Bilan: 50 ans de marginalisation et d’exclusion systématiques des Haratines
I- Aperçu historique
1- Les Haratines ou les autochtones à travers les âges:
Ce territoire a toujours été peuplé depuis la nuit des temps. Certes, plusieurs populations s’y sont succédées. Mais on retiendra qu’au delà des multiples relectures contemporaines de l’histoire tenant à la diversion, à la manipulation et la falsification du passé et ses nombreuses péripéties, au delà des nombreuses vérités inhumées de gré, l’archéologie et les anciens objets ramassés sont en train d’exhumer du fin fond des entrailles millénaires du désert des pages entières, naguère tues, lesquelles pages sont des preuves incontestables que les premiers occupants de cette terre furent bien les noirs et que l’arrivée des blancs (beïdanes) est très récente.
D’ailleurs, tel est l’avis de tous les historiographes arabes qui se sont rendus en Mauritanie et dont les plus célèbres restent, évidemment, El Messaoudi et El Bekri. Ces derniers affirment qu’à leurs passages respectifs les habitants de cette contrée étaient des noirs. Ainsi la dénommèrent-ils Bled es soudan (pays des Noirs). C’est un terme qui va même intégrer la langue française pour y désigner aujourd’hui tout type de climat identique à celui qui régnait dans cette partie du monde.
Or, ces témoignages de taille qui ne font l’ombre d’aucun doute sont sciemment occultés par les intellectuels organiques du système Beïdane qui leur préfèrent des récits oraux fruits de l’imagination. Le plus ancien peuple et le plus illustre fut celui des baffours décrits comme étant une population de forte corpulence et de traits négroïdes. Chasseurs, éleveurs et cultivateurs leurs dessins rupestres, encore, gravés sur les parois des montagnes escarpées de Tayarett, dans la région d’Adrar, demeureront d’éternels témoins vivants d’une ère et d’un peuple à jamais présent dans l’imaginaire de l’altérité.
Mais, au fil des temps, les baffours allaient se sédentariser. Ils se reconvertirent en agriculteurs donnant ainsi naissance à une population baptisée Haratines étymologiquement Harathines, c’est-à-dire, cultivateurs selon les termes du marocain Allal El Fassi dans, son livre, « Menhej El Istiqlaliya » traduit par « Méthode de l’Indépendance ». Il rappelle, par ailleurs, que le « t »de Haratines et le « th »de Harathines sont, des variantes de même phonème, comme c’est la tradition de l’arabe dialectal au Maghreb. Les Haratines sont donc un peuplement noir descendant des aborigènes, autrement dit, la première population de la sous région et que trouvèrent sur place respectivement les berbères et les arabes. Ils se définissent comme une communauté nègre d’origine et arabo- berbère de langue (Hassa nia), mais qui n’est, par-dessus tout ni nègre ni Beïdane; car ils ont leur spécificité socioculturelle propre et partant une identité qui a su résister à toutes les adversités sociales et temporelles: les tentatives de phagocytose, de dissolution et d’aliénation.
Il y a lieu de citer parmi les particularités Haratines:
- Le maintien des noms Haratines au coté des noms de familles négro-africaines et arabo- berbères;
- particularité culturelle des instruments et musique Haratines: guembra (mouz gheyga), r’bab, zega’ari (boubou), chenna, t’bel, baïlel, Neyfara, Zewzaya, abalangue etc.
- Les danses et les jeux: er retha, bondia, t’bal lekbir, tegra, knou, laab debbous, Heïba, (Hemba), Chaate, etc.
- Les chants: El medh (Gosels Haratine), ej jar, keynouni matt, Danse des cultivateurs, zakh (chant de virilité), etc.
- La littérature orale: légendes, contes, devinettes, charades, les proverbes, etc.
- Le pouvoir occulte: litanies, sorcellerie, secrets de l’eau, soins incantatoires, etc.
- La médecine traditionnelle: la pharmacopée (soins grâce aux plantes).
- L’apport au dialecte Hassania de plusieurs lexèmes incontestables, substrat linguistiques des langues locales.
- Les us et coutumes: rites de circoncision, Dermise (c’est lors que la personne atteint la maturité; cela se célèbre par une cérémonie au cours de la quelle le concerné est rasé), l’importance des classes d’âge dans l’éducation (Laassar), le rôle de la sagesse et l’oralité dans cette communauté sempiternellement analphabète.
- Les localités Haratines sont appelées Debay qui vient des langues mandingues. Et cela confirme que les Haratines sont sédentaires contrairement aux Beïdanes, nomades.
2- La Mauritanie à l’arrivée des arabes:
Chassés de l’Arabie parce qu’ils se livraient au pillage, les arabes ne changèrent pas de comportement, à leur arrivée, vers 1400, en Afrique. Ce sont d’abord les berbères et plus précisément les Zanagas, très présents au nord, qui vont en subir les pratiques de brigands et l’hégémonie. Conquis et soumis, ils seront transformés en éleveurs. Ceci donna lieu à la genèse d’une nouvelle société hybride au XVII siècle, selon le professeur Seydou Kane: » la communauté maure beïdanes (blanche) est née de la rencontre des Berbères d’Afrique du Nord et des Arabes Beni Hassan en mal de territoire et à la recherche d’un pays d’accueil. Après que leurs ancêtres Beni Hilal furent chassés d’Arabie par les khalifes abbassides au XIe siècle, et après une longue odyssée au Maghreb, les Beni Hassan sont eux-mêmes chassés du Maroc au XIVe siècle. Berbères et Arabes fusionnent à l’issue de longs conflits et d’alliances qui tournèrent en faveur des seconds dans le contrôle de la société maure. »
La plupart des berbères vont s’investir dans la théologie et s’adjuger le pouvoir moral et spirituel. Ils changèrent de statut et de nom pour prendre celui des Zouayas, d’où l’occupation de la deuxième place dans la hiérarchie sociale d’une société qui, en ce temps-là était en reconstruction sur le modèle négro-africain, à l’image du reste des populations de l’Afrique de l’ouest. L’autre partie restante des berbères ne connaîtra pas, quant à elle, l’émancipation. Elle vit, toujours les stigmates du passé et parle, en cachette, dans quelques zones se situant sur tout le long du fleuve Sénégal. Une autre frange, les Touaregs, quant à eux, parlent toujours le Tamashek au sud-est du pays, sur la frontière malienne.
Ensuite, les arabes vont se lancer dans les razzias contre leurs voisins négro-africains, après avoir établis des relations mitigées avec les Haratines ou « Harathines » qu’ils ont trouvés sur place et qui constituent la majorité de ceux qui, par extension, seront connus sous cette appellation. Mais contrairement à ce que l’on pense, ils n’ont jamais vécu l’esclavage, même si comme tous les tributaires, ils versèrent des dîmes ou des tributs (Leghrama), contre une hypothétique protection par les guerriers. Les preuves concrètes existent en grand nombre. On peut en citer, l’existence aujourd’hui de plusieurs tribus exclusivement Haratines comme Ou lad Begnoug et autres; la présence aussi de très larges composantes nobles et jamais asservies. Selon les régions, celles-ci sont appelées soit EL Khathara soit Nanma.
Tous les villages Peulhs, Soninkés, Ouolofs et Bambaras furent attaqués. Leurs enfants victimes de rapts ont été asservis et vendus qui sur les marchés du Maghreb qui sur les comptoirs Hollandais et Portugais du XV siècle, vérité que mettent en exergue les écrits occidentaux encore présents à l’Université Cheïkh Anta Diop de Dakar. Plusieurs marchés d’esclaves dont le plus célèbre était celui de la ville d’Atar avaient participé à encourager le vol des êtres humains. Les rebelles étaient châtiés à mort, une manière de dissuader tout soulèvement d’asservis. Néanmoins l’histoire retiendra plusieurs révoltes d’esclaves. La plus connue c’est celle de DIABDIOULA qui eut lieu, à la fin du XIX siècle, aux environs d’Aleg où en réaction contre l’oppression, les esclaves exterminèrent leurs maîtres, décimèrent leur bétail et se libérèrent du joug de l’asservissement.
L’intérêt accordé à l’esclavage exercé par les guerriers et justifié par les Zouayas (les législateurs et les théologiens de la féodalité) ne détourna pas les tribus Beïdanes des guerres intestines auxquelles elles avaient pris l’habitude de se livrer. En effet, les batailles se multiplièrent prenant plus d’intensité. Certes des tentatives furent entreprises par beaucoup de notables, des chefs de tribus de surcroît. Mais toutes avaient, au bout du compte, fini par échouer, laissant place à des siècles d’instabilité, d’horreur et de sang, des siècles de banditisme, de rapt et de désordre qui conduiront Cheïkh Mohamed El Mamy à dénommer la partie peuplée par les Beïdanes « Trabe Esseïba »: Terre d’anarchie.
Cependant, très vite, les conflits tribaux prirent une autre forme marquée par une grave opposition entre les guerriers et les marabouts qui entraînent la bataille de trente ans: Charr Boubba (1644 – 1674) dont les impacts politiques et socio-économiques étaient déterminants.
3- La Mauritanie pendant la colonisation:
Avec la poursuite de l’anarchie, installant le chaos, Cheïkh Sidiya El Kabîr décréta une fatwa qui plaide en faveur de l’affiliation à la colonisation laquelle, pense-t-il, pourrait assurer la sécurité et la stabilité. Si cette décision fut bien appréciée dans les milieux maraboutiques qui payèrent de lourds tributs pendant la guerre de Char Bebba, elle fut, en revanche dénoncée par les guerriers lesquels voyaient dans cette décision un alibi visant à renverser les rapports de force entre les pôles Beïdanes.
Certes, les rapports entre les guerriers et les marabouts avaient été relativement pacifiés par l’administration coloniale. Mais les Haratines (libres de naissance, affranchis ou esclaves) étaient victimes de mépris d’une société raciste. Avec la colonisation, ils vont connaître une nouvelle forme d’exploitation. En effet, toutes les corvées leur seront affectées. Et leur labeur ne sera point rétribué. Ainsi construisent-ils à leurs risque et péril des routes entières, cassant et concassant les pierres qu’ils transportèrent à l’instar du sable, de l’eau.
Mauritaniens et colons ont encore en mémoire ces longues routes dites « Menkoussa » et pour lesquelles nuls moyens technologiques ni financiers n’avaient été mobilisés. Les Haratines s’en rappellent toujours, comme ils se rappellent encore de « El Mouzabya » (mise à pied) pour laquelle les révoltés contre l’esclavage avaient été mobilisés par milliers et moururent soit d’inanition et de soif, soit de maladies comme la tuberculose et le paludisme. Cette page, inhumaine et barbare, qui mérite autant d’indignations et d’excuses solennels, ses auteurs lui voulaient l’oubli, ce qui est inadmissible; car les Haratines en réclament le droit de mémoire.
L’autre injustice sociale subie par les Haratines se rapportait aux paiements des impôts (Elbatana) et des taxes (Lighrama) très discriminatoires, du reste. Prévus pour être donnés par tout le monde, ces derniers sont versés seulement par la communauté Haratine et ce au nom de toute la tribu. Ceci n’est pas du tout surprenant lorsqu’on sait que les registres (kennache) et la tâche de recouvrement sont le privilège des chefs traditionnels qui sont soit nouveaux et imposés par l’Administration coloniale, soit anciens mais confirmés. Et ceux-ci n’hésitèrent pas d’abuser de ces atouts pour exercer leur domination et bâillonner les cris de colère et réprimer les révoltes
Il s’en ressort que la période coloniale a contribué à la cristallisation des stigmates de la discrimination vis-à-vis des Haratines, en renforçant leurs souffrances à travers la détérioration de leurs conditions de vie déjà précaires et l’instrumentalisation de leur assujettissement au profit du système Beïdane tribaliste et féodal.
Par ailleurs, même les écoles n’échappèrent pas à la discrimination. En effet, celle qui fut ouverte par la colonisation était aussi exclusive que les écoles coraniques. Evoquant dans son rapport qui porte sur l’enseignement du français en Mauritanie, l’administration coloniale dit dans Archives de la République Islamique de Mauritanie: « l’existence de castes nettement différenciées ne permettent pas d’envisager l’instruction à la fois aux descendants des familles des chefs, guerriers ou religieux, et aux enfants des gents du commun ». Elle ajoute: qu’ »Il suffirait d’admettre à la médersa de Boutilimit un fils de serviteur ou d’artisan pour qu’elle soit immédiatement désertée par les enfants des familles libres qui la fréquentent actuellement. »
Il est donc indéniable que pour plaire à la féodalité déterminée à s’approprier le pouvoir, la colonisation avait décidé de créer l’Ecole des fils des chefs et d’en exclure les Haratines. Voilà qui justifie l’absence des Haratines dans toute la hiérarchie de l’administration de la première république taillée sur mesure.
II- La Mauritanie Post-coloniale:
Après 50 ans d’indépendance nationale au cours desquels se sont succédés des régimes civils et militaires atypiques que caractérisent l’archaïsme, le monolithisme, l’injustice sociale, l’ostracisme, la discrimination et les contrevérités, l’heure est venu de faire un bilan exhaustif sur fond d’examen minutieux de la nature d’exercice du pouvoir dans un Etat dont tous les régimes se sont absurdement acharnés sur les Haratines craints à cause de leur impressionnant poids démographique lequel en fait la composante nationale la plus importante,une force redoutable pouvant, dans le moyen ou le long terme, ébranler un système, déjà, aux prises avec la désuétude et l’usure.
Evoquant le poids démographique des Haratines, le professeur, feu Seydou Kane dit dans l’un de ses écrits consacré à la question de l’esclavage: « Haratines et Abîd, forment la composante sociale démographiquement la plus importante du pays, selon tous les recensements de ces dernières années. » Ce pendant, tout est déployé par les régimes du système Beïdane afin de continuer à divertir et cacher la vérité pour pouvoir se servir du nombre Haratines dans un rapport de force à leur détriment.
La politique d’exclusivisme menée de façon systématique et sans ménagement constitue le sacre de plusieurs décennies de recherche effectuée par les intellectuels organiques du système féodal pour la conception d’un plan d’action devant exécuter les desseins d’une idéologie Beïdane égocentrique qui prit corps dans les enceintes de l’Ecole des fils des chefs laquelle, comme son nom l’indique, était le réceptacles des théoriciens du chauvinisme à qui revenait la tache de perpétuer la tradition incarnée par un pouvoir bicéphale: marabouts et guerriers, de protéger la pérennisation de la hiérarchisation de la société en castes et de monopoliser les privilèges socioculturels, économiques et politiques.
Ainsi, forts du soutien incontestable et inconditionnel de l’administration coloniale française, aux lendemains de l’indépendance, les stratèges du system.
République Islamique de Mauritanie
Front Unit Pour l’Action des Haratines
Je trouve que c’est un document interessant plein de verité qui peut aidé les haratine à avancer dans le bon sens.Je suis très toucher par la qualité du rapport très précis sur la vraie situation des choses.Je suis convaincu d’une chose seul les haratine eux meme pourront prendre leur destin en main en se débarassant d’etre sous la tutelle des arabo-berberes.
Merci
Diko hanoune
Les préalables à toute abolition réelle de l’esclavage et du racisme
en Mauritanie
Les préalables constituent la fondation d’une politique d’abolition. Ils sont différents des conditions nécessaires en vue de la réalisation concrète de l’abolition elle-même.
I) Reconnaître la communauté haratine dans la Constitution mauritanienne. En effet, une communauté ignorée, dans la loi suprême ( Constitution ) ne peut être prise en compte sur le plan politique. L’absence d’une prise en compte de la communauté haratine est le symbole même d’un manque de volonté politique
II) Inscrire dans la Constitution le principe de l’égalité raciale. L’esclavage maure repose sur le racisme et la supériorité d’une race ( berbère et arabe ) sur une autre ( noire ). Il faut d’abord mettre fin à cette inégalité raciale. Il convient de ne pas confondre l’égalité raciale et l’égalité des citoyens. Dans une République les citoyens sont censés avoir les mêmes droits. Or, cette égalité citoyenne est handicapée par le racisme en Mauritanie. Il convient donc de reconnaître l’égalité raciale. Puis c’est son application conséquente qui permettrait une égalité des citoyens. En effet, les citoyens sont des êtres égaux. Or, le Hartani ( esclave ) n’est pas l’égal du Maure. Celui-ci, n’est pas l’égal du Négro-mauritanien.
III) Sortir constitutionnellement ou par la loi ordinaire l’esclavage du joug de l’Islam. Aujourd’hui, la question de l’esclavage relève du droit musulman. L’Islam a reconnu
l’esclavage et l’a sacralisé. Il faut non seulement abolir l’esclavage mais aussi soustraire toutes les affaires y afférentes au droit musulman par une décision politique : qu’il
s’agisse de l’héritage, du mariage, des litiges fonciers, de la Zëkat, la Saddagha, … qui sont des moyens d’exploitation utilisés par les Maures à l’encontre des Haratine ( je renvoie à ma thèse, P. III )
IV) Interdire dans la Constitution toute détention d’esclaves par un fonctionnaire, un parlementaire ( sénateurs et députés ), hommes politiques, etc. En fait, les pratiques esclavagistes doivent être interdites à tous les serviteurs de l’Etat. Comment voulez-vous lutter contre l’esclavage quand les serviteurs de l’Etat sont eux-mêmes esclavagistes ?
C’est ainsi qu’en Mauritanie, les magistrats, les enseignants, les préfets, les gouverneurs, les journalistes, les diplomates, les ministres, les présidents de la République, les sénateurs, les députés, les maires … sont tous détenteurs d’esclaves et à ce titre, ne peuvent lutter d’une manière conséquente contre l’esclavage. Aujourd’hui, SOS-Esclaves, la CNDH et l’AFCF dénichent des esclaves dans les parties rurales du pays. Or, les ministres à Nouakchott ainsi que de nombreux fonctionnaires détiennent des esclaves sans être inquiétés. L’Etat doit exiger que ses serviteurs donnent l’exemple dans sa lutte contre l’esclavage.
V) Inscrire dans la Loi suprême la discrimination positive en faveur des esclaves. Comment imaginer que des personnes nouvellement affranchies se prennent en charge quand, durant des générations, elles ont été conditionnées, animalisées, ne sachant
qu’obéir aux ordres de leurs maîtres et vivre des restes ( el Vëldhlë ) ? Un jour, par une science infuse, elles doivent se débrouiller pour vivre, se loger, s’habiller, se soigner … Si les esclavagistes privés peuvent avoir des comportements irresponsables, l’Etat ne peut et ne doit se dérober à sa responsabilité, notamment une prise en charge des victimes de l’esclavage et leur accompagnement en vue de s’insérer dans la vie économique, sociale, juridique, …
VI) Recenser les Haratine en tant que communauté à part, différente des Négro-mauritaniens et surtout des Maures qui utilisent la composante haratine pour exercer un pouvoir politique auquel ils n’ont pas droit en réalité. En effet, si le critère du nombre est déterminant ( il l’est en démocratie, il ne l’est pas dans la féodalité), les Maures ne sont pas majoritaires en Mauritanie. Par conséquent, le pouvoir en Mauritanie est une usurpation politique. Les Haratine sont recensés comme serviteurs ( esclaves) et leurs votes restent détournés au bénéfices des Maîtres . Pour rompre avec ce système féodal et esclavagiste, il faut appliquer le principe d’égalité entre tous les êtres humains ( apports des Révolutions française « 1789 » et américaine « 1776 » à l’humanité). La négation des Haratine est une conséquence de l’esclavage ( l’esclave n’est pas une personne par statut). Peut-on vivre sous une République islamique et sous une « démocratie » alors que la société mauritanienne ( en particulier maure) est une société esclavagiste comme les anciennes sociétés grecque et romaine.
La ruse politique des Maures consiste à faire croire à l’existence d’une République et
d’une démocratie alors que le système politique mauritanien est bâti sur l’esclavage donc l’exploitation et l’exclusion. Il convient de sortir l’esclavage des traditions liées à une situation historique et économique dépassée.
Mohamed Yahya ould Ciré
Président de l’association des
haratine de Mauritanie en Europe.
(A.H.M.E) site http://www.haratine.com