Rosso : Pour qui sonne le glas
Pour beaucoup de citoyens cette campagne revêt une caractéristique particulière sur plusieurs domaines. D’abord elle n’englobe pas tous les acteurs politiques, du fait du boycott de la COD, votant plus pour la personne que le programme certains se sont retrouvés orphelins car « leur leader » n’est pas candidat ou a été purement évincé.
Et c’est là ou l’UPR a péché, le choix des candidats a été fortement décrié un peu partout car ne provenant pas de la base. Aziz a voulu une rupture mais sans préparation préalable du terrain.
Fondu dans le moule de la tribu et de l’ethnie le mauritanien n’a la perception de l’état que sous le prisme des prébendes de la tribu ou de l’ethnie. On ne change pas une mentalité en un coup de baguette magique. Mais le président a fait fi de ses considérations et comme à son habitude se tient raide comme un i dans sa décision. Mais il a payé cher cette démarche novatrice.
Les résultats à Rosso sont significatifs dans ce sens.
El Wiam a remporté les deux sièges de la moughataa et a gagné la commune face à l’UPR. Il faut cependant faire une lecture juste de ce qui apparait comme un vote sanction.
De l’avis général, Bamba Ould Dramane, tête de liste UPR aux communales de Rosso est un homme intègre, courtois et compétent mais son talon d’Achille n’est autre que son mentor dont l’image à Rosso est ce qu’elle est. Bamba Ould Dramane était donc comme entravé par son mentor. De sorte que la défaite de l’UPR est moins celle du parti en tant que tel ou de Bamba Ould Dramane que celle du sénateur.
On se rappelle que le maire sortant, le Professeur Fassa Yerim avait été élu sous les couleurs du RFD. A l’époque le sénateur faisait partie d’une liste indépendante qui a rejoint l’UPR. Le Pr Fassa pour se mettre à l’abri de celui qui apparaissait comme son pire ennemi politique n’a pas hésité (tout comme le député Ould Moutaly) à renier son parti et à intégrer celui de son ‘frère d’armes’ qu’il a comparé dans un de ses discours à Eisenhower et à De Gaulle. Malheureusement l’UPR s’est divisée en deux tendances : celle de Mohcen, Bamba et Ba Madine (majoritaire) et celle du député Moutaly, du maire Fassa.
Au moment de l’investiture du candidat UPR, sous la pression du sénateur, le Pr Fassa, malgré un bilan plus que satisfaisant a été écarté. Pourtant son expérience et son carnet d’adresse faisait de lui le meilleur candidat pour la commune.
Avec la mise à l’écart du maire sortant, le sénateur a réussi un grand coup mais comme il n’a pas été investi lui-même comme candidat à la mairie ; il lui restait un deuxième coup à réussir pour apparaitre comme le seul recours à Rosso : à défaut de faire échouer le candidat UPR, faire en sorte qu’il passe difficilement. Ou du moins c’est que certains observateurs dont des militants UPR pensent. En effet la liste UPR à la commune a surpris plus d’un. Des conseillers municipaux et militants de première heure ont été écartés et remplacés par des personnes peu connues ou peu appréciées du public. Comme si on voulait faire couler le ministre.
On se rappelle que sous les menaces de ses ‘amis’ politiques, le maire sortant a convoqué plusieurs réunions pour demander à ses hommes de voter UPR. Il a même fait une déclaration à la radio dans ce sens mais ses consignes n’ont pas été respectées par tous et le résultat du 1 er tour n’a pas été très favorable à son parti.
Par la suite sénateur a rencontré le maire sortant et a même réglé le contentieux entre ce dernier et le DG de la SBM, ce qui a permis de débloquer les arriérés dus à la commune pour payer le personnel. On a vu les affiches malheureuses de l’entre deux tours ‘voter UPR pour sauver la commune et le département de Rosso’. Les mauvaises langues disent qu’il fallait écrire plutôt ‘pour sauver le sénateur’ car c’est de sa survie politique qu’il s’agit. Toutes les méthodes auraient été employées : achat de conscience, intimidation, menaces, recrutement de contractuels, annulation de contrats etc., mais les rossossois tenaient à en finir avec le tout puissant sénateur.
Entre les deux tours on a fait appel à toute l’armada : six ministres et un général sont venus renforcer les équipes de campagne mais rien n’y fit, les carottes étaient cuites.
A Rosso, l’UPR n’a pas digéré la débâcle du premier tour car elle s’y attendait le moins du monde, vu les moyens humains et financiers mobilisés. Et c’est cet excès de confiance qui les a eus et surtout les dirigeants locaux de l’UPR ont cru que l’affaire était en poche et se sont contentés des discours lénifiants qui prétendaient que Rosso était dans la « poche ».
Un autre facteur a aussi joué contre les candidats de l’UPR celui de la jeunesse. Bon nombre des votants en sont à leur premier vote c’est la nouvelle génération qui veut se faire entendre et surtout faire comprendre aux dirigeants politiques qu’il faut compter avec elle.
Les partis politiques écartés du deuxième tour ont rejoint El Wiam : Tewassoul, APP, A.J.D., A.DE.MA., Ravah et même SURSAUT. Tous ont fait campagne pour Sidi Diarra. Les ‘libyens’ appelés à la rescousse n’on pas servi à grand-chose. Sur les 45 bureaux de la commune, l’UPR a remporté 16 dont 1 avec une différence d’une seule voix. Il est vrai qu’à Garack l’écart était de 240 voix. Dans deux petits bureaux les deux partis étaient à égalité ; partout ailleurs (27 bureaux) El Wiam s’est imposé.
Après la proclamation des résultats, Sidi Diarra et ses amis ont remercié l’ensemble de leurs électeurs et rappelé qu’ils étaient élus pour toute la commune et toute la moughata mais que la victoire ne sera complète que El Wiam fera passer son candidat aux sénatoriales pour succéder à Mohcen. Ce qui fait dire aux observateurs qu’El Wiam a gagné face à …… Mohcen.
ROSSO LA CITADELLE ASSIEGEE
le second tour à Rosso a vu une mobilisation sans précédent de l’UPR, ainsi tous les gros calibres de la région sont descendus sur le terrain. la consigne: Tout faire pour éviter que Rosso bascule dans le giron de l’opposition et pour ce faire la fin justifie les moyens. Aucune manœuvre n’est a exclure.
Pour ce second tour Rosso est devenu le Waterloo de ces élections. Moyens financiers sans précédent et moyens humains et pour montrer la cocassité de la situation on a fait appel a Ould Ahmed Douwaa, ce dinosaure de la politique a plus d’un tour dans son sac pour renverser la situation.
mais ce qui est révoltant ce que le combat n’est pas a armes égales; les moyens de l’état contre un individu Sidi Mohamed Diarra richissime homme d’affaires et candidat du parti El Wiam .
l’enjeu est de taille, car après le score peu reluisant du premier tour, Aziz ne laissera pas Rosso basculer dans l’opposition c’est pourquoi une véritable armada de guerre est mise en place 6 ministres et un général.
Mais fort de son résultat au premier tour et d’une popularité de plus en plus grande, Sidi Diarra se dit serein et le président du Parti a fait le déplacement a Rosso
Rosso : El Wiam confirme sa suprématie
Lors de son dernier meeting tenu au stade Ramdane de Rosso Sidi Mohamed Diarra, candidat du parti El Wiam au municipales et au législative a Rosso a prouvé à ses adversaires s’il en était besoin qu’il était un challenger sérieux.
Dans la mémoire e Rossossois aucun évènement n a mobilisé autant de monde c’est ce qui fait dire aux pronostiqueurs maison que le compte est bon ; mais en politique rien n’est acquis d’avance et surtout si on a en face le parti au pouvoir qui ne ménagera aucun effort car l’enjeu est de taille.
Perdre la mairie de Rosso veut dire la perte du siège de sénateur , or toute cette mise en scène depuis la confection des listes a pour objectif que de mettre en place une équipe docile et corvéable à volonté. Or jusque-là l’UPR n’a tenu qu’un seul meeting qu’ils ont appelé le meeting du défi. Un défi apparemment que leur adversaire ont relevé avec force. Le rapport de force à quelques quarante heures du scrutin est nettement en faveur d’El Wiam
Les leçons de la campagne
Pour beaucoup de citoyens cette campagne revêt une caractéristique particulière sur plusieurs domaines. D’abord elle n’englobe pas tous les acteurs politiques, du fait du boycott de la COD, votant plus pour la personne que le programme certains se sont retrouvés orphelins car « leur leader » n’est pas candidat ou a été purement évincé.
Et c’est là ou l’UPR a péché, le choix des candidats a été fortement décrié un peu partout car ne provenant pas de la base. Aziz a voulu une rupture mais sans préparation préalable du terrain.
Fondu dans le moule de la tribu et de l’ethnie le mauritanien n’a la perception de l’état que sous le prisme des prébendes de la tribu ou de l’ethnie. On ne change pas une mentalité en un coup de baguette magique. Mais le président a fait fi de ses considérations et comme à son habitude se tient raide comme un i dans sa décision. Mais il risque de payer cher cette démarche novatrice.
Les resultats du premier tour sont significatifs dans ce sens.
A Rosso,l’UPR n a pas digeré la debacle du premier tour car elle s y attendait le moins du monde,vu les moyens humains et financiers mobilisés . et c’est cet excès de confiance qui les a eu et surtout les dirigeants locaux de l’UPR ont cru que l’affaire était en poche et se sont contentés des discours lenifiants des presidents d’unités de base qui prétendaient que Rosso était dans leur « poche ».
Un autre facteur a aussi joué contre les candidats de l’UPR celui de la jeunesse. Bon nombre des votants en sont à leur premier vote c’est la nouvelle génération qui veut se faire entendre et surtout faire comprendre aux dirigeants politiques qu’il faut compter avec elle.
Enfin le dernier élément de cette triologie est le tout puissant senateur de Rosso Mohcen, dont la popularité est en chute libre chez les jeunes qui se sentent meprisés par le parachutage de ces candidats qui n’ont aucune base populaire/
El Wiam renforce sa position
El Wiam vient de renforcer sa position de favori pour le second tour à Rosso. Ce vendredi 13 décembre 2013, les habitants de Teneweyrate (23km de Rosso) ont rallié El Wiam sur l’initiative de Hayye Ould Maouiya, membre du bureau politique du RFD et acteur politique local.
La cérémonie s’est déroulée en présence du président Boydiel Ould Houmeid accompagné d’une importante délégation dont le secrétaire général du parti, Idoumou Ould Cheikh, de Sidi Mohamed Diarra challenger du deuxième tour aux municipale et au législatives, du député sortant Mohamed Vall Ould El Alem dit Ould Moutaly, et d’autres personnalités du parti.
Dans une allocution prononcée au nom de la communauté, Ould Maouiya a dit que sa démission du RFD résulte d’une réflexion murie car en boycottant les élections ce parti s’est privé de tout cadre d’expression légale (Assemblée ou Senat) et ainsi sera absent de tous les débats qui engagent les intérêts du pays. Donc après analyse mon choix s’est porté sur le parti El Wiam et ce ralliement conclura t il aura son impact sur le second tour du 21 décembre »
Le secrétaire général du pari, Idoumou Ould Cheikh dira que ce ralliement est une preuve supplémentaire du besoin de changement auquel aspire la population et qui s’est manifesté dans les résultats du premier. Il a invité les militants à la vigilance et surtout à une mobilisation sans faille pour ne pas se laisser rouler par les adversaires.