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La politique, entre illusions et responsabilités

La politique, cette grande scène où les mots sont des armes et les idées des étendards, mérite aujourd’hui une réflexion critique, à la fois lucide et engagée. Dans un monde saturé de promesses enchanteresses et de discours soigneusement calculés, comment distinguer l’authentique de l’illusion

Platon lui-même définissait la politique comme « l’art de gouverner les hommes par la tromperie ». Si cette vision peut paraître cynique, elle trouve des échos troublants dans notre réalité contemporaine. Les grands discours, les slogans séduisants, tout semble conçu pour capter nos émotions plutôt que pour éclairer nos jugements. Pourtant, cette mascarade ne saurait suffire à masquer les enjeux cruciaux de nos sociétés.

Rappelons qu’Aristote, lui, voyait en l’homme un « animal politique », doté de raison et capable de discernement. Il nous appartient donc de questionner les paroles de ceux qui prétendent nous représenter. Refuser d’être de simples spectateurs passifs et redevenir acteurs de la démocratie est plus qu’un droit : c’est un devoir.

Nietzsche nous avertit également : « Celui qui lutte contre des monstres doit veiller à ne pas devenir monstre lui-même. » Ce message résonne avec force dans une époque où la quête du pouvoir semble parfois étouffer les idéaux. La politique ne doit pas être un simple jeu stratégique : elle est, ou devrait être, un service rendu à la communauté. Pourtant, combien de fois avons-nous vu les promesses de campagne se muer en instruments de domination ou de contrôle ?

Rousseau, avec son concept de contrat social, nous offre une boussole : les gouvernants doivent être au service du peuple, et non l’inverse. Mais qu’en reste-t-il aujourd’hui, face à des institutions souvent déconnectées des préoccupations citoyennes ? Il est urgent de rappeler à ceux qui nous dirigent qu’ils nous doivent transparence, respect et justice.

Enfin, n’oublions pas Kant, pour qui l’éthique est indissociable de la politique. « La liberté de chacun est limitée par la liberté des autres », écrivait-il. Cette règle simple, mais fondamentale, doit guider l’action publique. La politique, si elle veut retrouver sa noblesse, doit respecter la dignité et les droits de tous.

Dans ce théâtre parfois obscur, notre rôle est de rester vigilants, informés, engagés. La vérité et la justice ne triompheront que si nous les plaçons au cœur de nos choix, de nos luttes et de nos espoirs. À nous de réaffirmer que la politique, bien plus qu’un art de la persuasion, est avant tout un art de servir.

Amadou ndiaye

amadouabdoul@gmail.com

 

Crise dans l’éducation : une urgence nationale qui ne peut plus attendre

Screenshot_20241126-092607_GoogleDepuis près de quatre ans, le bras de fer entre l’État et les syndicats des enseignants s’enlise, plongeant des milliers d’élèves dans un état de désarroi inquiétant. Ce conflit prolongé met en lumière une réalité alarmante : l’éducation, pilier fondamental de tout développement durable, est reléguée au second plan dans les priorités nationales.

Alors que des sommes colossales sont allouées à des secteurs comme l’agriculture ou les infrastructures, les enseignants, pourtant acteurs clés de la construction de l’avenir, sont laissés pour compte. Privés des moyens nécessaires pour dispenser une éducation de qualité, ils peinent à remplir leur mission essentielle.

 

L’éducation ne se limite pas à un simple droit constitutionnel : elle est le socle sur lequel repose toute société prospère. Sans elle, les jeunes générations sont privées des outils nécessaires pour exploiter pleinement leur potentiel et contribuer efficacement au développement de la nation. Une société qui néglige l’éducation compromet irrémédiablement son avenir.

Aujourd’hui, il est impératif que les autorités reconnaissent la gravité de cette crise et prennent des mesures concrètes et durables. Les négociations avec les syndicats doivent aboutir à des solutions justes et équitables, qui garantissent à la fois le bien-être des enseignants et l’avenir des élèves.

Sacrifier l’éducation sur l’autel des intérêts politiques ou économiques n’est plus une option. Il est de notre devoir, en tant que citoyens, d’exiger un changement radical. L’éducation doit redevenir une priorité nationale, au cœur des politiques publiques, pour garantir un avenir meilleur à nos enfants et, par extension, à toute la nation.

Les enjeux sont trop grands pour que nous restions passifs. Investir massivement dans l’éducation, c’est investir dans la stabilité, la paix et la prospérité de demain. Il est temps d’agir.

 

Un monde d’injustice et l’hypocrisie des puissants

 

Screenshot_20241122-105731_GoogleLa Cour pénale internationale (CPI) a récemment émis un mandat d’arrêt international contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Bien que largement symbolique, cette décision constitue une rupture avec le laxisme habituel de la communauté internationale face aux violences commises à Gaza et au Liban. Pourtant, certains États, prompts à se dresser en défenseurs des droits, ont critiqué cette initiative. Où étaient-ils lorsque des enfants palestiniens périssaient sous les bombes ou étaient brûlés vifs dans une indifférence glaçante ?

Cette situation illustre une réalité bien plus vaste : un monde gangrené par des injustices multiples et une gestion biaisée de ces dernières par ceux qui détiennent le pouvoir. Sur le plan politique, certains dirigeants jouissent d’une impunité totale, protégés par des alliances stratégiques, tandis que d’autres sont immédiatement condamnés. Les massacres en Palestine, au Yémen ou au Myanmar n’ont pas la même résonance que ceux perpétrés ailleurs, même lorsqu’ils atteignent des niveaux similaires d’horreur. Cette différence de traitement s’accompagne d’une injustice économique criante. Alors que des milliards de personnes vivent dans la pauvreté, victimes d’un système global qui favorise une minorité riche, les puissances mondiales continuent d’exploiter les ressources des nations vulnérables sous couvert d’aides humanitaires ou d’accords commerciaux inéquitables.

L’injustice sociale ajoute une autre couche à cette sombre réalité. Racisme, discriminations, inégalités de genre, privation d’accès à l’éducation ou aux soins de santé : autant de fléaux qui frappent toujours les plus faibles. À cela s’ajoute une injustice environnementale criante, où les pays les moins responsables du réchauffement climatique en subissent les conséquences les plus graves, tandis que les grandes puissances polluantes se dérobent à leurs responsabilités.

Dans ce contexte, l’attitude à deux vitesses de l’Occident interroge. Celui-ci n’hésite pas à sanctionner des acteurs comme Vladimir Poutine pour des crimes similaires, tout en fermant les yeux sur les exactions israéliennes, malgré des décennies de violations des droits humains. Cette morale sélective mine la crédibilité des institutions internationales et nourrit le désespoir des opprimés. Comment croire en un monde juste, lorsque certains crimes sont excusés par des intérêts géopolitiques ?

Pourtant, la décision de la CPI, offre un rayon d’espoir. Elle brise un silence complice et rappelle que la justice, bien que tardive, peut finir par s’imposer. Mais cet espoir reste fragile. Pour qu’il se concrétise, il est indispensable que la communauté internationale dépasse ses hypocrisies et applique une justice véritablement universelle. Les opprimés du monde entier ne demandent pas la charité, mais une équité réelle, où chaque vie, chaque souffrance, aurait la même valeur, quel que soit l’identité de l’oppresseur.

Amadou Ndiaye

amadouabdoul@gmail.com

 

 

Face aux coups d’État : Le cynisme des réactions internationales dévoilé

J’ai pris la liberté de retoucher cet article du vénérable professeu Ely Mustapha écrit après le coup d’Aziz, je l’ai adapté au contexte actuel  ( Niger Mali Burkina )

Merci Professeur 

 

Montesquieu ou Machiavel ?

Lorsqu’un coup d’État éclate, les réactions des États et des organisations internationales affluent, souvent teintées d’un pragmatisme qui rappelle le vrai visage de la « communauté internationale ». Si l’on devait choisir entre Montesquieu, l’apôtre des lois, et Machiavel, maître de la ruse et du pouvoir, où se situerait la posture de ces acteurs sur l’échiquier mondial ?

Le cynisme des positions internationales

Les réactions aux coups d’État sont rarement motivées par des principes de légalité ou de justice. Les intérêts priment, comme l’illustrent les Jeux olympiques organisés en Chine, un pays accusé de multiples violations des droits de l’homme. À l’inverse, les interventions militaires en Irak ou la question de la Palestine continuent d’alimenter une hypocrisie latente. Devant un putsch, un florilège de déclarations émerge : celles qui condamnent, celles qui soutiennent, et celles qui manient les mots avec prudence.

Les condamnations sans détour

La première catégorie de réactions est la plus directe. Des condamnations fermes, sans ambiguïté : « Nous condamnons fermement ce coup d’État, demandons un retour immédiat à l’ordre constitutionnel et la libération des dirigeants détenus. » Mais ces condamnations, bien qu’apparemment rigoureuses, sont souvent soumises à la dynamique du terrain. La réalité montre que nombre d’organisations internationales ne se privent pas d’envoyer des délégations pour « évaluer » la situation avant de statuer sur la gravité du coup d’État. Cette attitude soulève une question : un putsch contre un régime démocratique reconnu mondialement ne devrait-il pas être immédiatement condamné, sans équivoque ? Pourtant, ces mêmes organisations tergiversent et ajustent leurs positions au fil du temps, prenant parfois le parti d’entériner un nouvel « ordre constitutionnel ».

Le soutien déguisé et la solidarité inattendue

La deuxième catégorie de réactions s’inscrit dans une forme de soutien, parfois implicite, parfois totalement assumé. Certains partis politiques ou groupes de pression, au lieu de condamner, trouvent dans le putsch un salut pour la nation : « Nous nous opposerons à tout retour de l’ancien président. » Le discours est clair : il s’agit ici de solidarité avec les putschistes, un terme rarement utilisé mais qui reflète une certaine adhésion civique à l’action des militaires. D’autres, plus subtils, prennent simplement « acte » du changement, une formule passe-partout qui équivaut à une reconnaissance tacite du nouvel ordre.

L’acceptation contrainte du fait accompli

La troisième catégorie, plus nuancée, exprime une consternation mesurée, mais accepte le fait accompli. « Nous rejetons la prise du pouvoir par la force, mais il serait irresponsable de ne pas reconnaître la nouvelle réalité. » Ici, la condamnation devient une formalité, tandis que l’on appelle à des élections pour redonner un semblant de légitimité. Ce mélange d’opposition et d’acceptation rappelle le stoïcisme des anciens Grecs, quoique teinté d’un pragmatisme plus moderne, comme l’écrivait Jonathan Swift : « Cette méthode stoïque de subvenir à ses besoins en supprimant ses désirs équivaut à se couper les pieds pour n’avoir plus besoin de chaussures. » Le compromis devient la norme, et le parti se transforme en bouclier contre toute intervention extérieure qui pourrait nuire aux putschistes.

L’observation cynique

Enfin, la quatrième catégorie est sans doute la plus révélatrice du cynisme ambiant. Les coups d’État suscitent des réactions, certes, mais au fond, les lignes de fracture entre partisans et opposants se dissolvent rapidement lorsque les intérêts convergent. La capacité des militaires à résister et celle de leurs détracteurs à tenir sont les seuls véritables paramètres. Les déclarations, qu’elles soient pour ou contre, ne sont finalement qu’une danse autour du pouvoir, dont le tempo est dicté par des calculs froids et pragmatiques.

Montesquieu ou Machiavel : Le duel philosophique

Face à cette réalité, la question demeure : sommes-nous en train de revivre Montesquieu, avec ses idéaux de séparation des pouvoirs et de respect des lois, ou Machiavel, avec sa vision crue du pouvoir, détachée de toute considération morale ? L’histoire semble osciller entre ces deux pôles, laissant planer le doute : dans l’esprit des lois ou dans l’esprit des rois, lequel finira par prévaloir ?

Professeur Ely Mustapha

 

Un silence Coupable

Par rapport au conflit au  Moyen-Orient, il est essentiel de prendre du recul et d’analyser les événements récents de manière objective. Les actions d’Israël et les réactions de l’Occident soulèvent des questions légitimes sur la cohérence et l’équité des relations internationales.

Il est indéniable qu’Israël a mené des opérations militaires controversées dans la région, suscitant des préoccupations quant au respect des droits de l’homme. Parallèlement, le silence relatif de l’Occident face à ces actions contraste fortement avec la réaction à l’égard d’autres acteurs internationaux, comme la Russie et Poutine, visé par un mandat d’arrêt de la Cour internationale de Justice de La Haye. Cette disparité de traitement soulève des interrogations légitimes sur la manière dont les puissances mondiales abordent les violations des droits de l’homme.

Il est crucial de ne pas détourner le regard des souffrances des populations affectées par les conflits au Moyen-Orient. Les milliers de morts à Gaza méritent une attention et une action internationale, tout comme toute autre tragédie humanitaire. Il est impératif que la communauté internationale agisse de manière cohérente et équitable face à toutes les violations des droits de l’homme, où qu’elles se produisent

La situation géopolitique au Moyen-Orient ne doit pas passer au second plan car ces événements constituent les prémisses d’une décadence de l’Humanite insensible a la souffrance et a la douleur des autres. Il est temps de dénoncer  le comportement voyou et terroriste d’Israël et de l’hypocrisie des USA et de plaider en faveur d’une approche juste et équilibrée dans la résolution des conflits de la région. Il est essentiel de rester vigilant et de promouvoir la responsabilité de tous les acteurs impliqués, afin de favoriser la paix et la justice pour tous les peuples de la région.

Plaidoyer pour un corps enseignant mieux valorisé, respecté et au centre du système éducatif en Mauritanie

En Mauritanie, comme dans de nombreux autres pays, le système éducatif repose sur les épaules du corps enseignant. Cependant, le manque de reconnaissance et les défis multiples auxquels les enseignants sont confrontés compromettent la qualité de l’éducation. Il est donc urgent de réévaluer leur place et de les remettre au centre du dispositif éducatif.

En Mauritanie, les enseignants jouent un rôle essentiel dans la formation des générations futures, façonnant non seulement les compétences académiques des élèves, mais aussi leur capacité à s’intégrer dans la société. Dans un pays en pleine mutation, où les défis économiques, sociaux et politiques sont nombreux, l’éducation apparaît comme un levier de transformation. Les enseignants sont alors les premiers acteurs de ce changement, œuvrant chaque jour pour offrir à leurs élèves des perspectives d’avenir meilleures.

Leur mission dépasse largement la simple transmission de connaissances. Ils inculquent des valeurs essentielles telles que le respect, la tolérance, et l’esprit critique, tout en luttant contre l’analphabétisme et en promouvant l’égalité des chances. Cela est particulièrement vrai dans un pays où les disparités géographiques, économiques et de genre marquent profondément l’accès à l’éducation.

Cependant, ces acteurs clés de l’éducation doivent faire face à des défis de taille. Parmi eux, on peut citer :

Des conditions de travail difficiles : Dans certaines régions rurales de Mauritanie, les infrastructures scolaires sont limitées, les classes surchargées, et les moyens pédagogiques insuffisants. Ces conditions rendent le travail des enseignants beaucoup plus ardu et affectent directement la qualité de l’enseignement.

La faiblesse des rémunérations : Les enseignants en Mauritanie sont souvent sous-payés par rapport à l’importance de leur rôle. Cette précarité financière mine leur motivation et, dans certains cas, les pousse à chercher des revenus complémentaires, au détriment de leur engagement pédagogique.

Le manque de formation continue : La formation initiale des enseignants, bien que cruciale, ne suffit pas face aux évolutions rapides des méthodes pédagogiques et aux exigences croissantes du monde moderne. En Mauritanie, la formation continue est souvent négligée, ce qui limite l’adaptation des enseignants aux nouveaux enjeux de l’éducation.

Le manque de reconnaissance sociale : Au-delà des aspects matériels, les enseignants souffrent également d’un manque de reconnaissance sociale. Leur rôle est souvent sous-estimé dans la société, ce qui affecte leur moral et leur dévouement.

Pour remettre les enseignants au centre du système éducatif et améliorer la qualité de l’enseignement en Mauritanie, plusieurs mesures doivent être envisagées :

Revaloriser les salaires : Un meilleur salaire permettrait non seulement de reconnaître la valeur du travail des enseignants, mais aussi de les motiver à s’investir pleinement dans leur mission. Cela réduirait également le recours à des activités parallèles pour subvenir à leurs besoins.

Améliorer les conditions de travail : Il est indispensable d’investir dans les infrastructures scolaires, en particulier dans les zones rurales, afin de fournir aux enseignants et aux élèves un environnement propice à l’apprentissage.

Renforcer la formation continue : Offrir aux enseignants des opportunités régulières de se former aux nouvelles pédagogies, aux outils numériques, et aux enjeux actuels de l’éducation renforcerait leurs compétences et leur permettrait d’offrir un enseignement plus adapté et plus efficace.

Renouer le lien entre la société et les enseignants : La reconnaissance sociale passe par des campagnes de sensibilisation sur l’importance du rôle des enseignants. Les médias, les institutions publiques et la société civile doivent contribuer à réhabiliter l’image de l’enseignant comme un pilier essentiel du développement du pays.

Le développement de la Mauritanie passe inévitablement par un système éducatif performant et équitable, dont les enseignants sont la clé. Il est donc essentiel de les valoriser, tant sur le plan matériel que moral, et de leur offrir les conditions de travail adéquates. Ce n’est qu’en replaçant le corps enseignant au centre du système éducatif que la Mauritanie pourra relever les défis de l’éducation et construire un avenir meilleur pour ses jeunes générations.

Bonne fin de week-end, demain est un autre jour inchaa Allah!

Baba WONE, Toulouse le 22 septembre 2024.

Ghazouani est-il venu, asservir le pays pour servir les siens, de A à Z ?

Screenshot_20240919-104100_GoogleMohamed ould Cheikh Ghazouani devrait implorer Dieu avec dévotion de le protéger de sa famille, parce que comme d’autres avant lui, il pourrait tout perdre à cause des siens, trop encombrants pour lui, devenus agaçants aux yeux des Mauritaniens. Des exemples de Chefs d’Etats coulés par leurs proches pourraient être cités tellement il y en a. Feu IBK, l’ancien président du Mali est tombé parce que son fils Karim, à un moment où ses compatriotes subissaient de plein fouet les rigueurs de la guerre, a été vu sur un yacht en bonne compagnie, en train de festoyer avec l’argent du contribuable. Le Président Abdoulaye Wade a perdu le pouvoir, en grande partie, parce qu’il a semblé léguer le Sénégal à son fils qui en était devenu régent, dans les faits. Le Président déchu de Tunisie Ben Ali s’est aliéné son peuple en laissant son épouse Leila Trabelsi, la régente de Carthage et sa belle-famille, spolier les ressources nationales et abuser des biens Notre président, réélu à un second mandat après un premier largement décevant, n’a pas l’air de vouloir s’instruire des malheureux exemples de chefs d’Etats noyés dans le laxisme, le népotisme et le clientélisme.

Pense-t-il que cela n’arrive qu’aux autres ou alors nourrit-il l’illusion que les Mauritaniens ne sont pas capables de révolte et d’indignation ? Quoi qu’il en soit, la coupe commence à déborder et s’il ne se réveille pas à temps، le pire est à craindre et Dieu seul sait dans quelles conditions surviendra la chute finale. Ironie des ironies, pour le Président Ghazouani tout a si bien commencé pourtant dans l’espoir et l’enthousiasme populaire. Aucun président de l’histoire de la Mauritanie n’a profité d’une opinion aussi favorable que lui. Il a bénéficié, comme personne, d’un climat de détente, d’apaisement et d’adhésion forte, dès qu’il a accédé à la présidence de la nation. Un état de grâce, sans précédent. Nul autre auparavant n’a obtenu les faveurs de l’opinion, à la limite, du chèque en blanc. Quasi-unanimement, les Mauritaniens se sont alignés derrière lui et se sont mobilisés pour lui accorder toutes les chances de succès à leur service. Le successeur de Mohamed ould Abdel Aziz avait toutes les cartes en main et les meilleurs atouts de son côté.

On a attendu de lui la renaissance, la résurrection d’un pays qui a perdu son âme et sa vitalité. Les Mauritaniens ont jugé ce président affable et pacifique, capable de miracles, ou à défaut, apte à de grandes transformations. Il a donné l’image rassurante d’un homme d’écoute prêt à prendre en compte les avis et recommandations de ses concitoyens. Pour tous, il était l’homme de la situation à même de dissiper les inquiétudes et de satisfaire les attentes. Pour lui permettre de réussir, un boulevard lui a été ouvert. Les leaders de toutes sensibilités politiques lui ont tendu la main, sans exception ni arrière-pensées, des plus dociles aux plus intransigeants. Parmi eux, Biram Dah Abeid de l’IRA, et Samba Thiam, du FLAM, habituellement, méfiants et hostiles. Chacun s’est imposé le devoir de faire avec le nouveau locataire du palais un tour d’horizon sincère de la situation compliquée héritée de son prédécesseur. Tous se sont félicités et réjouis comme un seul homme que le pays renoue enfin avec la confiance, en soulignant les attentes impatientes de la majorité silencieuse. Il a été remarqué que le peuple est en phase avec son nouvel élu. Les différents intervenants, confiants et optimistes, rassurés d’avoir en face d’eux un homme de grande écoute et d’une extrême courtoisie, ont tous vidé leur sac. Ils n’ont pas hésité à prodiguer d’utiles conseils en insistant sur la nécessité impérieuse de se démarquer totalement de l’ancien régime. Il lui a été demandé explicitement de ne pas se reconnaître dans les symboles du pouvoir précédent et d’éviter de s’acoquiner avec ses piètres acteurs qui ont mis le pays à genou et rappellent, à tous, une sombre période de l’histoire tourmentée du pays.

La rupture a été prônée par tous comme gage de confiance et de crédibilité et source de renouveau. Délibérément, les forces vives de la nation se sont engagées dans une trêve inconditionnelle. Au risque de fâcher leurs bases, d’être décriés, les leaders des partis politiques, les acteurs de la société civile, les personnes ressources, toutes les voix qui comptent se sont abstenues de la moindre critique contre l’action et les décisions du Président qui jetaient le trouble parmi ses compatriotes et douchaient leurs espoirs. Ceux qui ont espéré que des voix s’élèvent pour dénoncer les premiers dérapages ont été déçus. Jusqu’au bout, on a voulu garder l’espoir et la patience, laisser la latitude au Président de prendre ses marques, de rectifier lui-même le tir sans être soumis à la pression ou harcelé. Il y avait comme une difficulté pour tous de se dédire, d’abuser de réprimandes précoces, d’exprimer un début prématuré d’insatisfaction.

Mohamed ould Cheikh Ghazouani a été considéré comme une chance pour la Mauritanie de faire de la bonne gouvernance un objectif réalisable. A la clé, la transparence dans la gestion des affaires publiques, le sens de l’Etat et de l’intérêt général, la redevabilité, la lutte contre la corruption et contre l’impunité, la prééminence du Droit, la conscience du service public, en clair, la refondation démocratique et l’exemplarité de la base au sommet de l’Etat et dans l’administration publique. Aujourd’hui, le constat est alarmant et décevant : le Président Ghazouani a ruiné son capital de sympathie et a compromis toutes ses chances de réussite. Il n’a pas voulu ou su saisir la perche qui lui a été tendue ni exploiter les opportunités qui lui ont été offertes sur un plateau d’argent. Pour les Mauritaniens, c’est une violente désillusion après l’euphorie d’un nouveau départ annoncé et célébré. En même temps, c’est la fin de l’état de grâce pour le Président réélu qui devra faire face désormais au feu roulant des critiques et des interpellations de ses concitoyens qui n’entendent pas rester bras croisés devant ses dérives et ses manquements graves. Ce n’est pas sa personne qui a polarisé l’attention avide de changement, ce sont ses promesses, surtout à Ouadane, qui ont rallié tant de personnes à sa cause. Les Mauritaniens ne sont pas des soutiens captifs à lui, ils comptent beaucoup de patriotes sincères. S’il y a à choisir entre un homme et la patrie, ils feront le bon choix en renonçant à la sympathie pour le Président et aux alliances avec lui, pour privilégier l’honneur et le progrès du pays.

En vérité, les Mauritaniens bercés d’illusions et sur la base de préjugés favorables ont oublié le passé sulfureux de leur président avec son compère ténébreux. Inconsciemment, ils ont fait le pari de croire à un homme nouveau et différent. Comment, ont-ils pu imaginer que celui qui était l’ombre du Aziz détesté et son alter égo, pourrait incarner la rupture et jouer au sauveur ? Durant 40 ans, l’homme qui a semblé incarner le redressement était l’ami le complice, le confident et le portefaix de son prédécesseur et protecteur. Pendant les 12 années de règne de ce dernier, Ghazwani a été au cœur du pouvoir, associé à toutes les décisions, solidaire de tous les actes posés par un régime dont il était le dernier rempart. Ghazouani a été de tous les combats, débordant d’ardeur et de zèle à chaque fois, dans une allégeance sans faille. Ainsi, il a pris une part active au référendum controversé qui fut maquillé et falsifié et s’est investi pleinement dans le projet avorté de 3e mandat de Aziz. Le personnage a été de toutes ces batailles menées et n’a jamais été pris à défaut de loyauté. Au contraire, il s’est montré dévoué et engagé, tout le temps que la collaboration a duré. Si on se rappelle un instant qu’il était l’éminence grise et le bras droit de l’ex-chef de l’Etat, comment peut-on le dédouaner des méfaits et ratés du défunt régime. C’est une méprise inexcusable et une vaine manœuvre de falsification de l’histoire, fraîche dans la mémoire collective. Lorsque le co-pilote a fini par prendre les commandes de l’avion, il s’est révélé pire que l’ancien pilote, son mentor voué aux gémonies.

La relève est caractérisée par un pouvoir laxiste et complaisant, avec un relief particulier de louvoiements. L’exercice effectif du pouvoir a dévoilé la vraie nature de l’homme de paille, qui recourt à quantité de subterfuges, à toutes sortes d’artifices pour donner le change et abuser ses interlocuteurs de bonne foi. Il est passé expert dans l’art de la manipulation et de la dissimulation qui semble tant lui réussir qu’on pourrait lui donner le bon Dieu sans confessions. Tous ceux qui ont eu l’occasion de croiser son chemin sont tombés sous le charme et ne tarissent pas d’éloges à son égard, littéralement séduits. Cependant, on ne saurait le juger que sous l’œilleton des apparences trompeuses. On s’en tiendra seulement à l’éloquence de ses actes pour ne pas se fier à ses capacités d’ensorceleur. La vérité des premiers jours s’incline devant les dures réalités d’aujourd’hui qui n’échappent à personne. Le pays subit une gouvernance dénuée de tout scrupule, avec la prime à la médiocrité qui fonde toutes les distinctions, préside à toutes les nominations dans la sphère de l’Etat et les hautes fonctions de l’administration. L’insouciance et la désinvolture sont les choses les mieux partagées par nos dirigeants actuels. Une administration inopérante, incompétente, inerte, désordonnée, minée par la corruption et les passe-droits, a vu le jour et prospère à une vitesse vertigineuse suivant une facilité déconcertante. Il y a un relâchement notable dans l’effort, en plus des signes on ne peut plus inquiétants de déprédation.

Au début de la fête, l’engouement était tel que les Mauritaniens ont caressé le rêve que les gestionnaires des 12 dernières années rendent gorge, eux qui, au lieu de distribuer le lait de la nation, se sont employés à abattre et manger les génisses. C’est dans cette optique que la représentation parlementaire a été mise à pied d’œuvre pendant des semaines pour mettre en place une commission d’enquête sur les crimes économiques de Aziz. Dans la foulée, Mohamed ould Cheikh Ghazouani a exhorté les législateurs à mener librement leur travail, en toute indépendance mais au même moment, il intriguait pour tirer d’affaire et mettre hors de cause, la plupart des bandits à col blanc fortement compromis, accusés au premier plan de nombreuses forfaitures. C’est ainsi que les principaux incriminés ont été soustraits de la procédure judiciaire et exemptés de poursuites, par le Président en personne, grâce à diverses manigances. Non content d’escamoter et d’entraver les enquêtes, le Président a enfoncé le clou en confiant de hautes fonctions aux suspects afin de leur garantir l’immunité et leur assurer un bouclier.

A titre d’exemple, il faut citer les incroyables Nani ould chrougha et Moctar ould Diaye. Celui-ci a été nommé Directeur général de la SNIM alors qu’il était auditionné par la police économique, devant laquelle il a reconnu tous les faits qui lui étaient reprochés même si, pour se défendre, il a prétendu avoir exécuté des instructions reçues que lui-même juge illégales. La commission d’enquêtes et la police économique ont relevé tour à tour des délits et infractions graves à l’encontre de plusieurs personnes, comme Mohamed ould Abdel Vetah et Ely et El Verik. Lui, avait avoué toutes ses malversations dans le dossier ATTM. Amal mint Maouloud et Lemrabott ould Bennahi, entre autres coquins, font partie des « intouchables » du Président. L’autre privilégié est Taleb, qui vient d’être nommé ministre de la Jeunesse, accusé d’avoir détourné à son profit 400 millions d’ouguiyas.

Par le bon plaisir du Prince ou son fait, aucune de ces personnalités n’est passée devant le juge, la justice étant sélective et discriminante, pour ne pas dire mise sous la tutelle de l’exécutif qui en dispose comme bon lui semble. Sahraoui, poursuivi aussi, a été aussi dédouané, après des transactions douteuses, à la suite de conciliabules et de petits arrangements incongrus et saugrenus. Tout compte fait, sur plus d’une centaine de personnes concernées par l’enquête parlementaire et interpellées par la police économique, seuls Mohamed ould Abdel Aziz et ses deux anciens premiers ministres, Yahya ould Hademine, et Mohamed Salem ould Béchir et huit co-accusés dont son gendre, Mohamed ould Msabou ont été jugés.

Le temps passant et après réflexion, tout ça s’est révélé de la poudre aux yeux, une opération de diversion, une parade qui s’acheva par la condamnation symbolique de Mohamed ould Abdel Aziz. Pour ainsi dire, la montagne a accouché d’un avorton de souriceau. Ghazouani, lui, s’est révélé, aux Mauritaniens, un boulanger hors pair qui a roulé le peuple dans la farine. S’agissant de Mohamed ould Msabou, l’époux de Asma, la fille de ould Abdel Aziz, il y a lieu de s’inquiéter à juste raison de la résurgence, côté Ghazouani, du syndrome du gendre vorace, rapace, insatiable. L’histoire semble se répéter. Des individus venus et sortis de nulle part , sans envergure ni références, dont les seuls faits d’armes consistent à épouser la fille du premier magistrat du pays, réussissent en quelques mois seulement, à s’imposer acteurs incontournables et de premier ordre de l’économie du pays. Voilà ce à quoi il nous est encore donné d’assister après la parenthèse chaotique de Aziz. Parce qu’on se prévaut d’être le gendre du Président, on s’arroge le droit de faire main basse sur l’économie et de s’adjuger toute la commande publique, contrats surfacturés et marchés de l’Etat.

Mohamed Lemine ould Ghazouani alias Hademine, auréolé d’être à la fois gendre et neveu du Président, a succédé au beau-fils de Aziz dans les affaires juteuses. En un temps record, il se retrouve comme par miracle parmi les plus grosses fortunes de la Mauritanie. Aucun homme d’affaires ne peut rivaliser avec lui ni prospérer en face de lui s’il ne l’associe pas à ses activités. Sans pudeur, précautions ou un minimum de retenue, il est devenu aussi prospère et influent que ould Msabou du temps de sa splendeur. C’est le même modus operandi payant qui revient : Concurrence déloyale, trafic d’influence, intimidations, association forcée, bien sûr, avec l’onction du palais et les bénédictions du beau-père de Président. Le gendre choyé, au-dessus de la République et de ses lois est devenu une icône du milieu des affaires et du monde politique. Aux dernières élections législatives, lui qui était connu pour ses talents d’animateur dans les festivités de mariage célébrés dans la capitale, pour sa réputation bien établie de grand danseur, a été inscrit en tête de la liste du parti El Insaf. Au nombre des nouveaux profiteurs, une nièce du Président, Siham mint Najim (fille de sa sœur) et une cousine germaine du Président, Oumlkheir mint Ghazouani. Tous les trois ont été imposés députés parce que membres de la famille Présidentielle. Au nombre des décisions indécentes et abracadabrantes prises par le Président, une en particulier retient l’attention à cause de sa part d’offense à tout le pays et de son degré d’insulte à tous les Mauritaniens, dignes de ce nom, attachés à la vertu et à la morale islamique.

En 2014, la cour des comptes, a effectué une mission d’inspection à l’ambassade de Mauritanie aux Émirats arabes Unis. Au cours de ses recherches, elle avait épinglé l’ambassadeur Hamid ould Ahmed Taleb ainsi que son comptable, pour des faits de détournements et des malversations avérés et gravissimes. L’ambassadeur, pour ne pas avoir à répondre de ses abus, s’était exilé pour fausser compagnie à la justice lancée à ses trousses. Son comptable a pris son courage à deux mains et est revenu au pays. Il a été jugé et jeté en prison. Après l’accession de Ghazouani au pouvoir, l’ambassadeur pourtant activement recherché par la justice a regagné le pays sans être inquiété. Comble du ridicule, parce qu’il est le beau-frère de la première dame de la République, il a été nommé par décret présidentiel à la tête de la même cour des comptes qui l’avait démasqué et incriminé auparavant. Vous êtes incrédules ? Attendez la suite, c’est un feuilleton sans fin.

Pendant ce temps, le pauvre comptable qui avait agi sur ses instructions, continue de croupir en prison parce que sans proximité avec le Président et pas encarté dans le régime. Ce deux poids-deux mesures ne s’explique pas et déshonore la justice, la République, et éclabousse Ghazouani. Un autre beau-frère de la première dame, Lamane ould cheikh Mohamed El Mouchteba, un escroc notoire, poursuivi en Arabie Saoudite pour diverses infractions donc recherché par la justice de ce pays, a été nommé, à la stupéfaction générale, consul général à Casablanca, où il séjournait régulièrement et où les services connaissent parfaitement, ses indélicats antécédents. Il n’a jamais servi dans une administration publique, pendant toute sa vie. Il a baigné dans des affaires louches et fréquenté des individus sans foi ni loi. Malheureusement, dans les hautes sphères publiques, aux différents postes de responsabilité, c’est la logique de la pyramide renversée, le nivellement par le bas que les Français appellent « marcher sur la tête ».

La part belle est faite aux personnes dépourvues de compétences et dotées de moralité douteuse. Les représentations diplomatiques ne font pas exception. Elles sont à l’image des mœurs débridées et des pratiques mafieuses en vigueur dans tout le pays. Mais on ne peut franchir le Rubicon en confiant des responsabilités sensibles à des personnages tristement célèbres, connues pour leurs méfaits, actes crapuleux et nuisances multitâche. Ce malfaiteur délinquant impénitent a privé ses jeunes frères orphelins de leur héritage en Arabie Saoudite. Parce qu’il jouit du statut enviable de beau-frère de la première dame de Mauritanie, on fait fi de toute éthique et exigence à son égard. Les exemples des avantages arbitrairement accordés à des membres de la famille présidentielle donnent le tournis. Le favoritisme bat son plein. Çà et là, des faveurs sont distribuées à tout bout de champ sans tenir compte d’aucun mérite ou critère rigoureux. Le respect des valeurs islamiques, n’en parlons pas.

Les proches du Président et de son épouse bien- aimée passent avant tout le monde, enrobés dans le mélange des genres et un amas de conflits d’intérêts flagrants. Pourtant, le pays regorge de compétences et de talents, recèle de cadres brillants, méritants et intègres qui ne demandent qu’à servir la patrie avec dévouement. Ce réservoir de hauts commis de l’Etat et d’administrateurs chevronnés est piétiné et marginalisé, parce que n’ayant pas droit de cité, n’appartenant pas au cercle fermé des décideurs en dernier ressort, des personnes fréquentables, selon les critères très discutables du pouvoir oligarchique, conservateur et rétrograde de Mohamed ould Cheikh Ghazouani. D’après Antoine Dione Charest : « en tant que serviteur, l’homme d’Etat sert à la fois les citoyens, la société, l’Etat et la nation et il fait passer le bien commun avant ses intérêts personnels ». Ce n’est sans doute pas la philosophie et la compréhension que les frères siamois, Ghazouani et Aziz ont de l’Etat et de son fonctionnement. Un chef d’Etat, s’il veut réussir, accomplir sa mission dans de bonnes conditions, doit être un « chasseur de têtes » qui s’entoure d’hommes et de femmes, doués d’un sens élevé du devoir, de la probité, et exemplaires, à tous points de vue. Des collaborateurs de cette trempe sont exigeants avec eux-mêmes et n’utilisent pas leurs positions et statuts pour leur enrichissement personnel. Tous les Mauritaniens sont unanimes que le Président ne s’embarrasse pas d’enquêtes de moralité pour constituer ses équipes, dans le choix de son entourage professionnel.

On ne peut évoquer la Présidence de Ghazouani sans faire allusion au laisser-aller et à l’impunité ambiante. Non seulement, les auteurs de détournements de deniers publics et les prévaricateurs ne sont pas punis mais most of the time et dans la majorité des cas, ils sont promus à de hautes fonctions et ils gagnent en grade et notoriété sociale. Il n’y a que les lampistes et les citoyens lambdas qui sont emprisonnés et condamnés à de lourdes peines pour des peccadilles, des délits mineurs. Pour ne citer que quelques exemples révélateurs de l’effrayante dérive d’un système inique et corrompu, Mohamed Fall ould Youssef a été accusé de détournements au préjudice du port de Nouadhibou et relevé de ses fonctions. Le revoilà nommé à de hautes responsabilités. Pareil pour Moudir ould Bouna qui a été contraint par l’inspection de l’Etat à rembourser d’énormes montants détournés avant qu’il ne soit nommé à l’agence de développement urbain. Ould Rabbani lui aussi est revenu aux affaires, après avoir été accusé de corruption. Son dossier a été tout simplement classé sans suite. Jamila mint Taleb, sœur de l’avocat Jamal ould Taleb, qui avait détourné 800 millions d’ouguiyas avait été condamnée par la justice puis incarcérée. Il y a un an de ça, elle a été réhabilitée et nommée au Ministère du logement. Elle est maintenant chargée d’accorder les permis de construire. Le Président de la cour suprême traîne de lourdes et bruyantes casseroles, mêlé à des scandales de corruption. Son prédécesseur non plu n’est pas au-dessus de tout soupçon. Les deux hommes ont été ciblés par la commission d’enquêtes parlementaire.

Dans la Mauritanie de Ghazouani, de ses parents, de ses amis, de ses disciples religieux et de leur suite, le trafic d’influence, les détournements de deniers publics et la corruption connaissent leur âge d’or, atteignent des niveaux inégalés, tels qu’il y a lieu d’inscrire leur prouesse de mauvais aloi dans le livre Guiness des records de l’indécence. La meilleure illustration de ces pratiques éhontées réside à la fois dans les contrats et marchés léonins en cascade, sans oublier, dans leur sillage, le flot de surfacturations abusives.

Pour mieux édifier l’opinion et éclairer la lanterne publique, nous allons convoquer des faits et des chiffres. Le prix d’un seul kilomètre de route bitumée a atteint, pour la première fois dans l’histoire du pays, 300 millions d’ouguiyas, soit la note la plus salée de la sous-région dans ce domaine en particulier. Dans le passé, l’Etat déboursait entre 78 et 105 millions d’ouguiyas pour 1 km de bitume. Ce tarif, plus bas que maintenant, avait déjà été jugé exorbitant. Qu’en est-il du coût actuel, décuplé ? Au Sénégal voisin, pour construire 1km de voirie en bitume, l’Etat décaisse 300 millions CFA soit l’équivalent de 192 millions d’ouguiyas anciennes. Même région, même paysage et même relief, mais dans les travaux publics, on observe des factures aux antipodes les unes des autres. Cherchez l’erreur ! En Côte d’Ivoire , sur la même distance (1 km), le bitume est posé contre l’équivalent de 250 millions CFA soit environ 160 millions d’ouguiyas anciennes. D’ailleurs, dans tous les secteurs, le seuil limite des marchés de gré à gré a été outrageusement dépassé, laissant la porte ouverte à une insatiable gloutonnerie. Aujourd’hui, on en arrive à 300 milliards d’ouguiyas évaporés dans des projets de façade, des opérations factices, attribués dans l’opacité totale, derrière les rideaux. Une vulgaire combinaison d’arrangements, en sous-mains et dessous de tables inavouables.

Il n’est pas possible de décrire le pouvoir en place, dans toutes ses dimensions et d’en étaler les travers et les errements, en ignorant le gargantuesque président du patronat Zeine El Abidine ould Cheick Ahmed qui monopolise l’économie du pays et s’approprie toutes les activités, sans exclusive. Les Mauritaniens piétinés et démonétisés ont au moins le droit de savoir à quelle sauce âcre ils sont cannibalisés. Le patron des patrons mauritaniens, montré du doigt par tous, avait été présenté et recommandé par le Président actuel à son prédécesseur pour qu’il soit imposé aux milieux d’affaires comme chef de file. Le sinistre homme qui garde de nombreux cadavres dans son placard a été parachuté à la tête du patronat par le duo ould Abdel Aziz-Ghazouani, d’une manière cavalière et abrupte. Ce personnage lugubre et sournois qui a les mains sales trempe dans des affaires funestes comme les marchés fictifs et menace sans coup férir, ses pairs, de les pousser à la ruine. Lui qui veut régner sans partage ne supporte pas la concurrence. Le personnage est jaloux des concurrents opérateurs économiques qui ont bâti leurs fortunes par le travail et l’énergie laborieuse et tiennent encore debout, malgré lui. Il veut tout pour lui, rien pour les autres, monopoliste, égoïste et boulimique. Le fanfaron se sert de son manteau taillé sur mesure de président du patronat comme d’un sésame pour accaparer les marchés et contrats publics, en évinçant les autres postulants.

D’une manière plus générale, on remarque la promotion soudaine d’aventuriers jadis pauvres comme job, devenues riches, très riches, depuis qu’ils sont dans les bonnes grâces du pouvoir. Toutes jouissent d’une proximité avec le Président, sa famille et ses proches, ce statut leur permet de grandir dans l’ombre de Crésus. Phénomène déconcertant et ahurissant, de 2022 à 2023, d’une année à l’autre, on a vu émerger des lancées d’enrichissement sans cause. Sans gêne, des fortunes colossales sont exhibées et jetées par la fenêtre au vu et su du monde entier. Plus troublant, on ne leur connaît aucune activité qui justifie et légitime ce revirement spectaculaire. Tout Etat sérieux dans un monde où l’argent sale circule, se charge de contrôler le blanchiment de capitaux de provenance suspecte. Le denier du crime est traqué, ne serait-ce qu’en apparence. Un gouvernement normal aurait mené des enquêtes minutieuses pour percer le mystère. D’autant que les organisations maffieuses pullulent et menacent la stabilité des Etats et la sécurité de la planète. Tout indice d’enrichissement rapide dont les auteurs et bénéficiaires ne peuvent prétendre à une activité qui puisse justifier la manne tombée du ciel, devrait interpeller les autorités publiques surtout lorsque le butin est gaspillé au grand jour et donne lieu à des célébrations ostentatoires. L’Etat mauritanien, lui, a choisi de fermer les yeux, et ne semble vouloir rien entreprendre pour s’assurer de la source légale des fonds faramineux, au-delà du doute raisonnable. Il n’y a que l’argent facile que l’on peut dépenser sans compter et dilapider à cœur joie, contrairement à celui fruit de l’effort, du labeur suant, du travail de toute une vie. Seuls la loterie américaine ou l’euro millions, si l’on tire le numéro gagnant, font du jour au lendemain et spontanément, des richesses aussi considérables. « Derrière chaque grande fortune, il y a un crime impuni », disait-on chez les socialistes. Combien de crimes, y-a-t-il derrière les fortunes subites en Mauritanie ? Le pouvoir, mieux placé pour répondre à cette lancinante question, verse dans la compromission en adoptant un silence coupable, en observant une indifférence complice, qui le compromet.

Par ailleurs, les indicateurs économiques virent au rouge. La dette Mauritanienne est de l’ordre de 5 milliards de dollars, aujourd’hui. Jamais, auparavant, elle n’avait été aussi élevée. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, la monnaie connaît une forte dépréciation qui affecte le panier de la ménagère, avec l’augmentation vertigineuse de tous les prix sur le marché. Le pouvoir d’achat se dégrade car, au même moment, il n’y a pas de réajustement conséquent des salaires sur l’indice global de l’inflation. Le gouvernement, vient de décider la baisse du prix du ciment CPJ45, couramment utilisé dans le pays. A ce propos, il y a une véritable cacophonie qui ridiculise les effets d’annonce. Le Premier ministre parle de 54.000 ouguiyas la tonne tandis que sa ministre du commerce avance 59.000, pour la même quantité. Tout ça n’est que poudre de perlimpinpin et maquillage sous les rayons de midi. Les distributeurs quant à eux continuent de vendre dans la fourchette de 62.000 à 64.000 ouguiyas, la tonne. Lorsqu’on leur rappelle le prix officiel, ils retorquent ironiquement que la personne prête à payer au prix fixé par les autorités devrait se rendre auprès du ministère du commerce pour lui acheter son ciment propre et à bas coût. Dans le voisinage de notre pays, au Sénégal, le prix du ciment CPJ 45 est de 71.000 francs CFA soit, 46.000 ouguiyas anciennes, au Togo il est de 80.000 fr CFA, correspondant à 52.000 ouguiyas et en Côte d’Ivoire à 85.000 francs cfa soit 55.250 ouguiyas.

L’Etat de Mauritanie, décidé à faciliter les blanchiments et d’encourager les détournements de deniers publics, a créé de fantomatiques fonds de soutien à certaines activités d’intérêt social. Chaque année, 10 milliards d’ouguiyas sont alloués prétendument aux acteurs de la presse, notamment les blogueurs. Une manne financière importante qui n’arrive pas aux bénéficiaires. Quelle est sa destination alors ? Ce montant volatilisé aurait pu servir à soutenir les services publics de l’éducation et de la santé du pays qui ont des besoins de l’ordre de l’urgence médicale. Au chapitre de la déperdition financière scandaleuse, il y a la fuite des capitaux savamment organisée, estimée en milliards d’euros, qui est le fait de fonctionnaires indélicats, d’hommes d’affaires véreux, de personnes de l’entourage proche du Président et du premier cercle du pouvoir. En Mauritanie, la grogne monte, avec le coût de plus en plus élevé de la vie, et la précarité qui gagne du terrain, même si le pouvoir n’en prend pas conscience et n’en mesure l’ampleur, confiné dans sa zone de confort. C’est comme si les dirigeants étaient coupés du pays, installés dans l’autisme, sourds aux lamentations du peuple.

Ghazouani ressemble à Louis 16 cloîtré dans son palais. Il n’a pas vu venir le soulèvement populaire qui lui a été fatal, au point de s’étonner de voir un peuple qu’il croyait heureux, se révolter. L’aveuglement politique et l’insouciance sont les pires ennemis des princes qui gouvernent par l’indolence et la tolérance des excès de leur entourage. Les Mauritaniens n’en peuvent plus, las d’un président démissionnaire, consternés par un régime laxiste et affameur. Depuis de longues années, la population subit l’injustice et la violence économique. Elle ressasse ses frustrations et ses rancœurs intimes. Les disparités et les inégalités se creusent et s’approfondissent, chaque jour, un peu plus. Depuis l’arrivée des militaires au pouvoir, aucun gouvernement n’est encore parvenu à affronter avec courage et détermination l’avalanche des problèmes de société et les litiges de fond. Le volcan social menace, à tout moment, d’une éruption ravageuse. Quand le peuple mauritanien (s’il n’est pas apaisé, écouté et respecté, ici et maintenant) s’éveillera, Ghazouani tombera, son régime s’effondrera et la révolution se fera, pas toujours porteuse de lendemains radieux. A chacun de décider de son sort, à chaque peuple de choisir son destin.

Abdallahi ould Abdallah

PROFIL DE CAS : LE PREMIER MINISTRE MOCTAR OULD DIAYE. LE PROBLEME OU LA SOLUTION ?

Je l’avais dit dans ma précédente chronique. La mise en place du gouvernement du second mandat de Ould El Ghazouani a réservé bien des surprises. Des ministres partis qui ne le devaient pas, des ministres rentrés auxquels on ne s’attendait pas vraiment. Parmi donc les ministres auxquels on ne s’attendait vraiment pas, il y’a d’abord (le premier), le Premier Ministre Ould Diaye dont la confiance que lui a accordé le président Ould Ghazouani a déjoué tous les pronostics possibles et imaginables.

Encore aujourd’hui certains se posent la question de savoir, quelle est la signification et la portée de cette décision prise par le chef de l’Etat, qui, très bas dans les sondages a fait appel à un Premier Ministre plus bas que lui dans les sondages ?
Pour certains mauritaniens, même sous pression mystique très forte, Ould Ghazouani ne devait en aucun cas, choisir cet homme que beaucoup de mauritaniens de toutes tendances politiques, de toutes appartenances ethniques et de toutes tranches d’âges considèrent comme le mal en personne.
Alors on peut se poser la question de savoir qu’est ce qui a bien pu pousser Ould Ghazouani à prendre une telle décision ? Si le choix porté sur Ould Diaye est incompréhensible aux yeux de beaucoup de mauritaniens, il doit donc bien avoir une raison valable qui a poussé Ould Ghazouani à faire ce jeu au moment même où rien ne va plus pour son régime.

Redorer son propre blason ou celui du président qui l’a choisi ?

L’Ascension fulgurante et surprenante de Ould Diaye ces treize dernières années doit, de mon avis pousser les scientifiques et les analystes politiques à faire une étude approfondie de ce Cas d’Ecole qui relève de l’impensable.
Si je le dis, c’est parce que Moctar Ould Diaye a un parcours administratif atypique qui ne repose que sur trois étapes importantes. Au cours de cette période de treize années, il a été successivement Ministre des Finances, Administrateur Directeur Général de la SNIM, Ministre Directeur du Cabinet du Président de la République, avant de se voir catapulté comme Premier Ministre. Donc, on constate que l’actuel Premier Ministre est passé par un raccourci pour monter en importance et en puissance dans la sphère des responsabilités du sommet du pouvoir.
Alors, essayons donc si c’est possible de comprendre. Pour beaucoup de mauritaniens Ould Diaye est un homme capable de « pacser » et même de « pacter » avec le Diable pour arriver à l’objectif qu’il se fixe. Et l’objectif qu’il s’est toujours fixé c’est d’être le plus près possible du Président de la République, peu importe pour lui qui est ce président ! C’est ce qui expliquait la proximité qu’il avait avec l’ancien président Ould Abdel Aziz, proximité qu’il a, par manœuvre autoreverse d’intérêt, gardé et renforcé avec Ould Ghazouani.
Pour d’autres mauritaniens, (qui, le plus souvent ne le connaissent même pas), Ould Diaye est le Diable en personne. Un diable que rien ne peut empêcher d’aller jusqu’au bout de l’objectif qu’il s’est fixé.
Et c’est d’ailleurs pourquoi, cet objectif il l’a atteint. Il avait mis en confiance Mohamed Ould Abdel Aziz jusqu’au jour où il a contribué à étaler des preuves de culpabilité de ce dernier dans les faits qui lui étaient reprochés. Et maintenant il a mis en confiance le président Ghazouani qui l’a « recyclé », en le gardant au sein de la première équipe gouvernementale avant de l’envoyer à la tête de la SNIM et de l’appeler à ses côtés, d’abord au Palais et maintenant à la Primature.

Un « maure de service » ou un commis de l’Etat ?

Il faut admettre que, par rapport au dossier de la Décennie, dans la réalité, la justice mauritanienne (qui agissait en toute indépendance), n’a pas été en mesure de prouver de manière formelle, la culpabilité de Ould Diaye pour les faits qui lui étaient reprochés, faute de preuves.
Peut-être que Ould Diaye pouvait tomber dans les mailles du filet de la police des crimes économiques et financiers pour d’autres chefs d’accusations. Est-ce que maintenant, ce « risque » lui a été évité intentionnellement par un accord ou une collaboration avec la justice ? C’est possible.
Quoiqu’il en soit là n’est pas la question et nous n’allons pas nous attarder sur des détails, -qui ont peut-être leur importance-, mais qui ne nous avanceront en rien. Ce qu’il faut simplement rappeler c’est que Ould Diaye est avant tout et après tout un commis de l’Etat. Il n’est ni, la propriété personnelle de Ould Abdel Aziz, ni la propriété personnelle de Ould Ghazouani. C’est un mauritanien, une personnalité publique, une personne ressource compétente qui a fait de très bonnes études, (Master 2 en statistiques et économie comparée), ingénieur, un mauritanien qui aime son travail et qui d’après tous ses proches collaborateurs le fait correctement. C’est tout ce qu’on lui demande et c’est tout ce que le pays doit exiger de lui.

Ould Diaye, le Problème, la solution ou le Tsunami ?

Ould Diaye en tant que Premier Ministre est investi d’une mission. Les termes de références de cette mission n’ont pas été rendus publics. Mais, il est évident que, dans ce qui relèvera de ses attributions et de ses compétences, le président Ghazouani lui a certainement accordé les pleins pouvoirs pour assainir la situation de la gestion des biens publics.
Si c’était le cas, cela signifie simplement que Ould Ghazouani, qui a été par deux fois très déçu par les mauvaises performances de certains ministres (maintenus dans ses trois gouvernements successifs ou nommés après les remaniements opérés), veut désormais en finir avec les responsables qu’il appelle à des fonctions et qui finissent par trahir sa confiance en abusant de leur pouvoir.
Si on peut arriver à cette conclusion, dans ce cas, Ould Diaye n’a pas le choix. Il va -(si vous voulez)-, jouer le rôle du mercenaire Wagner du Mali. C’est-à-dire qu’il va se battre pour Ould Ghazouani et « neutraliser » un à un tous ceux bénis par le statut social de leurs familles qui font la rébellion et la résistance contre la bonne gouvernance en se cachant derrière l’impunité que leurs garantissent des proches du président, des personnalités tribales influentes, ou des barons du parti au pouvoir.
Beaucoup, comme Biram Dah Ould Abeid (un député pourtant très critique du pouvoir) pensent que Moctar Ould Diaye est l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Ce qui est certain, c’est que Ould Diaye n’a peur de rien. Pour son dévouement et sa fidélité à un chef d’état, il est capable même de faire envoyer sa propre femme ou son propre fils en prison. En tous cas, et cela est inévitable, avant d’être éjecté de ce fauteuil (s’il devait l’être), Ould Diaye va briser le mythe de certaines figures du cercle restreint du pouvoir qui se croyaient intouchables et invulnérables.

Ould Diaye, Monsieur « mains propres ».

Quand il avait été proposé au prestigieux poste d’Administrateur Directeur Général de la SNIM, Ould Diaye avait déclaré ses biens. Personne n’avait exigé de lui ce geste hautement symbolique. Il l’avait fait quand même en prenant le soin de médiatiser l’évènement.
En agissant ainsi, Ould Diaye voulait simplement passer un message à l’intention de l’opinion publique nationale et internationale pour dire à tous ses détracteurs de tous bords qu’il a la conscience tranquille puisqu’il n’a rien à se reprocher.
Avant d’être réhabilité, Ould Diaye se baladait toujours avec un dossier solide et très bien ficelé qui le blanchit de tous les soupçons portés contre lui par les mauritaniens qui l’accusent à tort et sans raison.
C’est d’ailleurs pourquoi, après avoir pris connaissance de ce dossier que, Biram Dah Ould Abeid, « Bou alave » (comme l’appelle Fatma Fall), s’est repenti et avait organisé une conférence de presse pour dire que Ould Diaye était un responsable Immaculé et très loin de l’image que les mauritaniens donnent de lui. Il avait même ajouté que : « le nom de Moctar Ould Diaye avait été ajouté à la liste des personnes citées par la commission parlementaire pour faire plaisir à un puissant homme d’Affaires.» (Sans citer son nom, il faisait allusion évidemment à Ould Bouamatou).
Moctar Ould Diaye n’est pas puissant politiquement. Ni dans sa ville natale, ni dans sa wilaya ni d’ailleurs nulle part ailleurs. Sa percée politique éclair dans les toutes dernières élections municipales, régionales et locales et la poudre de comète des électeurs qui trainaient derrière lui ces deux dernières années, sont le fruit d’une mobilisation de moyens énormes injectés dans l’achat des consciences de certains chefs notables ou religieux auto-rotatifs dans le Brakna.

Le troisième Premier Ministre de l’époque du second général au pouvoir sera-t-il le bon ?

Impopulaire, mal aimé, maintenant assis dans un fauteuil sur un champ de mines politiques, Ould Diaye réussira-t-il à faire mieux que ses prédécesseurs Ould Cheikh Sidiya et Ould Bilal ? Je crois que « oui ». Je crois que oui parce que, Ould Diaye n’a pas réellement des amis. Par contre il n’a que des ennemis. Certains de ses ennemis sont déclarés et d’autres se cachent derrière une prudence qui leur évite de provoquer la fureur d’un Premier Ministre capable de tout.
Et ces derniers ont parfaitement raison d’observer la prudence. Parce que, dans la réalité, Ould Diaye, est le « Senoussi mauritanien ». Son disque dur renferme énormément d’informations « hautement sensibles », parfois même « secrets d’Etat ». C’est ce disque dur qui a fait sa force devant la justice durant l’enquête préliminaire et c’est aussi ce disque dur qui fait sa force devant le commun des justiciables.
Moctar Ould Diaye est un « Senoussi mauritanien » qui sait où est passé l’argent du vrai Senoussi, le Libyen. Ce qui lui donne une longueur d’avance sur les autres. Tous les autres. Et tous « ces autres » le savent bien.
Je crois que, si les cadres de ce pays ne veulent pas se retrouver derrière des grilles comme c’était le cas pour Ould Noueighedh et pour Ch’rif Ould Abdallahi et Ould Maham, (en 2009 mais pour une autre raison), ils ont tous intérêt à abandonner leur sport favori, celui de l’enrichissement illicite par le détournement et la corruption.
Avec Ould Diaye il faut s’attendre à tout. C’est peut-être finalement l’explication du choix porté sur sa personne par Ould Ghazouani, un président très bas dans les sondages qui veut peut-être finir son dernier mandat en beauté. Ould Diaye est peut-être donc son « chewaye » comme dit l’adage de chez nous. Un « chewaye » qui va débarrasser Ould El Ghazouani de tous les indésirables.
Mohamed Ould Chighali
Journaliste indépendant

La Politique : Entre Art de la Manipulation et Éveil Citoyen

 

 

La politique, cette grande scène où les mots deviennent des armes et les idées des étendards, est un art subtil de manipulation. À travers les belles paroles et les promesses enchanteresses, nos dirigeants tissent des illusions qui captivent l’esprit et le cœur.

Platon disait : « La politique est l’art de gouverner les hommes par la tromperie. » Aujourd’hui, cette réalité se déploie devant nous avec une clarté saisissante. Chaque discours, chaque déclaration, constitue une pièce d’un puzzle complexe destiné à nous séduire et à nous convaincre.

Cependant, derrière ces mots dorés, se cachent souvent des intentions obscures. Il est crucial de rester vigilants, de questionner, de réfléchir, et de ne pas se laisser aveugler par les apparences. Aristote nous rappelle que « L’homme est un animal politique ». En utilisant notre sagesse et notre esprit critique, nous pouvons naviguer dans ce labyrinthe de promesses et de faux-semblants.

Nietzsche nous met également en garde contre les illusions du pouvoir : « Celui qui lutte contre des monstres doit veiller à ne pas devenir monstre lui-même. » La quête du pouvoir peut corrompre même les plus vertueux, transformant les idéaux en instruments de contrôle. La politique n’est pas seulement un jeu de stratégie, mais aussi un miroir reflétant nos propres faiblesses et aspirations.

Rousseau, quant à lui, évoque le contrat social, cette idée que les gouvernants sont au service du peuple et non l’inverse. Toutefois, dans le monde actuel, ce contrat semble souvent être oublié. Il est de notre devoir de le rappeler et de réclamer un gouvernement qui nous respecte et nous représente véritablement.

Kant insiste sur l’importance de l’éthique en politique. Il affirme que « La liberté de chacun est limitée par la liberté des autres ». La véritable politique doit ainsi respecter les droits et la dignité de chaque individu, et non chercher à manipuler et à dominer.

Restons éveillés, informés et engagés pour construire un avenir où la vérité et la justice prévaudront

La farce électorale en Afrique : quand le ridicule devient la norme

 

Dans le théâtre politique africain, les élections se transforment en comédies prévisibles où le résultat est déjà écrit. Des milliards sont dépensés pour maintenir des régimes en place, au mépris même de la démocratie. Et qui sont les spectateurs de ce spectacle burlesque ? Les puissances occidentales, applaudissant en coulisses tout en protégeant leurs intérêts.

 

Mais pourquoi l’Afrique devrait-elle suivre le scénario imposé par l’Occident ? Pourquoi ne pas tracer sa propre voie vers le développement, loin des regards scrutateurs des anciennes puissances coloniales ? Ces questions brûlantes se posent alors que les pays africains, des géants du Sahel aux côtes de l’Afrique de l’Ouest, défient les attentes extérieures et revendiquent leur droit à l’autodétermination.

 

Dans cette saga politique, le Sahel émerge comme un bastion de résistance, refusant d’être cantonné aux rôles assignés par d’autres. Car chaque nation a le droit de prendre les rênes de son destin, de forger sa propre histoire sans ingérence étrangère.

 

Alors que les projecteurs se braquent sur l’Afrique, une question persiste : quand le ridicule devient-il insupportable ? Et surtout, quand la farce électorale laissera-t-elle place à une véritable démocratie, authentique et respectueuse de la volonté populaire ?

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