Les misères de la femme peule

Nous éprouvons une grande honte et une grande gêne d’exprimer et de dénoncer des pratiques en cette époque de notre siècle contemporain. Surtout à des moments où l’humanité marque de grandes avancées dans le domaine du savoir et dans celui de découvertes. Cependant ces pratiques moyenâgeuses existantes au sein de la société peule obligent aujourd’hui à briser ce silence honteux et à se libérer de cette gêne, pour dire juste halte.

Les structures sociales, culturelles, et économiques de la société ont toujours dressé des barricades contre le développement et l’épanouissement de la femme peule. Elles l’ont toujours maintenue dans des situations d’infériorités et de complexées, de tel enseigne que ces préjugés qu’alimentent ces structures ont fini par prendre dans la conscience de l’homme peul, des apparences de réalités concrètes aux fondements objectifs et ayant des garanties divines.

L’homme peul est source de misère, d’amertume et de solitude pour la femme peule.

Malheureusement, ces pratiques et ces considérations sont encore vivaces au sein de la communauté et continuent d’être le jeu favori des hommes peuls. De surcroît ce comportement odieux et rétrograde, n’est pas non seulement l’apanage de ce berger pouilleux, puant l’odeur du beurre de ses vaches, mais aussi il est celui de ces nombreux intellectuels, sortis des grandes universités européennes, américaines, africaines et orientales.

L’homme peul pétri de son orgueil, obnubilé par son égoïsme et du bien fondé de son autorité rejette toute idée d’égalité entre lui et la femme peule: sa parole, ses mots, et toutes ses attitudes doivent montrer qu’il est incontestablement le seul maître à bord du bateau familial. Il aime entendre que jaillisse dans la bouche des amis : «kaari na waawi galle mum». Ainsi l’homme peul n’aime pas entendre la voix de son épouse. Il n’aime pas écouter ses conseils, ses critiques et ses visions sur la gestion des affaires familiales et sur celles de la vie en générale. Ces attitudes, d’ ailleurs se reflètent toujours dans les boutades méprisantes de la conscience collective qui affirment: «debbo ko debbo tan» ; «debbo ko cukalel» ; «dum ko haala debbo». Tous ces propos traduisent et expriment un jugement méprisant, un sentiment de supériorité, une conviction d’un manque de maturité chez la femme peule.

La maltraitance de la femme peule par son époux berger, semblerait peut être compréhensible car l’ignorance peut justifier de nombreux comportement et d’actes indignes. Mais quand certains intellectuels continuent de perpétuer cette vilaine tradition dans son univers familial, il y’a de quoi s’inquiéter et de quoi se poser de nombreuses questions.

Aujourd’hui, ce sont ces intellectuels qui bloquent leurs épouses dans leurs études supérieures. Ils refusent qu’elles fassent librement leurs voyages d’affaires, qu’elles aillent travailler. Ces intellectuels peuls, dans leur cœur, dans leur esprit et dans leur âme, doutent, soupçonnent ces vaillantes femmes qui veulent contre vent et marrais réaliser leur projet, construire une vie heureuse et à assurer un avenir radieux à leurs enfants. Les seuls objectifs de ces damnés hommes, c’est de les réduire en silence, en les transformant en machines productrices d’enfants.

Nous tous, nous avons l’image de ces femmes, au soleil levant dans ces campagnes, éclatée entre milles activités pénibles : enceintes elles harpent les berges du fleuve, enceintes autours des puits elles puisent de l’eau, enceintes elles achèvent de débroussailler un lopin de terre, enceintes elles finissent le dîner : partout, elles peinent, elles suent, elles se sacrifient pour leurs enfants et pour leur époux.

Pourtant, pour seules récompenses, ces belles femmes ont droit ça et là et à toute occasion à des insultes, à des brimades et à des remontrances. Ces bouffons époux ne se cantonnent pas seulement dans ce cadre théorique de l’oppression morale et psychologique. Pour eux le minimum de détaille suffit pour verser dans la violence : une natte mal étalée, un dîner retardé, une vaisselle non faite, ou tout un autre fait minable peut entraîner un coup de point dans l’œil, une gifle sur les tempes et des coups de gourdin sur le dos.

Cette maltraitance se fait devant le regard hébété des enfants, et au su et au vu des voisins. Combien de fois nous sursautons dans notre sommeil profond, en entendant les pleures d’une femme que l’on bat, déchirer le silence de la nuit!

Quand ces méthodes échouent, quand l’homme peul n’est pas satisfait de ces forfaits, quand son cœur et son esprit ne sont pas tranquillisés ; l’autre alternative pour «régler» (mot de nos intellectuels) sa femme, est celle de faire la polygamie. Une polygamie qui n’a aucun autre secret que celui de faire souffrir la première épouse, pour lui montrer qu’elle n’est pas la dernière née des femmes. Ne pouvant plus laisser ses enfants, ne voulant pas être marginalisée par des considérations ethniques de la société, la femme peule préfère rester dans sa situation dégradante en se réfugiant dans les pleures, dans la douleur et dans un silence qui lui ronge le cœur. Elle ne vit plus des jours heureux de sa jeunesse, elle ne profite plus des plaisirs des relations conjugales et les doux instants des rires de ses enfants. La vie et l’existence deviennent un fardeau de braises qui lui empêche toute joie mondaine.

Je haie ces hommes instruits qui voient en ces amazones que du négatif et qui pensent que les femmes ne sont que des vampires, des sorcières qui charrient dans leurs veines tous les maux de ce bas monde. Ces préjugés sont tellement vrais comme du marbre en eux qu’avant chaque fiançailles, qu’avant chaque mariage, ces hommes bornés cavalent derrière les marabouts pour les consulter et voir si la fille choisie n’est pas porteuse de malédictions. Combien d’hommes renoncent à leur amour parce que le marabout médiocre a dit que son «kummba ou Acca dendiiko ko kitaado». Ce sont toujours elles qui sont stériles, ce sont toujours elles qui endossent la responsabilité quand l’enfant deviendra plus tard un voyou ou un vagabond, on dira toujours: «ko biddo muynudo kosam mbondam».

Autre désastre que les hommes continuent de faire, aujourd’hui dont les immigrés portent la responsabilité, c’est celui de la transmission du VIH et autres MST à leurs épouses. Au retour de longues années d’absences, ils refusent de se soumettre au test : dans notre FOUTA-TOORO, dans toutes les grandes villes le sida tue dans le grand silence, décime des familles. Quand, l’orgueil empêche de se soumettre au test, l’alternative la plus sage c’est d’éviter de transmettre les maladies aux jeunes femmes, aux enfants et surtout d’éviter de se remarier après la mort de la première épouse.

D’autres franchissent le rubicond dans la maltraitance de leur femme, en commettant l’irréparable. Pour des causes très souvent futiles qui émanent de la bassesse de la jalousie non justifiée, leur raison s’éclipse, sous les pulsions de l’instinct, la colère et la haine qui s’emparent de leur cœur, dans une démens incontrôlée, de leurs mains puissantes, ils saisissent la gorge fragile de leur princesse peule en lui s ôtant simplement et purement la vie: les hommes peuls privilégient très souvent leur libido que la vie de leurs épouses.

En somme l’objectivité de la raison et la logique de l’observation nous forcent à reconnaître que ces pratiques ne sont pas systématiques et générales .Elles n’existent pas en chaque homme peul, et en chaque famille, comme nous le faisons remarquer TIDAINE BARRY un jeune étudiant à INALCO, pour qui la femme bénéficie une place de choix dans la société peule qui lui permet de s’épanouir pleinement. Mais cette critique ne fait que soulever d’avantage les contradictions et les paradoxes qui définissent le statut de la femme au sein de cette même société. D’une part, la culture peule sacralise la femme dans son rôle de mère ; par conséquent elle exige de nous, un grand respect, une grande affection et une grande considération à l’égard de celle qui nous a porté de longues et de pénibles nuits. Mais d’autres part aussi, c’est cette même culture qui accepte, qui consent et qui autorise qu’un père de famille s’en prend violement à son épouse et en lui répudiant sans une autre forme de procès : «yah mi seerima, yah mi harminiima»!

Il est temps que vous autres hommes peuls, que vous essayez de dépasser votre orgueil, votre égoïsme et vitre étroitesse. Surtout de comprendre ce qui faisait hier honneur à homme peul dans sa société traditionnelle, ne l’ai plus en cette époque contemporaine : «le monde bouge, le monde change», disait l’Autre.

Vous autres hommes peuls, aidez vous épouses, vos sœurs, vos cousines, toutes ces belle femmes aux cheveux ondulés, au nez droit, et au taille fine à aller de l’avant, à aller de l’avant en masse pour qu’afin qu’elles occupent tous les bancs des écoles, qu’elles enseignent tous les enfants de toutes origines, qu’elles soignent tous les malades du monde, qu’elles créent de grandes entreprises, qu’elles participent à la vie politique sociale, culturelle, économique de leur nation, qu’elles brillent hautement dans toutes les sphères décisionnelle de leur société . Surtout qu’elles épousent la marche du siècle et en y contribuant leur richesse.

KANT écrivait: «Ce qui a un prix peut être remplacé par quelque chose d’autre, à titre d’équivalent ; au contraire, ce qui est supérieur à tout, et par suite n’admet pas d’équivalent, c’est ce qui a une dignité (…). C’est parce qu’il est capable de valeur, que l’homme constitue en lui-même une valeur. C’est parce qu’il porte en lui même une exigence de valeur absolue que l’humain constitue une valeur absolue».

La femme est avant tout un être humain, donc une dignité et une valeur, ces choses restent supérieures à tout et demeurent sans équivalence.

JAMAL SOW PARIS/FRANCE 

 

 

 

 

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