Une année de mobilisations sociales et politiques

De nombreuses grèves

8Cette année de revendications sociales se déroule sur fond de blocage du dialogue politique entre le pouvoir et l’opposition et aussi sur ce qu’une partie de la population, tout du moins celle qui manifeste, perçoit comme un marasme économique continu, notamment dû aux hausses des prix. Les autorités mauritaniennes annoncent dès la mi-janvier la mise en place imminente de 600 « boutiques témoins » (dont 250 à Nouakchott) destinées à lutter contre la spéculation et la hausse des prix. Cette politique est mise en application par la SONIMEX (Société nationale d’import-export)5. Cette décision, intervient dans le contexte de hausse des cours des principales céréales à laquelle on assiste depuis le début de l’année et de hausse des prix du pétrole, qui se répercute sur l’ensemble des prix, en particulier sur les prix des produits de première nécessité. Ces contextes de hausses sont toujours l’occasion, pour un certain nombre d’opérateurs économiques, d’augmenter leurs marges. Les nouvelles boutiques doivent ainsi disposer, en théorie, de plusieurs milliers de tonnes de différentes denrées de première nécessité, telles que le sucre, le riz, l’huile et la farine pour maintenir le pouvoir d’achat des populations. Cependant, cette recette pour lutter contre l’inflation, récurrente en Mauritanie, montre souvent ses limites. En effet, des commerçants et des grossistes viennent acheter les réserves de ces boutiques pour les revendre dans leurs propres boutiques. De plus, ces boutiques se trouvent quasi-exclusivement dans des villes alors que les ménages ruraux sont généralement les plus fragiles.

  • 6 . Cf. PANA, « La flambée des prix : causes réelles et propositions », 5 mars 2011, Nouakchott. (…)

9En effet, loin d’être une fatalité, les prix relativement élevés des denrées, hors même des périodes de brusque flambée, sont dus à une structure du marché oligopolistique ou quelques grands importateurs, généralement proches du pouvoir politique, sont ultra dominants. Dans un mémorandum publié en mars, l’UFP (Union des forces de progrès), un parti d’opposition, souligne ainsi6 que trois groupes (Ghadde 43 %, MAOA 24 % et AON 12 %) contrôlaient en 2010 79 % des importations du riz, du blé et du sucre. Or, le groupe Ghadde est notoirement proche du président Mohamed Ould Abdel Aziz. Ainsi, si l’on additionne les marges de ces importateurs aux taxes de l’État sur les produits de premières nécessités, on comprend pourquoi les prix sont toujours assez élevés. Bien sûr, cette constatation est très largement partagée par les partis politiques d’opposition et des syndicats qui manifesteront à plusieurs reprises, en ce début d’année 2011 pour dénoncer se système économique qui pénalise une grande partie de la population.

  • 7 . Cf. Xinhua, « Mauritanie : nouvelles marches des syndicats dans trois villes pour réclamer un dia (…)
  • 8 . Cf. PANA, « Deux syndicats de l’enseignement secondaire appellent à une grève de 72 heures en Mau (…)
  • 9 . Cf. APA, « Les travailleurs non permanents de la SOMELEC entendent poursuivre leur mouvement de c (…)

10Le 13 mars, les trois principales centrales syndicales de Mauritanie organisent des marches à Nouakchott, Nouadhibou et Zouérat7 pour exiger un « dialogue social urgent » et l’amélioration les conditions de vies des travailleurs. Ces revendications sont particulièrement motivées en raison de l’inflation. Des fonctionnaires manifestent également courant mars pour demander une réévaluation de leurs salaires face « à la dégradation continuelle de leur pouvoir d’achat ». Fin mars, les travailleurs des médias publics organisent un sit-in devant la présidence. Début avril, c’est au tour des personnels de santé de manifester. Ces revendications se poursuivent durant tout le mois d’avril. Ainsi, le Syndicat de l’enseignement secondaire (SNES) et le Syndicat des inspecteurs et professeurs du secondaire (SIPES), annoncent le 18 avril8 un mouvement de grève générale entre le 8 et le 10 mai. Leurs principales revendications concernent la généralisation de la prime d’éloignement, l’augmentation de la prime de transport et de logement, ainsi que l’association des syndicats au processus de promotion et d’affectation du personnel enseignant. Le 19, des manifestants présents devant la présidence de la république sont dispersés par les forces de l’ordre. Les manifestants sont des employés non permanents de la société nationale d’électricité (SOMELEC)9. Présents pendant 5 jours aux abords de la présidence, ils revendiquent leur intégration dans la fonction publique et le paiement d’indemnités ainsi qu’une véritable couverture sociale.

  • 10 . Cf. Xinhua : « Mauritanie : affrontement entre ouvriers et force de l’ordre à Zouérate », 26 avri (…)
  • 11 . Entreprise appartenant majoritairement à l’État mauritanien (78,35 %) qui exploite depuis les ann (…)
  • 12 . Cette société, qui exploite de l’or, appartient au groupe canadien Kinross.
  • 13 . Cf. PANA, « Le personnel mauritanien de Tasiast en grève générale », 19 mai 2011.
  • 14 . « […] ces derniers présentent des symptômes de maladies provoquées par le plomb et le mercure. D’ (…)
  • 15 . Cf. Xinhua, « Mauritanie : grève des ouvriers d’une compagnie australienne d’exploitation du cuiv (…)
  • 16 . Cette entreprise , qui emploie 1 200 personnes, exploite le cuivre près de la ville d’Akjoujt, wi (…)
  • 17 . Cf. Xinhua, « Mauritanie : grève des travailleurs de la mine de cuivre d’Akjoujt », 25 décembre 2 (…)

Les contestations sociales ne se limitent pas aux employés de la fonction publique et atteignent d’autres salariés de l’économie formelle. Le 26 avril, à Zouérat10, des affrontements opposent les forces de l’ordre à des ouvriers non permanents de la Société nationale industrielle et minière (SNIM)11. Ces derniers manifestent pour leur titularisation, l’augmentation des salaires et l’accès à l’assurance sociale. Les mois suivant sont encore marqués par des conflits sociaux dans ce secteur. En effet, des ouvriers de l’entreprise Tasiast-Mauritanie Limited12, qui produit de l’or dans la région de l’Inchiri, se mettent en grève en mai13 pour réclamer une hausse des salaires de 15 % et la prise en charge par l’employeur de l’impôt sur les traitements et salaire. La Confédération générale des travailleurs de Mauritanie (CGTM) soutient ce combat et alerte par la suite l’opinion publique sur de possibles problèmes sanitaires encourus par des employés de la société14. Début juin, les ouvriers de l’entreprise australienne Mine de cuivre de Mauritanie (MCM)15 se sont mis en grève pour protester contre un licenciement collectif16 de 22 ouvriers. Des employés sont entrés en grève pour l’amélioration de leurs conditions de travail et pour la régularisation de la situation de certains d’entre eux qui travaillent sans contrat. Les tensions au sein de l’entreprise dureront tout le reste de l’année puisqu’en décembre, de nouveau, une grève éclatera pour contester un « licenciement illégal de travailleurs17 ». Enfin, des affrontements opposent de nouveau, le 17 juillet, les forces de l’ordre et les ouvriers non permanents de la SNIM. Ces derniers organisent un sit-in pour exiger la satisfaction de revendications qui avaient pourtant été acceptés en juin par la direction. Cet accord prévoit, notamment, le paiement d’arriérés de salaire, une augmentation de 15 %, et la prise en charge par l’entreprise de certaines dépenses sociales et de santé. Grèves, sit-in, manifestations devant la présidence, les mobilisations ont été multiples, face à une situation économique où le niveau de vie est constamment remis en cause et érodé par l’inflation et les soudaines et brutales flambées des denrées de premières nécessitées. Cette situation économique est attribuée à la gouvernance politique, qui n’a jamais voulu s’attaquer à la structure oligopolistique des grands importateurs. Le pouvoir ne peut évidemment se dédouaner de cette situation. Ainsi, le combat social de ces salariés est aussi une critique explicite du pouvoir, qui allait régulièrement être récupérée par l’opposition.

Pas de printemps à Nouakchott

Au-delà ou à côté de ces conflits sociaux, qui d’ailleurs débouchent souvent sur de réelles avancées, au coup par coup, se développe à Nouakchott une contestation de nouveau type, lointaine cousine de ce que l’on a vu fleurir en Tunisie et en Égypte. Il y a apparemment, en ce début 2011, tous les éléments d’un printemps mauritanien, avec une immolation par le feu en janvier et, en février, des manifestations récurrentes sur une place de Nouakchott, la place des « blocs rouges » : des jeunes gens alertés en partie via les réseaux sociaux se constituent en un « mouvement du 25 février ».

  • 18 . Cf. AFP, « Mauritanie: mécontent du régime, un homme s’immole par le feu à Nouakchott », 17 janvi (…)
  • 19 . Rassemblement des forces démocratiques, principale formation de l’opposition mauritanienne.

Le 17 janvier, un homme de 43 ans, Yacoub Ould Dahoud18, s’immole à proximité du sénat mauritanien et de la présidence. Il est rapidement évacué au Maroc pour y être soigné, mais succombe à ses blessures. Yacoub Ould Dahoud se serait immolé en raison, selon ses mots rapportés par les médias, « de la situation politique du pays et en colère contre le régime en place ». Ce geste choque par sa nouveauté, c’est bien sûr une imitation du geste du jeune tunisien qui avait été le point de départ de la révolution tunisienne. Malgré les tentatives de récupération de l’opposition, Ahmed Ould Daddah (RFD19) et Mohamed Ould Maouloud (UFP), dénoncent, en effet, « la pression des injustices » ayant conduit cet homme à commettre un tel acte qui d’ailleurs ne sera pas utilisé, le mois suivant, par les promoteurs du « mouvement du 25 février ».

  • 20 . Boris Samuel et Zekeria Ould Ahmed Salem signalent que cette place a été choisie par les manifest (…)
  • 21 . L’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie.
  • 22 . Selon différents entretiens réalisés à Nouakchott en juin 2011 (A. Antil).

15Le vendredi 25 février, entre 1 000 et 2 000 jeunes se rassemblent place des « blocs rouges20 », en centre ville de Nouakchott. Cette manifestation appelle, pêle-mêle, à la chute du régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, à la création d’emplois pour les jeunes diplômés ainsi qu’à la lutte contre les « séquelles de l’esclavage ». L’appel à la manifestation, intitulée « la journée de la colère nationale de la jeunesse mauritanienne », a réussi à mobiliser via le site facebook. Les organisateurs sont issus, selon les journalistes présents sur les lieux, des rangs d’organisations de la société civile comme Conscience et Résistance, l’IRA21 (un mouvement anti-esclavagiste), des personnes proches de certains partis d’opposition mais également des nostalgiques du régime de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya (1984-2005)22. Cette manifestation reste relativement calme, la police la disperse toutefois vers 2 heures du matin, alors qu’il reste entre 2 à 300 personnes. Les organisateurs décident par la suite de créer le « mouvement du 25 février » dont les objectifs affichés sont d’élaborer un programme commun de revendications, de continuer les manifestations sur la place dite des « bloc rouges » et d’élargir les protestations au reste du pays.

  • 23 . Selon différents entretien menés à Nouakchott en juin 2011 (A. Antil).

16Les semaines suivantes, la place est souvent plus ou moins occupée par des jeunes issus de cette mouvance et rythmée par de nouvelles manifestations. Parfois d’autres personnes, des « pro-Mohamed Ould Abdel Aziz », tentent de venir manifester leur soutien au régime sur cette place, mais peine perdue, ils sont chassés par les jeunes du « mouvement du 25 février ». Ce dernier sera assez vigoureux pendant deux mois, puis commencera à s’essouffler sous le double effet de la lassitude des manifestants et du travail d’infiltration et de division savamment orchestré par le pouvoir23. Le mouvement connait ensuite ponctuellement de nouvelles manifestations, notamment pour exiger la libération des quelques militants qui ont été arrêtés.

  • 24 . Nom donné à Nouakchott aux quartiers centraux où se trouvent les institutions politiques.
  • 25 . Entretien réalisé en février 2012 à Nouakchott (A. Antil).

17Hétérogène au départ, ce mouvement subit des tentatives infructueuses de récupération par l’opposition, mais également des tentatives de débauchages et d’infiltrations par le pouvoir. Le président a d’ailleurs reçu une délégation de leaders du mouvement. Autre constat, ce mouvement n’entrera pas en coalescence avec les autres types de mobilisations sociales. Il restera largement confiné à la « capitale »24. Un haut fonctionnaire25 tente, lors d’un entretien, de résumer les raisons pour lesquelles le printemps n’a pas pris :

« Il manquait, à mon sens, un certain nombre d’éléments pour une transposition d’un printemps arabe en Mauritanie. D’abord, il manquait un régime fort, brutal, honni et présent depuis des décennies. Car, même si certains voient une continuité dans la présence des militaires au pouvoir depuis 1978, Mohamed Ould Abdel Aziz n’est pas là depuis très longtemps et il y aura de nouvelles élections en 2014. Il manque aussi une culture politique qui se traduirait par des partis politiques structurés qui font un véritable travail sur le terrain depuis des décennies. Il manque des corps intermédiaires comme des corporations de médecins, d’avocats, qui ont eu sous d’autres cieux des rôles moteurs dans ce type de processus. Il manque également une classe moyenne éduquée, urbaine, politisée et nombreuse. Il manque enfin une diaspora structurée, combative avec une réelle capacité d’influence sur les médias internationaux ».

18Au-delà de cette constatation, les différentes mobilisations, celles évoquées plus haut, comme celle que nous allons maintenant analyser, n’ont pu se coaliser en raison des multiples clivages de la société mauritanienne. Les salariés de l’économie formelle dont nous avons parlé sont presque des nantis par rapport à certaines couches de la société mauritanienne ; les jeunes de la place des « blocs rouges » sont considérés comme des jeunes de bonnes familles, il en va de même pour le mouvement TPMN, qui ne concerne qu’un segment de la population mauritanienne.

« Touche pas à ma nationalité » : quand il faut (re)faire face aux vieux démons de la « Mauritanie »

  • 26 . La Mauritanie abrite les populations maure, haalpulaar, soninké, wolof et bambara. La population (…)

19Le recensement qui débute en mai 2011 soulève une vive désapprobation de la part des Négro-mauritaniens. Jugé raciste et suspecté de viser à déchoir les Négro-mauritaniens de leur nationalité, il attise la colère et réveille peu à peu d’autres revendications, plus larges, articulées autour de l’inventaire des inégalités et des violences entre Maures et Négro-mauritaniens26 depuis l’indépendance. Les questions des langues nationales et de la langue d’enseignement ainsi que la très lourde question des « événements de 1989 » sont posées sur la table.

« TPNM », l’histoire d’un mouvement

  • 27 . « La colère noire », Jeune Afrique, 25 novembre 2011.

20Suite à la promulgation d’un nouveau code d’état civil, fin 2010, le gouvernement d’Abdel Aziz organise un recensement/enrôlement afin de constituer un nouveau fichier d’état civil, fiable, qui garantit la sécurisation des documents d’état civil nationaux. L’objectif affiché est donc de doter les Mauritaniens de documents (passeports, certificats de naissance, carte d’identité…) infalsifiables comme le défend le Président de l’Agence nationale du registre des populations et des titres sécurisés : « Il s’agit d’une question de sécurité nationale. Aujourd’hui, des Colombiens, des Pakistanais, n’importe qui a un passeport mauritanien. Même les terroristes 27 ».

  • 28 . Idem.
  • 29 . Pour s’enrôler les Mauritaniens doivent se rendre personnellement dans l’un des 54 centres d’enrô (…)

21Mais très vite le recensement sucite les reproches des négro-mauritaniens qui dénoncent le caractère raciste de la démarche. Le collectif « Touche pas à ma Nationalité » (TPNM) voit alors le jour, communique et invite à manifester en exprimant de nombreux griefs : d’une part, il est reproché que le comité organisateur de l’enrôlement ne soit composé que de Maures : « 1 seul d’entre eux [négro-mauritaniens], sur 12 membres, siège au comité de pilotage, et 4 commissions départementales sur 54 sont présidées par des Noirs28 » ; de plus, il est mal perçu que soient exigés des documents administratifs (actes de naissance, actes de décès, etc.) que nombre de Mauritaniens ne peuvent pas produire29 ; enfin, ce sont les questions posées lors de l’enrôlement qui cristallise la colère : en effet, d’après les différents témoignages tirés de la presse nationale et internationale, certains négro-mauritaniens auraient été testés sur leur compétence dans la langue hassanya [dialecte maure] et leurs connaissances géographique et historique du pays.

  • 30 . « Recensement : ce qui met les noirs de Mauritanie en colère », AFP, 28 septembre 2011.

« Les commissions dominées par les Maures nous demandent, pour confirmer notre nationalité, si nous connaissons tel maire de telle ville, tel centre d’intérêt de telle zone, ou tel notable dans telle région qui n’est pas la nôtre […], ce qui est révoltant et nous confirme dans nos craintes » estime un instituteur30.

  • 31 . Idem.

22La crainte est celle de ne pouvoir prouver sa mauritanité, autrement dit de perdre sa nationalité et de devenir un apatride. Pour beaucoup, comme le rappelle un militant de TPNM, il s’agirait d’une nouvelle déportation, » administrative »31 cette fois, visant à conforter l’hégémonie maure.

23TPNM demande au gouvernement l’arrêt immédiat de l’enrôlement et la révision du comité d’enrôlement pour l’organisation d’un recensement neutre. Des manifestations sont organisées. Et, très vite, la colère enfle. Elle s’empare de l’université et des rues de Nouakchott. Des défilés de déroulent devant la présidence et l’Assemblée nationale. À Kaédi, dans le sud du pays, ou devant l’ambassade mauritanienne à Paris, le mouvement mobilise des jeunes, des militants et des sympathisants. Du fleuve à Nouakchott, des pneus brûlent. Des locaux administratifs sont mis à sac. Des voitures sont incendiées. De Medina 3 à Maghama, les forces de l’ordre balancent des gaz lacrymogènes et tirent sur la foule. Le 24 septembre, un jeune homme est tué par balle. Les échauffourées successives font plus d’une centaine de blessés.

  • 32 . Hommes et femmes négro-mauritaniens, essentiellement des haalpulaar’en, qui, chassés de Mauritani (…)
  • 33 . Alakhbar, « TPMN marche, en noir, vers la Présidence », 28 novembre 2011.

24Dans les manifestations et les communiqués de TPNM ressurgissent alors au premier plan les questions de l’inégalité des chances entre Maures et négro-mauritaniens, du partage des richesses et du pouvoir, les problèmes fonciers sur le fleuve, les déceptions des « rapatriés »32. À nouveau l’arabisation progressive du système scolaire est dénoncée. Ressurgissent également les fantômes de 1989 : « Jugez les génocidaires ; jugez Maouyaa ; l’impunité est un crime » peut-on lire sur les banderoles des manifestants33.

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