LE TERRORISME
ASYMETRIEI DES MOYENS ET ASYMETRIE MORALE
Un affrontement rangé à visage découvert ou à visière levée entre terroristes ou guérilleros et une armée régulière est impossible, il y aurait à peine de quoi faire une manchette aux nouvelles du jour.
D’où la nécessité de recourir à des tactiques originales qui sont l’arme des faibles ou des minoritaires. Vu le déséquilibre effarant des forces militaires classiques, certains prévoient que dans l’avenir le terrorisme sera de plus en plus fréquent pour résoudre les conflits à l’extérieur ou à l’intérieur des nations, conflits politiques, religieux, tribaux, mafieux, etc.
« La terreur est le langage du 21e siècle.
Si je veux quelque chose, je vous terrorise afin de l’obtenir » (Omar Bakri Mohammed, dirigeant d’un groupe terroriste à Londres.)
OBJECTIF. SEMER
LA TERREUR. Petits moyens, gros effets.
Le but n’est pas de conquérir, d’éliminer un adversaire, mais de terroriser une population pour faire connaître ses protestations ou ses revendications, révéler des injustices vraies ou fausses. Un des théoriciens du terrorisme, professait : « L’important n’est pas de tuer cent ou mille personnes, mais de terroriser cent milles personnes ». A New York les victimes de l’attentat du World Trade sont moins nombreuses que les victimes des accidents de la route pendant un mois, mais depuis toute l’Amérique tremble, on change les lois, multiplie les contrôles et les enquêtes, enferme qui a mauvais teint, improvise des ripostes. L’attentat aurait coûté moins de 1 million de dollars mais aurait causé des pertes économiques évaluées à 40 milliards de dollars, un rapport bénéfice de 1/40 000. « Qu’est-ce qu’on a bien pu faire pour qu’on nous haïsse tant » disaient de braves âmes portées à l’examen de conscience. Le deuil fut presque universel à part les enfants de Palestine qui, pour une soirée, dansaient dans les rues, avant qu’on leur coupe leur plaisir de peur de… Et tout ça, à partir de petits couteaux qu’on trouve dans les magasins à 1$, un « emprunt » de quelques avions de ligne qui étaient disponibles et beaucoup d’intelligence et d’audace qui compensent la faiblesse évidente par la ruse et la surprise.
Un couteau de cuisine bien aiguisé dans une main experte et décidée et une caméra de télévision tiennent en haleine des conseils de ministres jours et nuits. Une solide corde qui permet de traîner un soldat par les rues de Mogadiscio sème la panique dans l’armée la plus puissante de l’histoire qui s’empresse de regagner bateaux et hélicoptères « sans tambours ni trompettes », ni même un timide « Au revoir ».
l’arme ABSOLUe : l’attentat suicide.
Dans toutes les guerres ou les entreprises de subversion les attaquants risquent leur vie et tentent, tout en faisant la guerre, de s’en tirer… pour parader un jour sur la rue principale sous les confettis et émus par l’agitation des petits drapeaux par les enfants de la maternelle.
Les mots pour le dire.
Japonais, chrétiens et féministes aux aboies… Les Japonais qui on inventé les Kamikazes protestent contre l’abus du terme. Le prototype ne visait, dans un contexte de guerre, que des cibles militaires (pas les marchés et les autobus) et agissait au nom de l’Empereur (pas au nom d’Allah) qui incarnait la nation.
Les chrétiens déplorent qu’on mêle la divinité à ces horreurs. Les martyrs chrétiens subissaient la mort plutôt que de renier leur foi, les martyrs d’aujourd’hui acceptent de mourir en donnant la mort pour imposer leur foi en vue d’une récompense céleste… Les féministes déjà révoltées par la femme repos du guerrier sont outragées de voir la virginité (multiplié par 72) servir d’appât et de récompense à ceux qui se font sauter dans des autobus pleins de femmes et d’enfants… On compte organiser des sauteries plus conventionnelles avec des prix plus modestes.
Le terroriste moderne dans sa version kamikaze va un cran au-delà, il accepte au départ de sacrifier sa propre vie, en espérant une compensation dans un au-delà auquel il croit ou en fuyant ce qu’il estime être un enfer. C’est sa force et sa puissance de frappe. Quatre attentats ont eu lieu contre De Gaulle. Ils ne furent par fatals parce que les agresseurs se réservaient une porte de sortie pour s’échapper. Si l’un d’entre eux avait été prêt à sacrifier sa vie, il est fort probable que De Gaulle n’aurait pas échappé à la tentative d’assassinat.
Le bouclier « à Bush » est impuissant contre ces agresseurs résolus. (Gus, 125 attentats-suicide en Irak en 16 mois. NYT. 04/10/10) (Selon les officiels américains, en 2007 une moyenne de 42 par mois. NYT 04/05/07) (Trois quarts des attentas-suicide dans le monde depuis 1960 se sont produits depuis 2001. Rand corporation 2005) Des détecteurs d’anthrax ou d’uranium, à la limite un détecteur d’idées suicidaires, seraient autrement plus utiles. Un cordonnier pourrait être plus utile pour vérifier l’intérieur des semelles de soulier (Gus, tu vois ce nouveau corps de l’armée : les cordonniers renifleurs).
(Sept. 07 : 3773 militaires américains tués, 27 767 blessés ou d’accidentés dans l’armée Irakiens tués : entre 70 000 et 80 000. Coût de la guerre : 333 milliards US. Certains ont noté que l’attentât suicide n’est pas nécessairement motivé par une foi religieuse, mais surtout par sa valeur stratégique, son efficacité et le moindre coût en effectif humain. Trente-quatre pays ont subi ce genre d’attentat. M. Pape a recensé 384 attentats-suicides entre la guerre du Liban et 2003; 43% seulement étaient soutenus et inspirée par des religions organisées. Les autres se voulaient purement stratégiques et s’inspiraient d’idéaux laïques ou même marxistes. Il faut que la haine, les frustrations, l’endoctrinement ou l’espérance d’une récompense céleste pour qu’on aille jusqu’à l’attentat suicide en famille. Dans les tentatives d’attentats à Londres (été 2006), un couple comptait monter à bord d’un avion avec leur bébé et le biberon plein d’un explosif liquide. D’où par précaution, par la suite les mères étaient obligées de boire, pour les tester, quelques gorgées des biberons qu’elles devaient apporter.
L’effet psychologique peut être considérable mais si l’on considère le nombre de victimes ou les dégâts, rien de comparable avec ce qui s’est passé au Rwanda ou se passe au Darfour. Le plus souvent : guère plus de victimes qu’un bon week-end d’accidents de la circulation dans les pays concernés…Mais les manchettes des journaux, le télé journal, les images font la différence. Pour semer la terreur rien de mieux que faire les manchettes des journaux et de la télévision. L’efficacité au plan militaire est également considérable : un kamikaze est aussi efficace que douze soldats. Un spécialiste a évalué la « puissance » des kamikazes par le temps qui court : en moyenne chacun a entraîné avec lui dans la mort 13 personnes. Et pas de pensions ou de salaires à payer par le pays ou le parti ou les mouvements qui les utilisent.
Entendu à la télévision : Khalid Khamaja, pakistanais proche de Ben Laden : « Nous sommes un milliard et demi de musulmans. Imaginez si 1% de ce nombre, 15 millions de personnes, choisissent de mourir. S’ils tuent un, ou deux ou trois millions de personnes,… nous aurons alors gagné ! » Religion, frustration, ressentiment et fièvre nationaliste aidant, le sacrifice personnel, par son panache, sanctifie toutes les horreurs et innocente toutes les apocalypses … au moins auprès de ceux qui veulent bien le croire.
Que des jeunes, idéalistes, facilement influençables et fortement endoctrinés, soient fascinés par la gloire posthume et la promesse des 72 vierges qui attendent les martyrs, on peut le comprendre. C’est plus étonnant quand l’auteur d’un attentat suicide est une vielle dame de 68 ans (Fatma Omar anNajar le 24 nov. .06).
Suicide et modestie…
En Occident, sans doute à cause de notre tradition judéo-chrétienne, comme on aime à dire dans les CegeP, le suicide s’entoure de discrétion, un peu honteux, dans un réduit, dans un boisé, loin de tout spectateur éventuel. On cultive un certain suspense. La surprise est pour le lendemain …
De ce temps-ci, en d’autres mondes, la vanité s’est emparée des suicidés. L’acte est devenu ostentatoire. On se suicide en public et bruyamment, à la vue de tous; on pavoise, on se donne en spectacle, on néglige le suspense, l’effet de surprise est total : dans les marchés publics, dans les métros ou dans les autobus… Ça se sait tout de suite, du moins les témoins n’ont pas le temps d’en douter ou de s’interroger sur les motifs de l’acte.
Le judo moral au niveau de
la guerre.
L’art du Judo consiste à tourner à son avantage la force de l’adversaire. Il est de bonne guerre aujourd’hui d’utiliser à son profit les principes moraux de l’adversaire, de s’en servir comme levier pour mieux y résister ou en triompher. Certaines nations, par principes ou par peur d’être honnies, s’interdisent de bombarder les écoles, de tuer les enfants volontairement. Excellente raison pour les autres de cacher armes et défenses aériennes dans les hôpitaux ou les écoles. Double avantage à la manœuvre: on protège son armement ou si s’il y a malgré tout ou par inadvertance bombardement, l’adversaire se discrédite moralement et est l’objet de l’indignation universelle dans tous les journaux ou les télévisions de la Planète. A Belgrade, on dansait sur les ponts la nuit pour empêcher les Américains de les bombarder. Est-ce que le procédé est efficace en l’absence de toute télévision et avec tous les ennemis… ??? Avec d’autres adversaires peut-être qu’il eut été plus prudent de se terrer dans son sous-sol… quitte à y danser.
Les forces deviennent symétriques quand les deux camps fonctionnent avec la même rigueur (les conventions internationales) ou avec la même sauvagerie ou barbarie (sans vouloir insulter les « sauvages » ou les anciens « barbares »). Durant la dernière guerre, les résistants faisaient sauter un pont, l’occupant rassemble les notables de la place et les fusille. Une pratique qui a le don de solidifier les ponts.
Rampe de lancement montée sur un vieux camion dans un quartier résidentiel au Liban (1/08/06). Les tireurs sans uniforme sont prêts à se perdre dans la foule. On fait sauter un autobus plein d’innocents pour défendre sa cause. Si on prenait 100 prisonniers de la « cause » et les fusillaient immédiatement, peut-être que le service d’autobus ne serait plus perturbé.
Les pays, les nations, les groupes, les individus peuvent se ranger en deux catégories : ceux qui luttent une main attachée dans le dos arrêtés par un minimum de principes moraux ou de conventions internationales et ceux qui peuvent sans scrupules lutter les deux bras bien dégagés.
« S’il est vrai que la réaction au terrorisme doit respecter la primauté du droit, il reste que la Constitution n’est pas un pacte de suicide » Juge Louise Arbour…
Témoignage du “marine” J. K. 21 ans, de Chicago, actuellement en Irak: « Ils ne nous donnent aucune chance, ils ne nous font pas de quartier. Ils attrapent des gens et les décapitent. Ils connaissent nos limites n’ont pas de limite. On ne peut entrer en compétition avec eux. » (Wash. Post, 2004/10/10).
Un beau sujet de recherche pour approfondir ce thème : Dans les derniers conflits, combien de pays ou de factions ont poursuivi et condamné leurs propres combattants, non seulement pour traîtrise ou lâcheté (c’est fréquent et habituellement expéditif), mais pour avoir eu recours contre l’adversaire à des actions ou à des opérations jugées scandaleuses, immorales, contraires aux codes internationaux ?
4. Le principe du TITANIC. « Les femmes et les enfants d’abord »
Dans toutes guerres malheureusement, des victimes sont des enfants, des malades ou des non combattants qu’on considère hypocritement ou pudiquement comme des dommages « collatéraux ». Les pays ayant atteint un certain degré de civilisation tentent d’éviter dans la mesure du possible ce type de victimes. Pour le terroriste, au contraire, c’est un objectif premier parce qu’il est plus facile et surtout parce qu’il généralise la terreur. Le message est que personne, si innocente soit-elle apparemment, n’échappe à la terreur. L’ « autre » dès sa naissance, peu importe son sexe, est marqué par une faute originelle qu’il doit bien expier.
Autrefois la guerre était une affaire de soldats (c’est vrai que les femmes étaient parfois le butin du combattant) et les morts se comptaient surtout parmi eux. Dans la guerre moderne, avec fusées et bombes larguées du ciel, on compte plus de victimes parmi la population civile que parmi les soldats, surtout plus que parmi ceux qui sont derrière les boutons qui larguent les bombes et les spécialistes qui ont calculé les trajectoires les plus efficaces. La guerre d’Irak (05/08) a fait à peine deux milliers de victimes américaines, 25 milles morts (et indirectement beaucoup plus) du coté des Irakiens; l’énorme majorité ne sont certainement pas des soldats de la vieille garde de Saddam. Innocents pour innocents, il y a de quoi faire oublier les 3000 morts du WTC si l’équité ou la proportion en ce domaine relevait des mathématiques. « Hier matin à la radio, les gens appelaient pour commenter les attentats de Londres, pour dire que les Britanniques avaient bien couru après.
Ces gens-là sont des salauds. Personne ne mérite d’être tué, brûlé, estropié, traumatisé ou défiguré, parce que des malades mentaux, qui lisent le Coran comme des myopes, décident d’agir contre la présumée décadence de l’Occident. Hier matin, il y avait des Québécois qui faisaient un lien, entre l’implication britannique en Irak et la lâche boucherie du 7 juillet 2005. Ces gens là n’ont pas de dignité. » Patrick Lagacé Journal de Montréal 8 juillet 2005
5. Le bouclier moral.
Madame Louise Arbour, haut commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, semble sanctionner la manœuvre en condamnant énergiquement ceux qui visent à neutraliser ceux qui leur tirent dessus et se cachent derrière femmes et enfants… Ou pire quand les femmes suivis des enfants prennent l’initiative de protéger le terroriste menacé en s’interposant.
Gus, Bof se demande avec les progrès modernes pourquoi les fantassins des guerres d’autrefois s’embarrassaient de cote de mailles ou de gilet pare balle, alors qu’il aurait été si simple d’amener avec eux femmes et enfants. On n’arrête pas le progrès !
Mettre femmes et enfants en première ligne de front pour protéger les précieux soldats qui se font de plus en plus rares. C’est une autre forme de manipulation des principes moraux de l’adversaire. En l’absence de principes moraux, du moins à cet égard, dans les deux camps la manœuvre est inutile ou tourne en boucherie (guerre Iran-Irak). Dans la même veine, on laisse jouer les enfants en zone de danger pour en faire des martyrs et de belles photos de victimes innocentes pour le journal télévisé à l’étranger. L’enfant, mort évidemment, et préférablement dans les bras de sa mère, est une autre forme de l’arme « absolue » du pauvre en temps de mondialisation de l’information visuelle.
LA MANIPULATION DES MEDIAS…
De l’utilisation médiatique des femmes et des enfants, préférablement morts et encore mieux, décapités… S’ils se trouvent en position de défensive, les terroristes savent contrôler les médias pour le maximum d’effets… et les journalistes sont tout contents d’avoir de belles photos sanguinolentes à point, encore chaudes, pour le journal de 20 heures…
On range les cadavres en ligne, en décapite quelques uns pour maximiser l’impact psychologique, et les journalistes, du moins les plus naïfs sont invités à constater la cruauté et l’inhumanité des ennemis. Évidemment ce sont encore seulement des femmes et des enfants ou des vieillards. Les adultes en age de lancer des fusées ou de tenir une mitrailleuse sont sans doute occupés ailleurs ou réapparaissent comme brancardiers et guides informels des journalistes. On contrôle autant ce que les victimes ont à dire que les journalistes qui s’aviseraient de vouloir contre interroger ou vérifier s’il n’y aurait pas d’armes cachés sous les décombres C’est la guerre moderne, la guerre psychologique. On montre bien que ce que l’on veut montrer et ce qui soulèvera l’indignation mondiale contre l’adversaire du moment. On a revu dans différents reportages les mêmes pleureuses professionnelles. Tant qu’à vouloir bien faire.
De la fabrication des images à défaut d’usines d’armement.
Gus, tu te souviens de cette image que les télévisions, revues et journaux du monde entier ont rapportée. Un père et un fils se cachent des balles israéliennes et le fils sera atteint. Le film est diffusé d’abord par une chaîne française et est devenu un symbole dans le monde arabe. Trois documentaires, des études et un livre, de différents pays et d’horizons variés, ont analysé minutieusement les images et ils ont tous conclu à un montage trompeur…. pour la propagande et la télévision occidentale… où on s’est fort ému devant les images, prises sur le vif… avec commentaire approprié. La chaîne française responsable a même accusé de diffamation ceux qui ont révélé l’artifice. On se refuse à montrer les films originaux d’avant le montage. Un procès est en cours. Douter de l’authenticité des faits, comme plusieurs spécialistes l’on fait, plaide-t-on, c’est « porter atteinte à l’honneur de la France »
Dans les pays civilisés, on cache et voile les cadavres des victimes, comme une dernière marque de respect, ici ce sont encore des guerriers de la guerre psychologique que l’on n’hésite pas à conscrire pour un dernier service à la cause. S’il manque des cadavres, on se charge d’en déplacer pour faire une meilleure image, une image pieuse, pour les belles âmes qui se trémousseront d’indignation en voyant les reportages et oublieront d’autant mieux les horreurs que l’on a pu commettre… les adolescents que l’on a envoyés se faire sauter dans les autobus et les cinquantaine de morts…
L’INTIMIDATION.
Une fatwa signé par un Imam qui a une quelconque notoriété peut faire taire tous les collègues ou media qui n’ont pas autant de couilles que le premier qui a osé parler ou dire quelque chose qui n’a pas l’heur de plaire à un intégriste. L’Inquisition express… ou instantané comme le café… sans s’embarrasser de confrontation. Encore plus efficace quand il s’agit de réduire quiconque au silence.
Garder l’initiative de l’attaque et utilisation de
la surprise.
L’adversaire dépense et épuise ses énergies à protéger tout son territoire à l’année longue, alors que l’attaque aura lieu au moment où le groupe terroriste aura choisi contre toute attente de l’adversaire. On ne sait plus où donner de la tête (ou des fusées), on contre-attaque là où les terroristes ne sont pas, on gaspille son capital moral auprès de la communauté internationale (combien de peuples (vs gouvernements) ont approuvé l’attaque unilatérale de l’Irak ???? ***) et suprême ironie, on multiplie les terroristes comme dans des incubateurs de sorte qu’ils n’ont plus à courir après leurs victimes potentielles qui se mettent à leur portée (Leur devise : « An American a day keeps the hell away ». Gus, c’est une adaptation du vieil aphorisme des Aztèques : « A virgin a day sacrificed to the Gods keep the sun raising every morning »). De plus ils sauront bien frapper au moment de leur choix, quand on ne croira plus aux alertes oranges, cailles, rouges, etc. et à l’endroit de leur choix pour renouveler l’expérience qui a été si efficace, quitte à ramper sous terre si par miracle le bouclier spatial à Bush devenait opérationnel.
LA PRISE D’OTAGES ET LE CHANTAGE.
Personne n’est à l’abri. Usant à fond de l’asymétrie des principes, soldats, combattants, dirigeants, femmes, enfants, poupons, coopérants, médecins sans frontières, etc. peuvent servir de monnaie d’échange pour faire connaître ses récriminations et opérer un gain stratégique pour la cause. La facilité de la prise et l’impact télévisuel sont les principaux critères de sélection. L’innocence c’est bien beau, mais encore faut-il qu’elle serve à quelque chose ou du moins à la cause.
Une simple décapitation d’un camionneur peut avoir un effet comparable à l’effondrement de buildings. Et ça peut faire retourner chez eux ventre à terre des combattants gagnés par la trouille et qui se demandaient de toutes façons ce qu’ils faisaient là.
Et le sort d’une ou deux personnes bien identifiées, innocentes autant que possible, peut faire oublier les quelques millions de victimes anonymes qui en d’autres temps ont sacrifié leur vie pour nous permettre de vivre en liberté et à l’abri de la terreur.
Négocier ou payer les rançons ?? Si par miracle, les revendications étaient manifestement justes. Peut être et encore !! Du moins on le prétend : « Mes enfants morts contre vos enfants qui vont mourir » (un terroriste à Beslan). Mais céder quoi que ce soit dans de telles circonstances, le couteau sous la gorge (ou la gorge des otages), revient à consacrer l’efficacité du procédé, à conférer un statut de héros aux auteurs et a pour effet de multiplier les prises d’otages. À la limite un pays (du moins sa conduite et sa politique) serait à la merci de ceux pour qui tuer enfants ou camionneurs est un mode de vie, tout au moins un moyen d’expression ou de ventilation de leurs récriminations.
Sacrifier une, deux ou trois otages est terrible, pour les victimes évidemment et pour ceux qui ont à prendre les décisions, mais c’est la meilleure manière de se défendre contre cet accès de barbarie en prouvant son inefficacité, en renvoyant les auteurs à leur stat de lâches et de criminels. Ces sacrifices permettent de sauver des centaines d’autres victimes éventuelles dans le futur. Les victimes iront rejoindre les centaines de milliers de ceux qui sont morts dans le passé pour garantir à une nation le droit de vivre dans la décence et la liberté. Comment négocier avec quelqu’un qui est prêt à tuer et à se tuer à moins de procéder à une escalade dans l’horreur. Variante apolitique et mafieuse : Dans certains pays le rançonnage privé est fort lucratif. C’est considéré comme un métier comme les autres. Il oblige les victimes potentielles (qui en ont les moyens) à s’équiper de gardes personnels et à se promener de building en building en hélicoptère pour ne pas servir de monnaie d’échange. Plus on s’empresse de payer, plus on multiplie les récidives. Pourquoi travailler quand il est si facile de s’emparer d’un enfant et attendre la rançon ?