L’histoire de l’esclavage dans les manuels malikites
Partie I
(Mohamed El Mokhtar Echenguity, penseur musulman)
Mohamed El Mokhtar Echenguity est un penseur musulman mauritanien de renommée internationale. Autorité reconnue dans le courant réformiste musulman, il remplit pleinement son rôle d’intellectuel avec beaucoup de pertinence, de courage et de clarté.
Dans cette première partie de ses commentaires sur l’affaire de « l’autodafé de Ryad », Echenguity revient sur la distinction entre la Chariaa (Coran+Sunna) et le Vigh (jurisprudence). Le Vigh, d’après lui, est un héritage tout ce qu’il y a d’humain et est entaché des tares de l’époque où il a été produit. Il revient notamment sur deux exemples emblématiques du détournement, par les Uléma (jurisconsultes), du sens réel du Coran. Il s’agit du « Contrat d’affranchissement » ou « Moukataba » et de la différentiation abusive entre l’homme libre et l’esclave devant le droit à la vie. Le « Contrat d’affranchissement » est le dispositif instauré par l’Islam pour éradiquer l’esclavage. Il est conclu entre le maître et son esclave et ce dernier devient automatiquement libre à sa signature. Le Coran stipule l’obligation faite au maître d’en signer avec son esclave alors les Uléma le rendent à la discrétion du maître. Pour l’égalité du maître et de l’esclave devant le droit à la vie, Echenguity considère que la jurisprudence musulmane, notamment celle du rite malikite, est une catastrophe dans l’histoire de l’Islam : « Pour Elgharavy : Si un homme libre et un esclave tuent délibérément un autre esclave, on tue l’esclave. L’homme libre paye la moitié de la valeur de la victime car on ne tue pas un homme libre pour un esclave ».
Voici une traduction du texte de cette première partie :
Une véritable cacophonie s’est levée à la suite de l’incinération, par provocation, de manuels de jurisprudence malikite par l’organisation « IRA » [1]. Mais les tiraillements politiques auxquels cette affaire avait donné lieu ont empêché nombre d’entre nous de tirer les leçons qui s’imposent de cet acte non dénué de risques pour l’avenir de la religion et la cohésion de la société. Loin de ces tiraillements, nous vous proposons ici une tentative d’un examen en profondeur des racines jurisprudentielles et historiques de cette affaire. Nous espérons, par cette contribution, encourager la réflexion sérieuse et sereine loin des raccourcis et approximations dictés par des considérations conjoncturelles.
Beaucoup plus efficace que les autodafés, au titre de la provocation, de livres de jurisprudence ou la défense acharnée et irraisonnée de leur contenu, il y a leur lecture critique, les yeux grand-ouverts, pour faire la différence entre la religion et la religiosité, entre la Chariaa (le Coran et la Sunna) et la jurisprudence (Vigh) et entre la Révélation et l’histoire. L’affaire n’est pas si anodine que cela ; il s’agit, ni plus ni moins, de l’avenir de l’Islam au siècle de la liberté.
Il est évident que la Chariaa est « toute justice, toute bonté, toute intérêt des Musulmans et toute sagesse » (Ibn Elghyem in « Iilam Al Mawqiain », 3/3). Mais notre droit jurisprudentiel hérité, qui est une œuvre humaine et non de la révélation, n’est, lui, ni justice, ni bonté, ni dans l’intérêt des Musulmans et encore moins pure sagesse. Ce droit provient de la compréhension et de l’interprétation de nos jurisconsultes des textes de la Révélation. Cette compréhension et cette interprétation sont tributaires de l’héritage social et culturel de l’époque antéislamique mais aussi des pratiques d’injustice et de tyranie qui étaient monnaie courante en leur temps. Ce droit a réussi parfois à rendre justice mais d’autre fois a échoué à se hisser au niveau des nobles percepts islamiques qui furent à son origine. Il a même, parfois, conduit à d’étranges conclusions comme celles que nous exposerons ici et que nous avons tirées des manuels des maîtres du rite malikite.
Pour souligner l’énorme différence qui existe entre la Chariaa et la jurisprudence, nous nous limiterons à deux exemples ; le premier est relatif à la façon dont les jurisconsultes avaient contourné la notion de la « Moukataba » c’est-à-dire le « contrat d’affranchissement » qui aurait dû éradiquer l’esclavage et le second est lié à leur déni de l’égalité entre l’esclave et le maître devant le droit à la vie, le plus fondamental et le plus sacré de tous les droits. Nous verrons qu’il s’agit là de deux catastrophes majeures commises par la jurisprudence musulmane dans l’histoire de l’Islam.
Il est historiquement reconnu que la captivité, lors des guerres religieuses, était l’origine de la servilité. Allah, grand et miséricordieux, dit, concernant le droit des prisonniers de guerre : « ou bien l’élargissement, ou bien le payement d’une rançon » (Sourate de Mohamed, versets 4). Ce verset est sans équivoque ; il y a deux possibilités quant au traitement appliqué aux prisonniers de guerre : ou bien leur libération sans condition ou alors leur libération contre le payement d’une rançon à l’exclusion de tout troisième choix. Cette interprétation a été étayée par Cheikh Rachid Ridha dans « Tavsir El Menar, 5/9 ». Mais le Cheikh Rachid explique que si ce verset était nécessaire pour mettre hors la loi la pratique de l’esclavage dans l’Islam, il semble qu’il ne fut pas suffisant en soit. En effet le « troisième choix » sous entendu ici était la mise en esclavage des prisonniers de guerre. Or c’était là un choix très rependu parmi toutes les nations en ces temps là. « Il est déraisonnable de les laisser réduire nos prisonniers de guerre en esclavage au moment où nous élargissons les leurs alors que nous les traitions beaucoup mieux qu’ils ne traitaient les nôtres. ». L’interdiction du « troisième choix » ne fut donc pas absolue.
Le caractère relatif de cette interdiction de la mise en esclavage rejoint la nature pratique et pragmatique de la méthodologie suivie en Islam. L’Islam est apparu dans un monde dominé par les empires et où faisait rage la « guerre de tous contre tous ». A l’issue de ces guerres des milliers de femmes et d’enfants se retrouvaient abandonnés à leur triste sort. Ces victimes collatérales sont souvent confrontées à l’une des trois situations suivantes:
1- L’extermination pure et simple par l’armée des vainqueurs ;
2- La mort par épuisement et par la faim sur le chemin de l’errance ;
3- L’entrée en esclavage et l’intégration en tant que tels dans la société musulmane ;
L’Islam a choisi le troisième cas malgré ses inconvénients. Il est en effet difficile pour un ex-prisonnier de guerre de démarrer une nouvelle vie dans une société qui lui est inconnue. Il est encore plus difficile pour une veuve errante dans un pays que combattait son mari de refaire sa vie et à plus forte raison de préserver sa dignité. La solution pour ces deux catégories était de s’intégrer et de se fondre dans leur nouvelle société.
La législation musulmane ne s’est pas arrêtée à ce point. Elle a fait de sorte que la mis en esclavage de ces personnes soit juste une étape provisoire en confiant à l’esclave les clés de sa liberté et cela en instaurant le « contrat d’affranchissement », la « Moukataba ». Il s’agit d’un contrat établi entre l’esclave et son maître selon lequel le premier verse une sorte de compensation au second. Ce versement peut être échelonné. A la signature de ce contrat, l’esclave devient automatiquement libre. Il devient un homme libre ayant contracté une dette envers un autre. En cas d’insolvabilité, l’ancien esclave ne retombe pas pour autant en servilité. Il est simplement déclaré insolvable et a droit au mécanisme de prise en charge des cas de faillite personnelle. Les Autorité et la société ont le devoir de l’aider jusqu’à acquittement de sa dette. C’est le sens de la Sourat de la « Lumière » dans son verset n° 33 [2]. Ce verset instaure sans ambigüité deux obligations importantes : la premier est celle faite au maître d’accepter de signer le « contrat d’affranchissement » et la seconde est celle faite à la société, représentée par l’Etat, de contribuer financièrement à la démarche de libération de l’esclave.
L’opinion la plus rependue prétend que l’Islam a encouragé moralement la libération des esclaves en en faisant l’une des bonnes actions recommandées mais qu’il n’avait pas édictée des dispositions juridiques et pratiques pour atteindre ce but. Cette opinion est complètement erronée parce que basée sur une jurisprudence contraire à l’esprit et à la lettre du Coran. Le Coran a, clairement, mis la clé de la liberté de l’esclave entre ses mains en obligeant son maître d’accepter de signer avec lui son « contrat d’affranchissement ». Ce mécanisme permet à l’esclave de racheter sa liberté s’il est solvable et s’il ne l’est pas fait obligation à l’Etat de l’aider à y arriver. Cela veut aussi dire que l’Islam n’a pas décrété l’abolition brutale et totale de l’esclavage. Cette méthodologie progressive était celle qui convenait le mieux aux siècles concernés. Il s’agit du temps où l’individu n’était pas indépendant de son groupe social. Mais cette méthodologie peut tout aussi bien convenir à nos temps modernes car il suffit à l’Etat, qui représente la société, de décréter que l’esclavage était aboli.
Mais l’une des catastrophes juridiques que connut l’histoire de l’Islam fut le contournement, de la part des Ulema, du mécanisme du « contrat d’affranchissement » instauré par le Coran comme étant la voie ouverte vers la libération des esclaves. Le Commandeur des Croyants, Omar Ibn Elkhattab avait fouetté des maîtres qui rechignaient à affranchir leurs esclaves par cette voie [3]. Regardez donc comment le Calife Omar avait-il levé son fouet sur un homme du calibre d’Eness Ibn Malik pour l’obliger à signer la « Moukataba » avec son esclave Sirine et regardez comment les jurisconsultes étaient repassés après lui pour décréter que cette « Moukataba » n’était pas obligatoire mais seulement conseillée [4]. Ce fut là l’avis de la majorité des Uléma et ce fut ainsi qu’on ferma l’une des voies les plus fécondes pour éradiquer l’esclavage. Mais l’histoire de l’Islam n’est pas exempte de ces voix qui s’élèvent pour dire la vérité et porter la contradiction à la pensée unique. Ce fut le cas d’Ibn Hazm. Il tint tête à la majorité de ses pairs et leur fit entendre la voix qui appelle à l’application du texte explicite du saint Coran concernant la « Moukataba » [5].
Quant à la deuxième catastrophe dans le domaine de la jurisprudence musulmane, elle est relative au refus des Uléma de considérer que le maître et son esclave étaient égaux devant le droit à la vie. Là les Uléma avaient, encore une fois, délibérément et étrangement dénaturé le texte du Coran en introduisant une hiérarchie de droit entre le maître et l’esclave vis-à-vis du plus sacré et du plus précieux droit à savoir le droit à la vie. Allah a interdit de tuer qui que ce soit, sauf pour venger une autre vie ou pour lutter contre le mal sur terre. Il n’a pas différencié de ce point de vue les esclaves de leurs maîtres. La mort pour vengeance ne distingue pas le maître de son esclave ni le musulman du mécréant [6]. Allah a instauré la « Dya »[7] au profit des ayant-droits de la victime et la « Kaffara »[8] à la charge du tueur [9]. Il a promis au coupable de meurtre un châtiment de rigueur inégalée [10].
Le Prophète (PSL), quant à lui, a réaffirmé le principe de l’égalité et de l’équivalence des vies de tous les Musulmans (les sangs des Musulmans se valent). Il rappelle aussi qu’il n’y avait aucune différence entre un esclave et son maître devant le droit à la vie : (nous tuerons celui qui tue son esclave et mutilerons celui qui mutile son esclave [11]. Mais les Ulema ne l’avaient pas entendu de cette oreille. En violation de textes clairs et sans équivoque, les voici qui exonèrent de toutes sanctions dans ce bas monde, le maître qui tue son esclave volontairement ou par accident. Ils n’évoqueront ni vengeance ni « Dya » à l’encontre d’un maître qui tue l’esclave d’autrui. Même pas la « Kaffar ». Tout juste, le maître coupable de l’assassinat de l’esclave d’autrui doit-il verser une compensation au maître de sa victime égale à la « valeur » de cette dernière.
Les Uléma avaient très curieusement interprété la sourate suivante : « oh croyants, vous êtes tenus à pratiquer la vengeance en cas de meurtres ; l’homme libre contre le l’homme libre, l’esclave contre l’esclave et la femme contre la femme… » [12]. Ainsi ont-ils décrété cette loi du talion pour les hommes libres, pour les esclaves mais pas pour les femmes ! Il faut préciser que le Coran n’établit pas une différentiation entre les trois catégories précitées. L’objet de cette sourate est de limiter le périmètre de la vengeance. En effet, la coutume dans cette Arabie préislamique était que pour venger un des leurs, les ayant-droits demandaient la tête de l’auteur du meurtre mais aussi celles des femmes, des esclaves…
Pour finir, nous vous livrons ici un certain nombre de jurisprudences édictées par certains Uléma dans ce domaine. Nous nous limiterons ici aux Uléma malikites connus dans notre pays pour ne pas s’éloigner du sujet. Pour El mawagh : « un homme libre ne peut être tué pour avoir tué un esclave » [13]. Pour Al Kharchy : « un Musulman libre qui tue un esclave musulman n’est pas justiciable de vengeance » [14]. Il est connu que la « Dya » est due en cas de meurtre sans préméditation et ce sans condition sur la qualité de la victime [15]. La « Dya » doit être donnée aux ayant-droits. Mais pour nos Uléma, si la victime est esclave, le problème de la Dya ne se pose pas car l’esclave n’a pas d’ayant-droits. Son ayant-droit est son maître qui l’a tué même si le mort à laissé derrière lui une veuve et des orphelins. Pour Ibn Elghassem : « si son maître le tue sans avoir eu l’intention de lui donner la mort, son maître n’est redevable de rien » [16]. Même la « Kaffara », due à la société et à Allah par le coupable, a été biffée d’un trait de plume, comme le dit Ibn Abdel Bir : « la « Kaffara », dans le cas où il n’y a pas eu préméditation, est obligatoire. Elle n’est pas obligatoire s’il y a préméditation, si la victime est un mécréant ou un esclave. Mais Malik la conseille si on tue un esclave sans préméditation » [17]. Pour Ibn Jouzey : « Pas de « Kaffara » si on tue un esclave ou un mécréant. Elle est souhaitable si on tue un esclave » 18]. Pour Ibn Rouchd : « La « Kaffara » n’est pas obligatoire si on tue un esclave » [19].
Mais le plus étrange demeure l’avis de nos Uléma quand un homme libre et un esclave sont impliqués tous les deux dans un meurtre ou un assassinat d’un esclave. Pour Elgharavy : « Si un homme libre et un esclave tuent délibérément un autre esclave, on tue l’esclave. L’homme libre paye la moitié de la valeur de la victime car on ne tue pas un homme libre pour un esclave » [20].
Le cas du pauvre esclave qui tue un homme libre est sans équivoque « ils sont tous d’accord pour tuer un esclave pour venger un homme libre » [21]. Pire, l’esclave coupable du meurtre d’un homme libre ne mérite même pas de passer devant le juge. Pour Ibn Juzey : « L’esclave qui tue un homme libre est remis par son maître entre les mains des ayant-droits de la victime qui en feront ce qu’ils voudront ; soit le tuer soit le garder comme esclave chez eux » [22].
On est en droit de s’interroger sur cette logique et de se demander : sur quelle base et selon quel droit sur terre on peut remettre un coupable entre les mains de sa victime ou de ses ayant-droits pour en faire ce que bon leur semble ? N’y a-t-il pas de justice, de procédure, de témoins, de chef d’accusation, d’autorités exécutives et d’application des peines ? Quel sens à l’exception faite à l’esclave autre qu’une remise en cause de son humanité ?
L’émancipation des sociétés dont le système de valeurs est basé, comme la nôtre, sur la religion passe par une distinction nette entre les fondamentaux immuables et atemporels d’une part et les éléments historiques liés aux contextes spatio-temporels de la culture religieuse de l’autre côté. Seule une lecture critique de notre patrimoine jurisprudentiel, sans passion et avec mesure, nous permettra d’apprécier l’esprit de la Révélation et de nous libérer des édits et fatawa obsolètes qui constituent autant de freins et d’entraves socioculturels. Puisse Allah faire que nous puissions tirer les meilleurs leçons de cette crise pour réussir l’éradication de l’esclavage sans brûler ni être brûlés.
Texte traduit par les services de For-Mauritania, la version originale est consultable ICI.
[1] : IRA : Initiaive pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste en Mauritanie
[2] :((وَالَّذِينَ يَبْتَغُونَ الْكِتَابَ مِمَّا مَلَكَتْ أَيْمَانُكُمْ فَكَاتِبُوهُمْ إِنْ عَلِمْتُمْ فِيهِمْ خَيْرًا وَآتُوهُمْ مِنْ مَالِ اللَّهِ الَّذِي آتَاكُمْ. (سورة النور، الآية 33)
[3] : (« عن أنس بن مالك قال أرادني سيرين على المكاتبة فأبيتُ عليه فأتى عمر بن الخطاب رضي الله عنه فذكر ذلك له، فأقبل عليَّ عمر رضي الله عنه يعني بالدِّرة فقال كاتبْه. » (سنن البيهقي 10|538، وصححه الألباني في إرواء الغليل 6|180)
[4] : (انظر الحطاب: مواهب الجليل شرح مختصر خليل 6|344
[5] : وأمْر الله تعالى بالمكاتبة –وبكل ما أمر به- فرضٌ، لا يحل لأحد أن يقول له الله تعالى: افعلْ، فيقول هو: لا أفعل »( (ابن حزم: المحلى 8|221)فهذا عمَر وعثمان يريانها واجبةَ، ويُجبِر عمر عليها ويضرب في الامتناع عن ذلك، والزبير يسمع حمل عثمان الآية على الوجوب فلا ينكر على ذلك، وأنس بن مالك لما ذُكِّرَ بالآية سارع إلى الرجوع إلى المكاتبة وترك امتناعه. فصحَّ أنه لا يُعرَف في ذلك مخالف من الصحابة رضي الله عنهم. وخالف في ذلك الحنفيون والمالكيون والشافعيون فقالوا ليست واجبة، وموَّهوا في ذلك بتشغيبات… وهذه وساوس سخِر الشيطان بِهِم فيها، وَشَوَاذُّ سَبَّب لهم مثل هذه المضاحك في الدِّين، فَاتَّبَعوه عليها » (ابن حزم: المحلَّى (8|222-223).
[6] : ((« وَكَتَبْنا عَلَيْهِمْ فِيها أَنَّ النَّفْسَ بِالنَّفْسِ » (سورة المائدة، الآية 45)
[7] : « Dya » : biens donnés aux ayant-droits en compensation de la mort de la victime
[8] : « Kaffara » : action visant à expier son pêché. Elle peut consister en un geste, une parole ou le don d’un bien au profit des pauvres.
[9] : (”وَمَا كَانَ لِمُؤْمِنٍ أَنْ يَقْتُلَ مُؤْمِنًا إِلا خَطَأً وَمَنْ قَتَلَ مُؤْمِنًا خَطَأً فَتَحْرِيرُ رَقَبَةٍ مُؤْمِنَةٍ وَدِيَةٌ مُسَلَّمَةٌ إِلَى أَهْلِهِ إِلا أَنْ يَصَّدَّقُوا » (سورة النساء، الآية92).
[10] : وَمَنْ يَقْتُلْ مُؤْمِنًا مُتَعَمِّدًا فَجَزَاؤُهُ جَهَنَّمُ خَالِدًا فِيهَا وَغَضِبَ اللَّهُ عَلَيْهِ وَلَعَنَهُ وَأَعَدَّ لَهُ عَذَابًا عَظِيمًا. » (سورة النساء، الآية 93)
[11] : من قتل عبده قتلناه، ومن جدَّع عبده جدعناه. » (رواه أحمد 33/296، والترمذي 4/26 وحسَّنه، والحاكم 4/408 وصحَّحه، وقال الذهبي: « على شرط البخاري. » وحسَّن إسناده ابن حجر في هداية الرواة 3/380 والبغوي في شرح السنة 5/391.)).
[12] : يا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا كُتِبَ عَلَيْكُمُ الْقِصَاصُ فِي الْقَتْلَى الْحُرُّ بِالْحُرِّ وَالْعَبْدُ بِالْعَبْدِ وَالأُنْثَى بِالأُنْثَى » (سورة البقرة، الآية 178).
[13] : ( (المواق: التاج والإكليل لمختصر خليل، 4/602))
[14] : ((المواق: التاج والإكليل لمختصر خليل، 4/602))
[15] : (« فديةٌ مسلَّمة إلى أهله » (سورة النساء، الآية 92))
[16] : ((ابن رشد: البيان والتحصيل 14/347))
[17] : ((ابن عبد البر: الكافي في فقه أهل المدينة 2/1108))
[18] : (ابن جزي: القوانين الفقهية، ص 228))
[19] : (ابن رشد: البيان والتحصيل 13/65)
[20] : القرافي: الذخيرة 12/274)
[21] : (ابن رشد: بداية المجتهد 4/181)
[22] : (ابن رشد: بداية المجتهد 4/181)
En Mauritanie, le visage des esclaves des temps modernes.
Bien que la Mauritanie a officiellement aboli l’esclavage en 1981 et défini sa pratique comme un crime en 2007, l’esclavage reste un phénomène ordinaire dans le pays.
Les esclaves du XXIe siècle existent bel et bien! En Mauritanie plus précisément, malgré son abolition en 1981. Un reportage spécial de la CNN intitulé « Le dernier bastion de l’esclavage » révèle qu’entre 10% et 20% de la population vit en esclavage et qu’il n’y a eu qu’une condamnation depuis 2007, date à laquelle cette pratique est devenue un crime.
Le gouvernement de la Mauritanie, pays d’Afrique de l’Ouest rattaché au Maghreb, refuse constamment d’admettre l’existence de l’esclavage dans le pays.
Attention aux raccourcis!
En réponse au reportage de CNN, Erin Pettigrew, experte de la Mauritanie, expose la complexité du problème:
« J’ai travaillé sporadiquement en Mauritanie pendant huit ans et je m’évertue à comprendre intégralement ce problème d’esclavage. Je me sens bien sûr mal à l’aise à chaque fois que je vois un jeune enfant travaillant chez quelqu’un, qu’il soit noir ou arabe, et les relations de travail et d’argent sont très peu claires pour moi.
De même, les affiliations claniques et de lignage sont parfois difficiles à établir et c’est avec cela qu’on joue la plupart du temps pour justifier l’histoire et la réalité des pratiques d’exploitation de la main d’œuvre.
Les inégalités économiques extrêmes en Mauritanie contribuent fortement à la préservation de telles pratiques. Et le rôle du gouvernement et de la communauté internationale dans tout cela? J’hésite énormément à le commenter ici. »
Après avoir vu le reportage, Abby Seibel a demandé à un ami, volontaire pour Peace Corps en Mauritanie, des précisions sur l’esclavage dans ce pays. Voilà sa réponse:
« Le reportage fait certainement beaucoup de raccourcis. Rien de ce qui a été écrit n’est foncièrement incorrect, mais il met l’accent sur quelques cas isolés, oublie de nombreux éléments de contexte et donne l’impression que la situation est bien plus grave qu’elle ne l’est réellement.
De nombreuses familles maures blanches ont une famille maure noire qui « leur appartient ».
Elle prépare les repas et fait les corvées, et je suis sûr qu’il doit exister beaucoup de cas de maltraitance, mais le système fonctionne à cause du manque d’alternatives économiques, pas à cause de la cruauté. Aucune industrie n’a reçu de bénéfices économiques de l’esclavage.
Cela apparaît dans le reportage mais pas suffisamment, sans doute parce que les journalistes ont passé au total huit jours en Mauritanie. (…) Le pays fait face à de graves problèmes: un gouvernement corrompu, la désertification, le manque d’eau et de puits, un système d’éducation faible, etc. L’esclavage disparaîtra lorsque ces problèmes seront résolus, et pas avec la diffusion par CNN d’un documentaire de mauvaise qualité. »
Comment et pourquoi l’esclavage existe-t-il toujours en Mauritanie?
Steve Davis l’explique sur son blog Writings & Ramblings:
« Le pays a officiellement aboli l’esclavage en 1981. Oui, c’est ça, 1981! Cependant, l’esclavage est toujours monnaie courante même si le gouvernement refuse de le reconnaître. En fait, la nation a attendu 2007 pour faire de l’esclavage un crime.
Comment et pourquoi l’esclavage subsiste en 2012? Le gouvernement fait trop peu pour l’éradiquer. Il est difficile de faire appliquer les lois, car le pays est vaste et très peu habité dans le désert du Sahara. Des imams locaux prônent ouvertement la pratique de l’esclavage. Le racisme est endémique, les individus à la peau plus claire ont historiquement droit de propriété sur ceux à la peau plus sombre dans ce pays.
Les « maures blancs » sont des berbères à la peau claire qui parlent arabe. Ils forment la classe dominante et ont traditionnellement possédé des esclaves. Les « maures noirs » ont la peau plus sombre et parlent également arabe. Ils ont été historiquement asservis aux maures blancs.
La population a peu d’éducation. La plupart des esclaves ne comprennent même pas pourquoi ils sont asservis. Pour eux, l’idée d’être la propriété d’un autre et d’être traité comme telle est normal et l’a été durant des siècles. »
Une situation méconnue du grand public
Progress4Women se demande s’ils ne sont pas dans une situation du type « loin des yeux, loin du cœur »:
« C’est peut-être parce que la plupart des gens n’ont jamais entendu parler de ce pays que cette injustice flagrante n’est pas traitée dans les médias – ils se trouvent en effet loin des yeux, loin du cœur, n’est-ce pas? Ces esclaves sont des individus qui méritent de jouir de tous les droits humains de base et surtout de la liberté. Kevin Bales disait: « l’esclavage est un vol –vol de la vie, vol du travail, vol de la propriété ou des produits, vol aussi des enfants qui naîtront probablement esclaves »– et cela est vrai.
Ces hommes, femmes et enfants sont prisonniers physiquement et psychologiquement. Leurs pensées ne sont pas emplies d’espoirs et de rêves, mais plutôt d’oppression et d’inquiétudes.
Je savais que l’esclavage continuait à exister sous de nouveaux noms, comme la prostitution ou le travail des enfants (car les catégoriser de façon plus soignée nous permet de nous sentir mieux), mais je pensais que l’ère durant laquelle les gouvernements se voilaient la face (ce qui est le cas pour la Mauritanie) était révolue. Peu importe la façon dont nous essayons d’amortir le choc avec nos doux euphémismes, tant que des personnes seront considérées comme des propriétés, l’esclavagisme existera! »
La fuite de deux soeurs à travers le Sahara .
Récemment, deux sœurs se sont échappées de l’emprise de leur “maître” en traversant à pied le désert du Sahara. Le blog Lissnup raconte leur voyage périlleux:
« Avec l’aide d’un nomade touareg, elles se sont d’abord dirigées vers Bassikounou et après deux jours, à voyager de nuit pour ne pas se faire repérer et être reconduites de force chez leur maître, elles ont finalement atteintNéma. A l’âge où la plupart des jeunes filles se préoccupent de l’obtention de leur diplôme, Selama Mint Mbarek, 14 ans, est déjà la mère d’un enfant, né après un viol alors qu’elle travaillait comme ouvrière agricole chez son ancien maître. Sa sœur cadette, à peine 10 ans, n’a jamais connu l’innocence de l’enfance et a souvent été battue par son maître. C’est après l’une de ces punitions corporelles que les deux jeunes filles ont fui.
Mais Selama a tout de même dû convaincre sa sœur que prendre le risque de fuir en valait la peine. Malgré les dangers inhérents au trajet emprunté, Selama a pris son enfant avec elle. D’après les témoignages déchirants qu’elles ont livrés à la presse, leur maître détient toujours leur tante, leurs frères et cousins sous son joug. »
Que font les autorités?
Sur son blog, Ahmed Jedou remarque que le gouvernement mauritanien continue de fermer les yeux:
« Ces histoires ne forment qu’une goutte dans l’océan; même si les organisations anti-esclavagistes mauritaniennes continuent de révéler des cas d’esclavage, le gouvernement persiste à fermer les yeux. Aucun programme clair n’a été mis en place pour soutenir les esclaves dans leur misère, ni pour améliorer les conditions de vie des affranchis qui souffrent de fardeaux tels que la pauvreté, l’illettrisme, le dénuement.
Les militants des droits de l’Homme qui dévoilent les affaires d’esclavage sont en proie au harcèlement perpétuel et emprisonnés. Le dernier exemple en date est l’arrestation d’un militant dans l’est mauritanien; ils sont traités dans des conditions déplorables. On a pu voir des photos montrant l’un d’entre eux nu et attaché sur son lieu d’incarcération. »
En juin 2011, Aconerly écrivait un article intitulé « Plus que l’abolition: mettre un terme à l’esclavage en Mauritanie »:
« Les esclaves en Mauritanie n’ont pas le droit légal d’accéder à la propriété, ni d’avoir un nom de famille, et encore moins d’avoir la garde de leurs enfants. En 2007, la loi criminalisant la propriété d’esclaves a été reçue avec résistance et raillerie. Le président de la Commission nationale mauritanienne des droits de l’Homme, Bamariam Koita, a même défendu le fait que, jusqu’à présent, personne n’avait été poursuivi pour violation de la loi. Il avance qu’il n’y a plus de chaînes ni de marchés aux esclaves, et que la loi de 1981 abolissant l’esclavage invalidait tout argument selon lequel l’esclavage existerait en Mauritanie.
Cependant, Bamariam Koita a dépeint de façon simpliste l’esclavage. Dans un article datant de 2007 intitulé ‘L’esclavage, passé et présent’, un homme, Mohamed, qui n’a pas donné de nom de famille car il était esclave, a répondu aux déclarations du président en listant les membres de sa famille qui étaient asservis. Les chaînes d’un esclave sont socio-économiques et générationnelles par nature.
Les réseaux et l’ONU en mission
Voici quelques messages postés sur Twitter à propos de l’esclavage en Mauritanie. Selon @Munns, « pour un pays comme la Mauritanie, ne pas reconnaître l’esclavage et toutes les maltraitances endurées par le peuple, c’est aller complètement à l’encontre de la religion ».
@RedTopShwty a écrit: « L’esclavage existe toujours en Mauritanie… C’est répugnant. J’espère qu’il y a quelque chose que je puisse faire. »
Un rapporteur spécial des Nations unies a effectué une mission en Mauritanie en 2009 pour évaluer les pratiques esclavagistes dans le pays. D’autres problèmes en matière de droits humains existent, comme les mutilations génitales féminines, le travail infantile et le trafic d’êtres humains. Texte traduit de l’anglais par Gael Brassac. Cet article a été initialement publié sur Global Voices.
Marches de la COD : Ely mobilise ses troupes.
Même si son engagement politique au sein de la COD est très récent, abstraction faite du combat mené par sa mouvance politique dirigée par Me Mahfoudh Ould Bettah, l’ex chef d’Etat Ely Ould Mohamed Vall Ely semble cette fois aller de main ferme dans ce choix de lutte au point de voler la vedette aux autres leaders de l’opposition.
Ces dirigeants de la COD qui trouvent dans son soutien les signes incontestables d’un malaise qui couve dans les rangs des forces armées et de sécurité, jusque là considérés au zénith de leur concorde, surtout après les revers cuisant des putschs malien et guinéen, faisant émergé un nouvel ordre mondial anti putsch.
Cette entrée en puissance dans la lutte opposée au président Ould Abdel Aziz a trouvé toute son illustration dans les dernières sorties et déclarations faites par Ely contre l’actuel pouvoir.
Son appel d’hier, lancé à l’adresse de ses troupes, notamment au sein du corps de la police, marginalisé depuis son exclusion des routes, pour participer massivement aux deux marches envisagées ce mercredi par la COD montre si besoin est que Ould Mohamed Vall est déterminé à aller jusqu’au bout dans le projet des opposants visant à forcer Ould Abdel Aziz au départ.
Une fermeté qui le conduit à braver le président de la république alors que ce dernier l’avait implicitement accusé d’avoir des mains entachées du sang suite aux événements des années 89. Mais, ce qui intrigue davantage l’opinion, ce sont les hésitations de Ould Abdel Aziz de mettre les bâtons dans les roues de son fort adversaire politique, alors que la tradition de son règne a voulu qu’il jette régulièrement derrière les barreaux tout ennemi zélé.
Pour Ely, le pays est au bout du gouffre, jugeant cette situation déplorable suffisante pour amener tous les mauritaniens à jouer leur rôle pour changer les choses et pour surmonter l’impasse politique.
MOML
cridem.org
Quand un ex-mari provoque la bagarre chez son ex-épouse.
Il a eu de la chance Thierno. Il est tombé sur un substitut de la République, Saadbouh, qui sait faire la part des choses. Thierno continuait à rendre visite régulièrement à son ex-femme, Aïssata, la mère de son enfant. Celle-ci s’était de nouveau mariée à un agriculteur qui vit à l’intérieur du pays et habite chez ses frères et sœurs à Nouakchott.
La famille voyait d’un très mauvais œil, les visites régulières de Thierno à leur belle-fille. Cette dernière partait également souvent le voir. La famille lui a pourtant toujours demandé de prendre ses distances par rapport à son ancien mari et de rester fidèle à leur fils, s’étonnant d’ailleurs de cette amitié entre un homme et une femme divorcés.
Aïssata soutenait que son ex-mari lui donne chaque jours 500 UM et de quoi acheter des couches pour son enfant et qu’il n’y avait rien de répréhensible à cela tant que cela reste dans ce cadre.
Mais les choses allaient dégénérer. Aïssata qui entretient un petit étal au marché se bagarra un jour avec deux de ses belles-sœurs, écœurées par la présence quasi continue de Thierno dans ses basques. Thierno qui était présent, envoya son coup de poing en direction d’une des filles, la nommé Khady et lui cassa deux dents. Un homme énervé par ce comportement gifla Thierno, en lui disant de se mesurer à lui au lieu de s’en prendre à une femme.
L’affaire se termina au commissariat. Une réquisition médicale fut délivrée à Khady et Thierno déferré au parquet après l’enquête préliminaire de la police. Le beau-frère d’Aïssata, un gendarme ne voulait pas que l’affaire aille si loin, d’autant que les parents de Thierno voulaient régler l’affaire à l’amiable.
Le Substitut du Procureur, Saadbouh était sur le point de délivrer un mandat de dépôt contre Thierno, lorsque le gendarme qui représente la partie civile, en tant que tuteur de Kahdy demanda un arrangement. Ce auquel le magistrat consentit. La famille d e Thierno proposait de verser à Khady la somme de 250.000 UM pour ses soins. Les deux parties tombèrent d’accord et Thierno fut libéré à condition que la somme soit versée le mercredi 3 mai dernier, le mardi étant jour fériée.
Le mercredi, c’est Samba, le père de Thierno qui amena la somme. Le magistrat lui demanda en présence de son fils de le conseiller de ne jamais recommencer un tel acte et que la prochaine fois, ce sera la prison.
Abou Cissé.
Il bastonne sa femme, lui fracasse les membres et l’ébouillante.
our avoir dépassé de 24 heures la date de son retour fixée avec son mari, Aïssata qui était partie au Sénégal assister au mariage d’un proche, s’est vue bastonnée par son mari, MBaydi NDongo. Ce dernier l’a tellement battue qu’il lui a fracassée ses bras et ses jambes, avant de verser sur tout son corps, de la tête aux pieds, de l’eau bouillante.
Défigurée, souffrant de douleur, la femme a été évacuée d’urgence à l’hôpital par ses parents, alors que son mari s’est enfui et se cache, après son forfait. Retour sur une scène d’horreur. MBaydi NDongo est un chauffeur de taxi sénégalais, réputé pour sa méchanceté, surtout envers son épouse Aïssata, la mère de ses enfants. Cette dernière est décrite pourtant comme un exemple de soumission.
Connaissant son mari, elle était toute vouée à ses services et menait une vie rangée de mère de famille, dont le seul souci est de rendre heureux son homme.
Même dans les moments difficiles, c’est elle qui se démerdait pour que la marmite ne soit pas renversée et pour que MBaydi n’ait pas de soucis. Survint alors le mariage d’un proche vivant au Sénégal et qui tenait absolument à la présence d’un membre de la famille vivant en Mauritanie. Les parents se réunirent et décidèrent d’envoyer Aïssata les représenter. Celle-ci en parla à son mari qui lui donna la permission de partir, mais de revenir absolument le dimanche 22 avril.
Aïssata s’en alla au Sénégal, mais ne put revenir que le lendemain, lundi 23 avril. Elle expliqua à son mari qu’elle s’était tellement décarcassée pendant les festivités, à cause des nombreux travaux dont elle était chargée qu’elle n’a pas pu physiquement revenir le dimanche. MBaydi NDongo n’eut cure de ses explications et se jeta sur elle. Il l’arrosa de coups, lui fracassa les deux bras, puis passa aux jambes qu’il brisa.
Ensuite, il la bâillonna et chauffa de l’eau. La pauvre femme, terrassée par la douleur et la peur gigotait sur le sol comme un ver coupé. Lorsque l’eau fut suffisamment chaude, il versa son contenu sur la femme, lui aspergeant surtout la tête et la figure. C’est sa sœur qui donnera l’alerte. Elle avait appelé MBaydi pour lui dire qu’Aïssata devait subir une opération. Ce à quoi, il aurait répondu : « elle ne mérite que la mort « . Après son forfait, MBaydi avait fuit.
La famille épouvantée par l’horreur porta plainte au commissariat d’El Mina 2. Le quartier était épouvanté. Les femmes du voisinage ont pleuré en voyant Aïssata transportée dans une civière improvisée. Tout le monde était écœuré, dégouté, par tant de cruauté.
Les limiers d’El Mina 2 étaient sur place, accompagnés par leur commissaire, Lehou. M Baydi s’était volatilisé, fermant son téléphone portable. Les photos d’Aïssata furent présentées au Procureur de la République qui en eut un haut le cœur. Aïssata avait le visage complètement défiguré et ses membres n’étaient que des pantins. Et la facture de l’hôpital salé. Il lui a fallu des plaques commandées auprès de la seule clinique de la place qui en possède. Leur prix, 140.000 UM l’unité, soit 280.000 UM pour les deux plaques achetées.
S’y ajoutent, 120.000 UM de frais d’opération, ce qui faisait la rondelette somme de 400.000 UM que la famille d’Aïssata était obligée de débloquer pour sauver leur fille. Me Bezeid qui avait pris le dossier en main pour le compte de la partie civile considère que le cas d’espèce est une tentative de meurtre.
Pour lui, MBadyi devra payer le prix fort pour sa forfaiture. Dix jours maintenant qu’il se cache. Les limiers de la P.J d’El Mina 2, malgré leurs battues, ne sont pas encore parvenus à le dénicher. D’aucuns parlent de sa probable fuite au Sénégal. Les deux familles, celle d’Aïssate et celle de MBaydi en étaient presque arrivées aux rixes. (Affaire à suivre).
Non à l’instrumentalisation, par Ould Abdel Aziz, de « l’Affaire Biram »
Le vendredi 28 avril 2012, le président de l’Initiative pour la Résurrection du mouvement Abolitionniste en Mauritanie (IRA-Mauritanie), Monsieur Biram Dah Abeid, assistait à un autodafé d’ouvrages de référence du rite malikite, rite suivi par un très grand nombre de Musulmans dans le monde et par la quasi-totalité des Mauritaniens. Le contenu de ces ouvrages est accusé par IRA de participer de la perpétuation et de la légalisation de pratiques esclavagistes.
Dans une interview accordée à un site d’information en ligne quelques heures avant son arrestation, Biram Dah Abeid affirme avoir retiré des ouvrages en question tous les feuillets comportant des versets du Saint Coran ou des hadiths du Prophète (PSL). Il réaffirme aussi, dans la même interview, son profond attachement à ces deux sources principales de la législation musulmane.
Malgré ces précautions oratoires et factuelles prises par Biram Dah Abeid et en dépit des excuses et regrets présentés par IRA-Mauritanie aux Mauritaniens, l’autodafé a profondément heurté la sensibilité de nos concitoyens.
De façon curieusement concomitante à l’incinération des ouvrages, le régime d’Ould Abdel Aziz déclenchait une campagne sans précédent basée sur la surexploitation outrancière du sentiment d’offense que ressentent les Mauritaniens. La télévision publique, les radios et les sites électroniques en service commandés de l’Etat sont lâchés pour présenter Ould Abdel Aziz comme étant le défenseur de la sainte religion et le gardien autoproclamé du rite malikite.
On encadre et suscite les manifestations de colères reçues deux fois en deux jours par Ould Abdel Aziz jusque dans les jardins du Palais Présidentiel alors que dans les mêmes jardins un sit-in des diplômés chômeurs avait été sauvagement réprimé il y a quelques semaines. Consigne a été donnée à l’ensemble des Uléma et Imams pour demander l’application la plus rigoureuse de la Chariaa à l’encontre Biram Dah Abeid et ses amis.
L’ensemble du Corps Diplomatique accrédité au pays est convoqué, continent par continent, pour être tenu au courant des détails de « l’Affaire ». Un Conseil des Ministres est dédié à la « sauvegarde des valeurs nationales ; et aux châtiments à faire subir à ceux qui les malmènent ». En plus de Biram, les militants et sympathisants de l’IRA sont pourchassés et mis derrière les barreaux (10 à ce jour). Après une première présentation devant le Procureur, les détenus sont remis entre les mains de la Direction de la Sûreté du Territoire (DST) pour, dira-t-on, « complément d’enquête ».
Parallèlement à cela, le Parti au pouvoir mobilise les Ministres de la République et les hauts fonctionnaires de l’Etat (dont le Président de la Haute Cour de Justice et l’Inspecteur Général de l’Etat) pour mener sa « campagne de sensibilisation» autour des réalisations d’Ould Abdel Aziz, intitulée « Tous Aziz ».
Nous, signataire de cette déclaration, affirmons que :
1-Nous partageons l’indignation des Mauritaniens devant l’autodafé des ouvrages de jurisprudence musulmane;
2-Nous demandons l’ouverture d’un débat sérieux et dépassionné sur le contenu des ouvrages aux programmes dans nos établissements d’enseignement général et originel et, à la suite de ce débat, le retrait de tout manuel de jurisprudence qui ferait l’apologie ou inciterait à la perpétuation des pratiques esclavagistes ou discriminatoires;
0;3- Nous demandons à nos vénérables Uléma de prendre le devant dans la lutte contre l’esclavage en rétablissant, avec l’autorité qui est la leur, la vision libératrice de l’Islam ;
4-Nous dénonçons l’exploitation outrancière de cette affaire par le régime de Ould Abdel Aziz, lui qui tournait en dérision, il y a quelque temps à Nouadhibou, le « port de la barbe », en déclarant que ceux qui la portaient étaient des menteurs ; Demandons la libération des militants de l’IRA-Mauritanie y compris son président Biram Dah Abeid et tenons Ould Abdel Azizpour responsable de tout ce qui pourrait leur arriver.Le 04-05-2012
Pour signer ou faire signer cette pétition, suivez Ce Lien.
(http://www.petitionduweb.com/Petition_non_a_linstrumentalisation_par_ould_abdel_aziz-11606.html)
Les premiers signataires
NOM | Prénom | Fonction | Pays de résidence |
Bâ | Ibrahima | ingénieur | USA |
Baba | Mohamed | Professeur | France |
Diagana | Toka | Professeur | USA |
Koita | Kaourou | Humanitaire | Humanitaire |
Marega | Baba Assa | Professeur | France |
Mbow | Abdoul | homecare provider | USA |
Merzoug | Abidine | Ingénieur | Allemegne |
Ely | Moustapha | professeur | Tunisie |
Ngaidé | Abderrahmane | professeur | Sénégal |
Ould Ahmed Taleb | Sidi Mohamed | ingénieur | Espagne |
Ould Dellahi | Isselmou | ingénieur | USA |
Ould Lebatt | Hacen | ingénieur | France |
Ould Moustapha | Ahmed Amou | médecin | France |
Ould Othman Sid’Ahmed Yessa | Abdel Nasser | juriste | France |
Wagué | Hamadi Gatta | Professeur | France |
Ould Abdel Aziz fait admettre son fils au Lycée Militaire d’Excellence sans passer par le Concours
Le Chef de l’Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz, a imposé l’admission directe de son fils cadet au Lycée Militaire d’Excellence dont l’accès se fait normalement par un concours très sélectif. Le site d’information, Esrar RIM, qui rapporte l’affaire, précise que l’administration du les autres pensionnaires du Lycée n’ont pas manqué de relever.
Le Lycée Militaire d’Excellence est l’un des trois lycées de ce type (en plus de celui d’Arafat et celui du Lycée National) en fonctionnement à Nouakchott. Il accueille les bons élèves issus du collège qu’il sélectionne par concours sur tout le territoire national.
La fille du chef de l’Etat, ….., suit sa scolarité au Lycée français Théodore Monod. On remarque le soin que met le Chef de l’Etat à faire bénéficier ses propres enfants des meilleurs établissements de Nouakchott au moment où le système de l’école publique mauritanienne est laissé à l’abandon.
On note, en fin, que le fils aîné d’Ould Abdel Aziz, Badr, n’a pu bénéficier de l’éducation dans ces prestigieux établissement qui lui aurait appris de ne pas tirer à balles réelle sur les jeune filles sans défense. Badr avait grièvement blessé la jeune Najat en lui tirant dessus à bout portant il y a de cela quelques mois. La jeune fille doit rentrer ces jours-ci à Nouakchott et serait paralysée à vie. L’affaire a été classée sans suite et Badr court toujours.
Avec tout cela, Ould Abdel Aziz ne manque d’occasion de rappeler qu’il était le champion toutes catégories de la rectitude et de l’intégrité.
Source: Essrar RIM+ For-Mauritania
( N.D.L.R : For mauritania oublie l’essentiel étant que pendant qu’il envoie ses enfants au lycée français, Aziz se fait le chantre de la langue arabe dont il ne parle pas correctement un traître mot en jetant en pâture les francisants à la population lobotomisée par ses organes de propagande qui attisent finement la haine de l’occident et le culte du nationalisme arabe errant et déraciné…
Aziz prend les mauritaniens pour des imbéciles et des impuissants parce que le pouvoir chez nous se résume à gagner au loto en milliards par un braquage armé permanent avec une prise d’otages de la population domestiquée par 34 ans d’esclavage, le tout en toute impunité car en face c’est la peur qui paralyse ; de là qu’Aziz a pu braquer toute la mauritanie sans un coup de feu ! Lui-même n’en revient pas de tant de facilité ! Qu’a-t-il fait pour mériter tant de biens ? Il a eu en face les impuissants qu’il faut…
Aujourd’hui, ses sbires disent qu’il ne peut être chassé car il a été élu ! Eh bien, ceux qui viendront après lui, en l’ayant chassé comme il a chassé ceux qui ont été élus avant lui, auront la même légitimité démocratique et constitutionnelle !
Quant à la photo, nous la prenons de for-mauritania mais nous avons rendu invisible le visage du fils qui n’a rien à voir avec la politique, de même nous avons retiré le prénom de la fille au lycée français car cela n’apporte rien au sujet. Quant au reste, Badr ne court pas, un arrangement aurait été trouvé avec la famille même si cela semble avoir été fait pendant que la victime était dans le coma or n’est-ce pas à elle de décider ?
Ne trouvez-vous pas incroyable qu’à ce jour, pas une photo du noceur Badr n’est sortie nulle part sur le net alors que la photo de la victime a été placardée partout !
Tout est dit ! )
La Coordination de l’Opposition Démocratique en Mauritanie (COD) a émis le vœu que le président français sortant Nicolas Sarkozy soit battu au second tour de l’élection, prévu dimanche.
Nous souhaitons que « le scrutin du 6 Mai 2012 portera au pouvoir en France des autorités plus proches de leurs partenaires africains et plus enclines à respecter leur souveraineté et leurs choix », a indiqué laCOD dans un communiqué parvenue à APAvendredi à Nouakchott.
Les opposants mauritaniens reprochent à M. Sarkozy d’avoir affirmé, dans son débat télévisé mercredi avec son challenger François Hollande, que « le scrutin présidentiel du 18 Juillet 2009 en Mauritanie (…) s’est déroulé, tout comme le dernier scrutin au Niger, « de façon parfaitement transparente ». Ce scrutin avait porté au pouvoir l’actuel président Mohamed Ould Abdel Aziz, dont la COD réclame à présent le départ du pouvoir.
Dans son communiqué, la Coordination a dénoncé, dans le même cadre, des propos prêtés, la semaine dernière, au porte-parole du Ministère français des Affaires Etrangères, selon lesquels l’opposition mauritanienne doit « se plier aux desiderata » du président Aziz.
Le responsable français avait appelé l’opposition en Mauritanie à placer son action politique dans un cadre légal, une façon pour lui de désapprouver les rassemblements non autorisés pouvant conduire à l’anarchie et au chaos.
La COD a également considéré que le putsch d’août 2008, conduit par M. Aziz, avait « été préparé de longue main (…) en connivence avec les représentants des services spéciaux français et les activistes français et franco-libanais de la nébuleuse Françafrique ».
Viol suivi de meurtre: Un saisonnier viole la fille, l’exécute et lui crève les yeux
C’est la consternation à Ndioum, dans la Région de Saint-Louis. Une jeune fille, en classe de terminale, Aissata Ousmane Dem a été violée puis tuée par un saisonnier qui s’est, après son forfait, refugié en Mauritanie. La Raddho, par la voix de son coordonateur à Saint-Louis,Mouhamadou Seck, réclame la lumière.
Cette information reçue de la Rencontre Africaine des Droits de l’homme, est sur toutes les lèvres dans le village deNdioum où la violence des faits a jeté la psychose sur tous les habitants. La victime, en classe de Terminale, dans le Lycée du même nom de la localité, se rendait à Halwar, mercredi dernier, pour rendre visite à sa maman qui porte le deuil, depuis plus de 2 semaines, suite au décès du père de la victime.
D’habitude, la jeune Aissata Dem, selon le coordonateur de la Raddho, faisait le trajetN’dioum/ Halwar en compagnie de ses camarades ressortissants du même village. Mais, ce 2 Mai 2012, elle décida curieusement de partir seule pour consoler sa maman éprouvée par le veuvage.
Mais, après la traversée du bac, Aissata devint la proie d’un saisonnier sérère communément appelé «sourga » qui, pour satisfaire sa libido, la ligota à l’aide d’un turban, la viola et après avoir assouvi sa sale besogne, la tua, lui creva les yeux, avant de la jeter dans un bosquet. N’eut-été la découverte macabre par des paysans, l’alerte allait tarder.
Son bourreau, après son acte ignoble, traversa le fleuve pour trouver refuge dans l’Etat voisin de la Mauritanie. La promptitude et la coopération des forces de sécurités Sénégalaises et Mauritaniennes ont permis son arrestation et son transfèrement à la brigade de gendarmerie deNdioum où il est gardé à vue.
Toute la journée du jeudi 3 Mai, la gendarmerie de Ndioum, bien que renforcée par les éléments de la brigade de Podor, a eu du mal à contenir la foule surexcitée qui tenait à opposer la vindicte populaire à la procédure judiciaire en cours.
Mamadou Diouf
L’Editorial d’Ahmed Ould Cheikh : ‘ Non, Biram ! ‘
Incompréhensible ! Effarant ! Inimaginable ! Les qualificatifs n’ont pas manqué pour qualifier le geste de Biram Ould Abeid. Le président de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) a procédé, vendredi dernier, à l’incinération de plusieurs livres d’érudits musulmans, exégètes du rite malékite, au motif qu’ils consacrent la pratique de l’esclavage.
L’autodafé, auquel ont assisté des militants d’IRA survoltés et des sympathisants du mouvement, a suscité une vive émotion dans le pays où tout ce qui touche la religion est entouré d’une certaine sacralité. Pris de court, le pouvoir n’a pas réagi immédiatement.
Il a fallu que des milliers de manifestants s’ébranlent, en direction de la Présidence, pour qu’Ould Abdel Aziz prenne la mesure du geste. Et envoie ses brigades de police interpeller le néo-leader haratine, ainsi que trois de ses amis. Mais pourquoi la justice n’est-elle pas intervenue dès les premiers instants ? Attendait-elle le feu vert de l’exécutif ?
Son indépendance ne serait-elle qu’un vain mot ? Pourquoi Biram a-t-il choisi ce moment précis, pour commettre son forfait ? Ne savait-il pas que le régime éprouvait les plus grandes difficultés à contenir l’opposition qui commençait, par sa mobilisation, à devenir véritablement inquiétante ?
Et que ce geste, détournant l’attention, donnerait, immanquablement, de l’air au pouvoir ? N’a-t-il pas envisagé, notre Zorro des droits humains, que ce geste puisse nuire, gravement, à sa cause et que des hommes politiques, des intellectuels, des jeunes de toutes les communautés, qui partageaient ses valeurs et ses idéaux d’égalité et de justice, allaient, inéluctablement, se démarquer de lui ou, pire, de son combat ?
Faire un pied-de-nez à la société, en brûlant des livres toujours respectés, à défaut d’être toujours suivis, se révèle, de fait, totalement irresponsable. Rien qu’à voir l’unanimité des condamnations, on se rend compte que le président d’IRA a commis, là, une fatale erreur. On ne touche pas impunèment à la religion, dans un pays islamique. Par le passé, Biram avait, à plusieurs reprises, déversé sa bile sur les oulémas, coupables, à ses yeux, de cautionner l’esclavage.
C’était de l’ordre du débat et admissible, dans les limites du genre. Mais s’en prendre, par le feu, à des livres considérés comme des références du malékisme, c’est franchir un pas inacceptable, ouvrir la boîte de Pandore sur les fondements, non pas de l’esclavage – le problème est dans la tête pas dans les textes – mais de notre société commune. Aujourd’hui, Biram, au nom des droits de l’Homme ; demain, tel halluciné salafiste, au nom de la pureté originelle de l’Islam ? Allons les amis ! L’inquisition, les Savonarole et autre Terry Jones, c’est pas notre culture !
Ahmed Ould Cheikh
source cridem