine : Permettez-moi d’abord un petit rappel sur la décision qui était prise de rapatrier nos compatriotes le 25 mars. En effet, compte tenu du deuxième tour des élections présidentielles aujourd’hui au Sénégal, la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie est fermée, donc il ne pouvait pas y avoir de rapatriement à cette date. C’est à cause de cela –et à cause de cela seulement- comme vous l’avez souligné, que le processus a été décalé mais avec un programme maintenu le 25 mars. Comme vous le constatez, le gouvernement sénégalais a envoyé trois grands envoyés plus l’ambassadeur du Sénégal. Le haut commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés est représenté par le Commissaire lui-même à cet évènement. Cela dit, le fait de placer cette journée de réconciliation nationale sous le signe de l’accueil du dernier contingent de rapatriés, m’inspire d’abord un sentiment de satisfaction parce que, quand un processus est entamé et que toutes les parties qui l’ont engagé ensemble, conviennent d’un jour particulier pour y mettre fin, il faut d’abord remercier Allah de nous avoir guidés vers cela. Ensuite, il faut se féliciter de l’action conjuguée du gouvernement mauritanien, du gouvernement sénégalais, du HCR pour atteindre les objectifs de rapatriement de tous les mauritaniens qui avaient exprimé le souhait de rentrer. Il faut rappeler que en 2007, le nombre de compatriotes qui avaient décidé de rentrer librement en Mauritanie était autour de 24.500. Actuellement, au jour d’aujourd’hui, 24.272 personnes ont été effectivement rapatriées. C’est dire que, si on est pas proche des 100 % d’objectif, on est au-delà des 95 % des objectifs. Donc quand vous engagez un processus et que vous le finissiez dans la fête, la seule chose à dire c’est Alhamdoullilah de nous avoir aidé à contribuer de cette façon à la consolidation de l’unité nationale. Parce qu’il s’agit effectivement de la consolidation et du renforcement de l’unité nationale. Le rapatriement de nos compatriotes qui étaient réfugiés au Sénégal constitue un pas important dans le processus de réconciliation nationale, dans le processus qui fait que la Mauritanie va se réconcilier de manière définitive avec elle-même. Le retour de ce dernier contingent de réfugiés marque t-il la clôture définitive du processus de rapatriement ou une porte reste encore ouverte pour ceux qui ne sont pas encore revenus pour des raisons diverses ? Je pense qu’il faut d’abord redéfinir le cadre du retour. Le retour est organisé pour tous nos compatriotes réfugiés au Sénégal qui ont exprimé le désir de rentrer librement. C’est un retour volontaire. Il y en a pour des raisons diverses, choisissent de ne pas rentrer ou de se réinstaller ailleurs. C’est leur droit aussi. Mais vous conviendrez avec moi que la Mauritanie est désormais un Etat de droit où les droits de tous les citoyens, ceux des étrangers sont garantis. Donc ceux qui veulent revenir sont la bienvenue. Mais à partir d’aujourd’hui, les candidats au retour pourront le faire suivant d’autres formules qui seront mises en place. Toutefois, il n’y’aura plus de retour assisté ni organisé. Les retours se feront comme par le passé parce que l’association des réfugiés qui était au Sénégal avait demandé à rentrer au pays et d’être accueillie officiellement dans la dignité et l’honneur. C’est ce que le gouvernement mauritanien, avec l’assistance du gouvernement sénégalais et du HCR, a fait. Et pour l’avenir, tous ceux qui voudront revenir, pourront le faire mais suivant d’autres formes d’organisations de retour. Sans doute que le défi de la réinsertion va se poser pour ceux des rapatriés qui sont élèves, étudiants ou des ouvriers qualifiés. Comment comptez-vous faire pour aider les uns et les autres à se réinsérer dans le tissu socioéducatif et socioéconomique ? Le dernier rapatrié est un ancien fonctionnaire. Il a parlé tout à l’heure en direct. Donc je vous renvoie à ce qu’il a déclaré. Maintenant, s’agissant de tous ceux qui sont en cours d’étude, je veux rappeler que tous les étudiants rapatriés inscrits dans les universités mauritaniennes, sont boursiers. L’Etat leur offre, par le biais de l’ANAIR, une bourse. Donc tous ceux qui reviennent et qui sont encore en étude, seront inscrits dans les écoles et les universités. Les étudiants seront systématiquement boursiers. Maintenant tous ceux parmi eux qui ont un métier, nous allons les aider à retrouver un emploi. Vous savez qu’en Mauritanie, ceux qui ont un métier à faire valoir, doivent travailler et il se trouve que nous autres mauritaniens, il nous arrive de ne pas aimer faire certains métiers. Mas nous sommes 3 millions d’habitants, avec un potentiel de 4.500.000 postes de travail, ca veut dire que y’en a parmi nous qui ne travaillent pas. Le potentiel de poste de travail est supérieur même pour le développement de la Mauritanie qu’à la population mauritanienne. Il suffira, vous avez vu la multiplication des postes de formation, tous ceux qui voudront se former dans des métiers porteurs, nous sommes prêts à les instruire. Tous ceux qui veulent autres choses, il faudra que nous recherchions avec eux d’autres formules. Tout ce que je peux dire, est que tous ceux qui sont rentrés et qui veulent s’insérer activement dans le tissu socio-économique, nous sommes prêts à les accompagner, notamment dans le secteur agropastoral. Nous avons 140000 d’hectares de terre irrigables, nous avons de l’eau et des terres, il n’y a que 30000 hectares qui sont exploités sur un formidable potentiel de 110.000 hectares qui peut faire travailler toute la Mauritanie et nourrir de manière conséquente tout le pays. Cessons de nous quereller sur un certain nombre de choses et engageons-nous activement dans le développement du pays par le travail. Et seulement par le travail, nous pourrons développer la Mauritanie. Vos conclusions à l’issue de cette manifestation ? C’est de dire aux rapatriés que vous êtes revenus chez vous. Vous n’êtes plus des réfugiés au Sénégal et le président, avait dit en 2008, ici dans cette place même aux rapatriés, nous n’accepterons pas et vous ne devez pas non plus accepter qu’on fasse de vous des réfugiés dans votre propre pays. Qu’ils sachent qu’ils sont désormais des citoyens en pleine possession de leurs droits. Qu’ils réclament leurs droits, mais qu’ils s’acquittent aussi de leurs devoirs. Quand ils le feront, ils seront des citoyens. L’Etat sera à leurs côtés pour les aider à s’insérer harmonieusement dans le tissu économique. Quand aux populations mauritaniennes, la composition sociologique des personnes présentes ici montre que la Mauritanie unie est contente de leur retour. Puisse Allah, consolider davantage notre unité nationale.
Propos recueillis par Moussa Diop
SOURCE www.cridem.org Source : Le Quotidien de Nouakchott |
Visite présidentielle de Rosso : Le Trarza était au rendez-vous.
Pour sa haute valeur symbolique, la visite présidentielle de Rosso a suscité une affluence massive qui, dit-on, reflète le degré d’engagement de la région du Trarza en faveur des options de politique générale du président Aziz.
Par cette visite le président de la république voulait marquer de sa présence l’accueil du dernier convoi organisé des refugiés mauritaniens au Sénégal mais souhaitait aussi que les peuple mauritanien, à travers ses différentes sphères de représentations, exprime sa compassion et manifeste sa solidarité à ses frères victimes de l’arbitraire de Ould Taya et de ses mafias.
Le meilleur exemple de réponse aux veux présidentiels fut celui du Député de Nouadhibou Ghassem Ould Bellali qui, en prévision de cet élan de solidarité, a remis il y’a quelques temps au Waly du Trarza le titre foncier d’un domaine aménagé de 214 hectares offert gracieusement aux rapatriés du Sénégal. Un don qui n’a cependant pas fait des émules dans les rangs des agriculteurs pilleurs du Crédit Agricole du reste très attachés à des terres souvent mal acquises.
Mais au-delà de la question économique et de l’intégration des refugiés tout le monde, Aziz en tête, sait que la plaie ouverte des évènements de 1989 ne peut être cicatrisé que par l’aptitude au pardon et à la réconciliation du peuple mauritanien assortie, il est vrai, de la volonté politique sincère d’un pouvoir qui n’a jamais fait mystère de ses choix sur le sujet.
Il convient toutefois de rappeler ici que le président Aziz, ses chefs d’Etat majors, son Directeur Général de la sûreté et le commandement de ses régions et unités militaires, sont issu d’une génération d’officiers qui n’a rien à se reprocher sur le chapitre des exactions commises à l’encontre des officiers négro africains.
C’est cette position au sein de l’hiérarchie militaire qui confère au président de la république l’autorité morale de résoudre la question du passif humanitaire ; cette autorité qui faisait justement défaut à ses prédécesseurs pour avoir tous, d’une manière ou d’une autre et à des degrés divers, participé aux exactions incriminées.
La position de Aziz sur le dossier du passif humanitaire, quoique confortable, reste cependant fragilisée et extrêmement sensible du fait des relations réelles ou supposées qu’on lui prête avec des officiers à la retraite et au passé controversé sur ce dossier précis. Des officiers dont la richesse insolente au détriment du peuple et de l’institution militaire est d’autant plus célèbre que son origine offre une traçabilité facilement abordable.
En ce qui concerne la capacité des ressortissants de la région du Trarza de traduire en contenu de retombées politiques favorables au régime les grandes actions de celui-ci, il convient de préciser qu’elle est compromise par la présence au sein des instances dirigeantes régionales de l’UPR de personnes non appréciées des populations et qui ne font rien pour soigner leur image de marque et celle de la position qu’elles occupent dans le parti.
De sources concordantes on apprend à Rosso que la fédération UPR du Trarza, à qui l’on prête des relations privilégiées avec le président et le Vice président du parti qui seraient d’ailleurs à l’origine de la fulgurante ascension de ses membres les plus impopulaires, exerce une action centrifuge sur l’unité des militants et une influence négative sur l’appréciation que se font les populations du régime, de son action et de ses structures politiques.
En revanche les populations du Trarza sont convaincues que malgré l’inefficience d’un UPR empêtré dans ses guéguerres intestines et occupé à mettre à mort la démocratie naissante, le président Aziz relèvera les défis du rapatriement des refugiés et réussira là où ses prédécesseurs ont échoués ; c’est-à-dire à tourner la page des événements et à réconcilier les mauritaniens.
La visite présidentielle et l’opération de rapatriement dans ses dimensions humanitaire, sociale, économique et de mise en confiance, ont cependant gagné en réussite et en impacts grâce à la persévérance du Directeur de L’ANAÏR monsieur Bâ Madine, du travail d’appui et de mobilisation réalisé par les Ministres Mohamed Ould Beilil et Bamba Ould Daramane, le banquier Ahmed Salem Ould Bouna Moctar, le Sénateur Mohsen Ould El Hadj, le Notaire Ishagh Ould Ahmed Miské, le Maire de Boutilimit Youssouf Ould Abdel Fettah, le chef Tendgha Doudou Ould Mouttali, le DGA de Mauripost Mohamed Ould Amar et Mohamed Vall Ould Youssouf, pour ne citer que les plus engagés en faveur du pardon.
Dans un geste de communion entre les différentes régions du pays, une délégation de l’Association des Maires du Nord conduite par son premier vice président, le Maire de Nouadhibou et son Secrétaire Général Mohamed Ould Mahah, est venu signifier aux rapatriés la solidarité des populations du Nord et la disposition de leurs communes d’œuvrer dans le sens de la dynamique initiée par le président Mohamed Ould Abdel Aziz.
M.S.Beheite
source www.cridem.org
Rosso: SNAAT, une société aux méthodes peu orthodoxes.
Fondée en 2008, par Sidioca, sous le nom«Cellule de Gestion et d’Exploitation du Matériel Agricole et de Terrassements» (CGEMAT), dans le but d’aider les agriculteurs dans les travaux du sol et la récolte de leurs productions, dans les meilleurs délais, la Société Nationale des Aménagements Agricoles et des Travaux (SNAAT) obtient son statut actuel en janvier 2009, six mois, donc, après l’accession à la présidence du général putschiste.
L’entreprise tire ses ressources financières de la location de son matériel agricole et de terrassement, des subventions de l’Etat (programme digues et diguettes, axe hydraulique, pare-feu, aménagements agricoles de M’Pourié et de toute la vallée), la construction de routes, l’extension de Rosso et de divers autres programmes, comme ceux financés par leCSA, pour ne citer que ceux-là.
Dans ses tâches d’aménagement de périmètres, de travaux des sols, de moissons, de génie civil et de surfaçage, en vue d’augmenter l’autosuffisance alimentaire, la SNAAT est confrontée, épisodiquement, à de gros problèmes de (mauvaise) gestion.
Son premier directeur général, Sid’Ahmed Ould El Bou, actuel médiateur de la République, avait mis sur pied l’agence de Rosso qu’il confia à un professeur d’enseignement secondaire (sciences naturelles), en la personne de Mohamed Lemine Ould Nati qui a laissé le matériel se détériorer, avant même que la société n’ait un quelconque rendement.
Suite à un contrôle interne du ministère de tutelle (MDR), le directeur a été relevé et remplacé par un cadre de la SNIM, en la personne de Mohamed Ould Beyeye. Si ce dernier a poursuivi la même politique de recrutement abusif, initiée par son prédécesseur, il a su, par contre, réparer le matériel, tout en instituant plusieurs chantiers parallèles. Malheureusement, il a fini par être doublé par deux de ses collaborateurs qui l’ont entrainé en un labyrinthe budgétaire sans issue. En juillet 2011, un nouveau DG, Hamoudy Ould Mohamed Sidi, a pris les rênes de la société, avec un objectif inavoué mais évident: en faire sa propriété privée.
Blanchiment du personnel
Pour ce faire, l’homme commence par agacer le personnel: diminution des traitements mensuels (ramenés de 80.000 à 63.000 UM net), établissement de contrats d’une année, renouvelable une seule fois, etc. Il est de règle, pourtant, qu’un employeur s’efforce d’augmenter les traitements de ses travailleurs ou, au moins, de les maintenir à un niveau acceptable.
Dans le cas contraire, c’est, évidemment, inciter le travailleur à quitter son boulot. La convention collective de travail stipule, en outre, que toute personne justifiant de plus de deux années d’emploi dans la même société d’Etat doit bénéficier d’un CDI (contrat à durée indéterminé), en place d’un CDD (contrat à durée déterminée).
Hamoudy aurait refusé de reconnaitre les anciennetés, les congés non attribués et impayés qui l’ont précédé. C’est la raison essentielle de la grève décidée par ses employés, en novembre-décembre 2011. Le mouvement est, cependant, suspendu, suite à un protocole d’accord, entre la direction et les travailleurs.
Certains points essentiels y sont traités, comme les modalités contractuelles, l’ancienneté ou les droits de congé. Entrée en vigueur prévue avant le 15 janvier 2012, dernier délai. Mais leDG fait trainer les choses, espérant décourager ses travailleurs. Ceux-ci réagissent prestement et une nouvelle grève est déclenchée. Les contrats façon DG sont, alors, reproposés, individuellement, aux travailleurs.
Certains, percevant que leurs droits y sont spoliés, refusent de signer, tandis que d’autres, moins avertis, y consentent. Les premiers sont, tout simplement, licenciés. Ce sont, en majorité, des haratines (8 sur les 10 licenciés sans motif). Un halpular et un maure, pour la coloration, complètent l’effectif.
En voici une nouvelle, d’épuration ethnique ! Certains cadres de la société sont envoyés en«congé obligatoire», sans le couvert de la moindre programmation préalable. La SNAAT, désormais basée à Rosso, n’aura, donc, nullement contribué à résorber le chômage en cette ville, puisque les Rossossois sont écartés de tout recrutement au sein de ladite société. Et, fait remarquable, celle-ci ne compte plus aucun cadre noir. Vous avez dit blanchiment? Vous avez raison: il faut appeler le chat par son nom.
Jiddou Hamoud
hjiddou@yahoo.fr
Le propriétaire d’une maison de verre ne doit pas ourdir une campagne de jet de pierres. (Aphorisme dédié au DREN du Trarza).
Combien de fois faudrait-il rappeler que la grève est un acte légal, garanti par la Constitution de la République Islamique de Mauritanie en son article 14 ? Oui, combien de fois faudrait-il ressasser cette antienne ? Hélas ! Nous devons nous rendre à l’évidence : il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ; de même, il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Cela dit, il n’y a que deux voies possibles : celle qui mène à la gloire, celle qu’ont empruntée les partisans de la grève ; et celle qui conduit droit dans le gouffre, celle qu’ont choisie les poltrons et les félons. D’ailleurs, un collègue d’Aleg a gratifié ces derniers du sobriquet peu flatteur de « professeurs-marmite », sans doute parce qu’ils n’ont d’autres soucis que culinaires. Quelle honte ! Quelle bassesse ! Mais aussi et surtout quelle faiblesse ! Cependant, ce n’est nullement une surprise si l’on songe au parcours médiocre de certains d’entre eux. En fait de médiocrité, on n’a pas besoin de chercher bien loin, le DREN du Trarza en est la parfaite illustration : il constitue la première grosse pierre lancée contre la maison de verre. Ainsi, pour se faire une idée de la grave détérioration du système éducatif mauritanien, il suffit de suivre la trajectoire impressionnante de ce grand monsieur. Entré dans l’enseignement par effraction, puisqu’il a été recruté en 1990 en tant que professeur contractuel, il a gravi les échelons à la vitesse grand V. En effet, dès 1998, il est nommé directeur des études au lycée d’Atar ; il sera tour à tour directeur du collège de Touaïzict, directeur du collège de jeunes filles d’Atar, directeur du lycée d’Atar, DREN du Tagant, et présentement DREN du Trarza. Nous devons préciser tout de même que cette ascension fulgurante n’est pas le fruit du hasard. Au contraire, elle doit beaucoup à ses affinités politiques, claniques et tribales. C’est pourquoi il s’échine à préserver son poste auquel il a accédé par un chemin de traverse. En expert ès combines, il n’hésite pas à semer la zizanie dans le rang des professeurs, rien que pour briser la grève dont il se montre l’adversaire le plus acharné. Nous voudrions rappeler à ce cher monsieur que la grève ne se limite pas à la ville de Rosso et ses environs, et qu’elle bat son plein partout ailleurs en Mauritanie ; par conséquent, il ne doit pas en faire une affaire personnelle. De toute façon, les professeurs grévistes ne se laisseront guère intimider car ils sont fermement attachés à des valeurs avec lesquelles ils ne transigent jamais : l’Honneur, la Justice, la Dignité, l’Honnêteté, l’Intégrité, l’Equité, l’Egalité… e propriétaire d’une maison de verre ne doit pas ourdir une campagne de jet de pierres. (Aphorisme dédié au DREN du Trarza). Combien de fois faudrait-il rappeler que la grève est un acte légal, garanti par la Constitution de la République Islamique de Mauritanie en son article 14 ? Oui, combien de fois faudrait-il ressasser cette antienne ? Hélas ! Nous devons nous rendre à l’évidence : il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ; de même, il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Cela dit, il n’y a que deux voies possibles : celle qui mène à la gloire, celle qu’ont empruntée les partisans de la grève ; et celle qui conduit droit dans le gouffre, celle qu’ont choisie les poltrons et les félons. D’ailleurs, un collègue d’Aleg a gratifié ces derniers du sobriquet peu flatteur de « professeurs-marmite », sans doute parce qu’ils n’ont d’autres soucis que culinaires. Quelle honte ! Quelle bassesse ! Mais aussi et surtout quelle faiblesse ! Cependant, ce n’est nullement une surprise si l’on songe au parcours médiocre de certains d’entre eux. En fait de médiocrité, on n’a pas besoin de chercher bien loin, le DREN du Trarza en est la parfaite illustration : il constitue la première grosse pierre lancée contre la maison de verre. Ainsi, pour se faire une idée de la grave détérioration du système éducatif mauritanien, il suffit de suivre la trajectoire impressionnante de ce grand monsieur. Entré dans l’enseignement par effraction, puisqu’il a été recruté en 1990 en tant que professeur contractuel, il a gravi les échelons à la vitesse grand V. En effet, dès 1998, il est nommé directeur des études au lycée d’Atar ; il sera tour à tour directeur du collège de Touaïzict, directeur du collège de jeunes filles d’Atar, directeur du lycée d’Atar, DREN du Tagant, et présentement DREN du Trarza. Nous devons préciser tout de même que cette ascension fulgurante n’est pas le fruit du hasard. Au contraire, elle doit beaucoup à ses affinités politiques, claniques et tribales. C’est pourquoi il s’échine à préserver son poste auquel il a accédé par un chemin de traverse. En expert ès combines, il n’hésite pas à semer la zizanie dans le rang des professeurs, rien que pour briser la grève dont il se montre l’adversaire le plus acharné. Nous voudrions rappeler à ce cher monsieur que la grève ne se limite pas à la ville de Rosso et ses environs, et qu’elle bat son plein partout ailleurs en Mauritanie ; par conséquent, il ne doit pas en faire une affaire personnelle. De toute façon, les professeurs grévistes ne se laisseront guère intimider car ils sont fermement attachés à des valeurs avec lesquelles ils ne transigent jamais : l’Honneur, la Justice, la Dignité, l’Honnêteté, l’Intégrité, l’Equité, l’Egalité… Pour finir, nous invitons monsieur le DREN et ses acolytes à cesser de s’immiscer dans nos affaires, sans quoi nous avons d’autres révélations beaucoup plus accablantes à faire. Nous n’avons, pour le moment, publié que le premier épisode. Affaire à suivre, donc. La coordination du SIPES / Trarza Rosso le 6 – 03 – 2012 Toute reprise d’article ou extrait d’article dePour finir, nous invitons monsieur le DREN et ses acolytes à cesser de s’immiscer dans nos affaires, sans quoi nous avons d’autres révélations beaucoup plus accablantes à faire. Nous n’avons, pour le moment, publié que le premier épisode. Affaire à suivre, donc. La coordination du SIPES / Trarza Rosso le 6 – 03 – 2012
source SIPES via CRIDEM