Plaidoyer pour un corps enseignant mieux valorisé, respecté et au centre du système éducatif en Mauritanie
En Mauritanie, comme dans de nombreux autres pays, le système éducatif repose sur les épaules du corps enseignant. Cependant, le manque de reconnaissance et les défis multiples auxquels les enseignants sont confrontés compromettent la qualité de l’éducation. Il est donc urgent de réévaluer leur place et de les remettre au centre du dispositif éducatif.
En Mauritanie, les enseignants jouent un rôle essentiel dans la formation des générations futures, façonnant non seulement les compétences académiques des élèves, mais aussi leur capacité à s’intégrer dans la société. Dans un pays en pleine mutation, où les défis économiques, sociaux et politiques sont nombreux, l’éducation apparaît comme un levier de transformation. Les enseignants sont alors les premiers acteurs de ce changement, œuvrant chaque jour pour offrir à leurs élèves des perspectives d’avenir meilleures.
Leur mission dépasse largement la simple transmission de connaissances. Ils inculquent des valeurs essentielles telles que le respect, la tolérance, et l’esprit critique, tout en luttant contre l’analphabétisme et en promouvant l’égalité des chances. Cela est particulièrement vrai dans un pays où les disparités géographiques, économiques et de genre marquent profondément l’accès à l’éducation.
Cependant, ces acteurs clés de l’éducation doivent faire face à des défis de taille. Parmi eux, on peut citer :
Des conditions de travail difficiles : Dans certaines régions rurales de Mauritanie, les infrastructures scolaires sont limitées, les classes surchargées, et les moyens pédagogiques insuffisants. Ces conditions rendent le travail des enseignants beaucoup plus ardu et affectent directement la qualité de l’enseignement.
La faiblesse des rémunérations : Les enseignants en Mauritanie sont souvent sous-payés par rapport à l’importance de leur rôle. Cette précarité financière mine leur motivation et, dans certains cas, les pousse à chercher des revenus complémentaires, au détriment de leur engagement pédagogique.
Le manque de formation continue : La formation initiale des enseignants, bien que cruciale, ne suffit pas face aux évolutions rapides des méthodes pédagogiques et aux exigences croissantes du monde moderne. En Mauritanie, la formation continue est souvent négligée, ce qui limite l’adaptation des enseignants aux nouveaux enjeux de l’éducation.
Le manque de reconnaissance sociale : Au-delà des aspects matériels, les enseignants souffrent également d’un manque de reconnaissance sociale. Leur rôle est souvent sous-estimé dans la société, ce qui affecte leur moral et leur dévouement.
Pour remettre les enseignants au centre du système éducatif et améliorer la qualité de l’enseignement en Mauritanie, plusieurs mesures doivent être envisagées :
Revaloriser les salaires : Un meilleur salaire permettrait non seulement de reconnaître la valeur du travail des enseignants, mais aussi de les motiver à s’investir pleinement dans leur mission. Cela réduirait également le recours à des activités parallèles pour subvenir à leurs besoins.
Améliorer les conditions de travail : Il est indispensable d’investir dans les infrastructures scolaires, en particulier dans les zones rurales, afin de fournir aux enseignants et aux élèves un environnement propice à l’apprentissage.
Renforcer la formation continue : Offrir aux enseignants des opportunités régulières de se former aux nouvelles pédagogies, aux outils numériques, et aux enjeux actuels de l’éducation renforcerait leurs compétences et leur permettrait d’offrir un enseignement plus adapté et plus efficace.
Renouer le lien entre la société et les enseignants : La reconnaissance sociale passe par des campagnes de sensibilisation sur l’importance du rôle des enseignants. Les médias, les institutions publiques et la société civile doivent contribuer à réhabiliter l’image de l’enseignant comme un pilier essentiel du développement du pays.
Le développement de la Mauritanie passe inévitablement par un système éducatif performant et équitable, dont les enseignants sont la clé. Il est donc essentiel de les valoriser, tant sur le plan matériel que moral, et de leur offrir les conditions de travail adéquates. Ce n’est qu’en replaçant le corps enseignant au centre du système éducatif que la Mauritanie pourra relever les défis de l’éducation et construire un avenir meilleur pour ses jeunes générations.
Bonne fin de week-end, demain est un autre jour inchaa Allah!
Baba WONE, Toulouse le 22 septembre 2024.